Chapitre 11

352 25 0
                                    

La créature sort de la pénombre des arbres et s'avance, menaçant, vers l'homme devant moi. Des grognement sourds et terrifiants sortent de sa gueule. Il montre ses crocs acérés de façon a effrayé mon agresseur. Cette bête à quatre pattes est aussi grande qu'un ours.

Toujours au sol, je le regarde, il a un pelage argenté sombre, presque noir dans l'obscurité et des yeux rouges. Les mêmes yeux que j'ai déjà rencontrés il y a presque un mois, dans la forêt, quand j'ai trouvé mon coin secret. Pourtant, cette fois je ne me sens pas effrayée. Alors qu'il menace l'homme, je profite de la diversion pour m'enfuir. Je me relève et grimace quand je sens les picotements à mes genoux écorchés. Je cours et ne me retourne pas. J'entends le bruit d'une voiture qui ne passe pas très loin de moi. Je me dirige vers le son et tombe sur une route. Je la reconnais, c'est celle qui mène jusqu'à chez Sue. J'hésite à rentrer chez moi, mais je ne veux pas me retrouver seule après ce qui vient de se passer. Alors, je ne m'arrête pas et continue mon chemin. Quand j'arrive devant la porte, je la tambourine et vérifie derrière moi pour être de ne pas avoir été suivie. Sue m'ouvre et affiche une mine étonnée. Je lui saute dans les bras et fond en larmes sans que je puisse m'arrêter. Mes jambes ne peuvent plus me supporter, je me sens complètement faible et je m'écroule. Sue me retient et me porte jusqu'au salon et m'installe sur le canapé, avant de prendre place à mes côtés.

- Orlane, s'il te plait, calme-toi. Explique-moi ce qu'il se passe, demande Sue d'une voix réconfortante.

Je ne peux pas lui répondre, ma gorge est totalement nuée et les hoquètements de mes pleurs m'empêche de parler correctement. Elle n'insiste pas, elle comprend que je ne pourrais pas m'expliquer. Elle passe sa main, douce, chaude et réconfortante dans mon dos. Après quelques minutes, ma respiration se calme et décide de tout lui dire. Je lui parle de l'homme qui l'a suivi dans les bras, de son agression, mais omet l'épisode avec la créature. Je lui demande si je peux passer la nuit ici et elle accepte. Elle me propose la chambre de Leah, elle me précise qu'elle ne sera pas là ce soir.

- Tu n'es pas obligée, je peux dormir sur le canapé. Je t'assure que ça va.

- J'insiste. Tu es encore sous le choc et tu as grand besoin de sommeille. Le canapé n'est pas très efficace si tu veux passer une bonne nuit. Allez, file au lit. Prends un pyjama à Leah et je te sors le désinfectant pour tes blessures.

- Merci Sue. Merci beaucoup.

- Pas de problème, ma puce. C'est normal.

Le lendemain matin, je me lève, comme toujours, très tôt. Je sors du lit, le range correctement et plie les vêtements que j'ai emprunté à Leah. L'air frais du matin est délicieux. Après ce qui s'est passé hier, cette brise matinale est revigorant. Je m'assoie devant la maison et écoute le vent souffler dans les feuilles des arbres qui m'entoure, les oiseaux chanter et le silence. A cette heure, personne n'est encore levé. Tout le monde dort, alors je profite de cette tranquillité. C'est tellement reposant.

- Orlane ?

Je me tourne vers la personne qui m'appelle. Seth et sa sœur s'approchent de moi. Je les accueillent avec un grand sourire. Seth s'installe à côté de moi, tandis que Leah préfère rester debout à l'écart, comme à son habitude. J'ai compris qu'elle ne m'apprécié pas beaucoup, mais je ne vois pas pourquoi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Et pourquoi aussi tôt ?

- J'ai dormi ici, il m'est arrivé quelque chose hier et je ne pouvais pas rester seule. Ils s'échangent un regard, comme s'il était déjà au courant. D'ailleurs, je t'ai utilisé un pyjama à toi et dormi dans ta chambre. Désolée, dis-je en m'adressant à Leah.

Elle semble d'abord agacer mais finis par se détendre et par hausser les épaules en signe d'inintérêt. On continue à discuter tous les trois, bien que ça soit Seth et moi qui parlons principalement, Leah n'intervient très rarement. Je suis contente, elle se détend et s'ouvre un peu plus.

Je vois qu'ils sont fatigués, on finit donc par rentrer. Je vais dans la salle de bain, parce que je sens une sorte de gêne sur mes yeux et en me regardant dans la glace, je les voix tout rouges et bouffis. Je me rappelle avoir énormément pleuré la nuit dernière, ce qui explique l'état de mes yeux.

Sue n'est toujours pas réveillé, je décide de laisser un mot sur la table de la cuisine la remercient de m'avoir accueilli pour la nuit et que je lui offrirai un café quand elle passera nous voir au Café d'Oz. Je quitte la maison et commence à marcher sur la route. J'observe autour de moi, m'attendant à voir surgir l'homme qui m'a agressé hier ou la bête. J'accélère le pas et entends s'approcher le bruit d'un moteur. Une moto ralentit et s'arrête à mon niveau. Je pivote vers le conducteur que je reconnais une fois qu'il enlève son casque.

- Pourquoi tu marches seule sur la route dès le matin ?

- Je me balade, il me lance un regard me demandant de ne pas me moquer de lui et attendant la vraie réponse. Je rentre chez moi, Paul.

- Tu te souviens de mon prénom, je suis flatté, dit-il avec un sourire en coin charmeur.

- Non, j'ai juste une bonne mémoire, ce n'est rien de personnel, désolée pour toi, je reprends mon chemin et le laisse derrière moi.

Il rigole et me rattrape, toujours sur sa moto. Je continue d'avancer et l'ignore. 

- Allez, monte, je te ramène chez toi.

- Hors de questions. Mes mères m'ont toujours dit de ne jamais monter dans la voiture ou sur la moto d'un inconnu.

- Mais tu me connais, Orlane, dit-il en insistant sur mon nom, qui dans sa bouche, sonne différemment.

Mon prénom, quand c'est lui qui le dit, paraît chaud, familier et intime. Et j'aime ça.

۝

1009 mots

❍ SUNSET ❍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant