Chapitre 11

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Flashback suite :

- Comment vas-tu aujourd'hui, Mc ?

Je sursautai violemment tel un chat remarquant un sournois prédateur. Je pris une dizaine de secondes à me tourner vers le son de cette voix. Cela me parut une éternité. Je plaquais un sourire joyeux sur mes lèvres alors que mon ventre se tordait avec force.

- Oui et toi, Gaston ?

L'homme m'observa avant de hocher la tête de manière positive. Il fouilla dans sa poche et me tendit un stick à lèvre. Je fronçai des sourcils.

- Tu l'as fait tomber. Dit-il avec un sourire sans chaleur.

Je tentais du mieux que je pouvais d'être inexpressive. Quelle cruche ! Je tapotai les poches de ma veste, l'air étonnée.

- Je n'avais même pas remarqué que je l'avais égaré. Ris-je faussement.

J'avais l'impression de filtrer avec la mort en cet instant. Il savait et je le savais. Heureusement pour moi, nous étions en pleine journée, près du parc où les parents emmenaient leurs enfants.

- Tu devrais faire attention... à tes affaires.

- Oui. Il m'arrive d'être un peu tête en l'air.

- Surtout un peu trop curieuse.

Un silence de mort s'abattît avant qu'il n'explose de rire.

- Si tu voyais ta tête, Mc. Ne t'en fais pas, ce n'est qu'un gloss !

Il me tapota le haut du crâne en ébouriffant mes cheveux au passage. Mesurait-il la circonférence de mon os crânien ? J'étais sûre qu'avec une simple pression, il aurait pu me broyer le crâne. Un voisin appela Gaston et celui-ci se détourna de ma personne en me faisant un signe d'au revoir. Je l'observais disparaître au loin.

Il fallait impérativement que j'en parle. Mais à qui ? Mes parents ? Les voisins ? La police ? J'acquiescai à mes propres pensées et me dirigeai vers le poste le plus proche de mon habitation. Lorsque je poussai la porte, je fus accueillie par des regards lasses et perçants. Je n'avais pas ma place ici. Je me plantai devant l'accueil et attendis que l'agent daigne m'observer.
Lorsqu'elle prit connaissance de ma présence, elle haussa un sourcil et cracha :

- Que veux-tu gamine ?

- Isabella Mitch ! J'ai des infos.

- Qui ça ?

Je réfrénai mon envie de soupirer.

- La fille qui est recherchée et qui a disparu ! Je sais où elle est ! Je veux voir votre supérieur.

L'agent soupira et me chassa de sa main comme un moucheron.

- Je n'ai pas le temps pour tes bêtises.

Je reniflai bruyamment et bombai le torse avant de prendre la porte de sortie. Ce n'était pas grave. Je n'avais plus qu'à aller chercher le chef du poste : Monsieur Derrick. Il devait être chez lui. Je vérifiais mes arrières à chaque changement de rue. Je n'avais pas envie que Gaston me surprenne de quelques façons. Je fus rapidement arrivée à destination. Je sonnai. Encore et encore. Je frottai mes paupières et massai mes tempes avec frustration. Il n'y avait qu'une seule à faire, n'est-ce pas ?

[ *** ]

Ce ne fut pas long avant que Monsieur Derrick ne revienne. Il sortit, d'ailleurs, son arme de service en la pointant vers moi, totalement surpris. Il émit un puissant soupire qui témoignait son agacement.

- Tu sais que je pourrais t'inculper pour violation de propriété ? Dit-il alors qu'il s'assit en face de moi sur un fauteuil.

- Je suis mineure, mon casier judiciaire restera vide. Surtout pour une si petite infraction. Ce n'est pas comme si j'avais dérobé un objet.

Duskwood : after storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant