Je dépasse le panneau de bienvenue de Forks, j'arrive dans cette ville qui sera bientôt la mienne. Il y a du brouillard. Je ne vais pas trouver facilement le café.
Après avoir tourné en rond durant cinq minutes, je me gare et sors précipitamment de la voiture.
Je rentre et une petite sonnerie annonce mon entrée. Une femme arrive face à moi.
- Désolée, le café n'est pas encore ouvert- Orlane ! Oh mon dieu, ma puce, je pensais que tu arrivais ce soir.- J'ai voulu te faire la surprise. Tu m'as manqué maman.
- Tu m'as beaucoup manqué aussi, elle m'enlace à la fin de sa phrase.
Je me détache légèrement de son étreinte pour la regarder. Ses yeux noirs en amandes sont brillants, elle est émue. Ses longs cheveux noirs tombent sur ses épaules à la peau hâlée. Elle est tout simplement magnifique. Elle a de petites rides sur le coin des yeux, ce sont les fameuses rides du sourire.
- Elle est enfin parmi nous, dis une voix au fort accent français.
Je me retourne et je vois ma deuxième mère. Elle ne ressemble en rien à celle que je tenais dans mes bras il y a encore deux secondes. Je me jette dans les bras de la grande rousse et à la peau laiteuse parsemée de taches de rousseur. Ses grands yeux bleus me regardent avec une tendresse maternelle.
- Je croyais que tu arrivais ce soir ? As-tu roulé au-dessus des limitations de vitesse.
-Non. Enfin, je ne crois pas.
- Alors ça veut dire que tu as roulé de nuit, dit ma mère dans mon dos sur un ton sévère.
- Oui, je suis partie très tôt ce matin et me voilà en début d'après-midi.
- Orlane, je t'ai dit de ne pas rouler la nuit. C'est risqué. La grande femme brune qui d'habitude à l'air pleine de confiance est inquiète. Elle approche de moi, encadre mon visage de ses mains et m'inspecte pour vérifier si je ne suis pas blessée.
- Maman, je vais bien, je la rassure en attrapant ses mains dans les miennes. Je suis fière de toi, le café avance bien. Tu comptes l'ouvrir quand ?
- Je pense que dans une semaine ou deux ça sera bon. J'ai hâte.
- Je suis trop contente pour toi maman. Tu me dis si tu as besoin d'aide, maintenant ou quand le café sera ouvert.
- D'accord ma puce. Merci pour ton soutien.
- Allez maman loup, laisse-la rentrer à la maison. Elle doit être fatiguée d'avoir roulé aussi longtemps. Tu connais l'adresse ?
- Oui, ne t'inquiètes pas. Merci.
Je les embrasse une dernière fois et repars en voiture jusqu'à la maison.
Une fois arrivée, je vois une maison de taille moyenne, sur deux étages avec un perron devant. Je sors mes clés et ouvre la porte. L'intérieur est très accueillant, apaisant. En rentrant, un petit meuble avec une lampe en forme de fleurs et un cadre avec une photo de nous trois qui remonte à quelques années, sont posés dessus. Je continue d'avancer, je passe dans le salon, la cuisine, une porte qui doit être celle de leur chambre et le bureau de Daphné, ma maman renard comme je l'appelais plus petite. C'était plus facile pour moi pour les différencier et pas confondre leur prénom. Comme décoration, je trouve beaucoup de tableaux, de photos ou dessins que j'avais fait enfant et autres objets de décoration. Tout à fait dans l'esprit de mes mères, aimantes et chaleureuses.
Je monte mes affaires à l'étage où se trouve ma chambre. Dans le petit couloir, un siège de style gothique en velours rouge est posé contre le mur. En face de lui, une petite fenêtre donne sur le toit, ça peut-être un coin tranquille avec une très belle vue, j'y reviendrai plus tard.
J'ouvre la porte de ma chambre, elle n'est pas très grande mais assez pour mon lit, mon armoire et ma bibliothèque. C'est déjà mieux que celle à l'internat. À l'intérieur, une porte coulissante donne sur une petite salle de bain.
Je commence à déballer les cartons qui était déjà là avant que j'arrive. Je décide de ne pas finir aujourd'hui, trop fatiguée par le trajet de ce matin. Mon lit est près, je me change et m'endors.
Je me réveille en entendant du bruit en bas. Je me fais un chignon et descends. J'aide ma mère louve à préparer à manger, elle fait des lasagnes pour ce soir et je mets la table. Le repas se déroule à merveille, je leur parle un peu de mon année passée à l'internat, mais ne leur dis pas de la réelle raison de mon départ. Pour elles, j'ai simplement voulu être plus proche de mes mères, ce qui est vrai d'un côté.
À la fin du repas, j'aide à débarrasser et leur souhaite bonne nuit avant de monter dans ma chambre. Je vais dans la salle de bain, me déshabille et rentre dans la cabine de douche. Après mettre laver, je sors et enroule ma serviette autour de moi. J'évite de regarder mon reflet car je sais que ce que je verrai me dégoûtera.
Une fois sèche, j'enfile mon pyjama et me glisse dans mon lit. J'attrape mon livre en cours et le continue. Il est passionnant. Il raconte la bataille des suffragettes pour le droit de vote des femmes en Angleterre. C'est à la fois si injuste pour ces femmes et pourtant nous sommes admiratifs face à leur courage et détermination.
Je suis si absorbée par l'histoire que je termine le livre. Je ne pouvais pas m'arrêter sans connaître la fin. Quand je regarde l'heure, je vois qu'il est 1h 45 du matin. Je suis épuisée mais je sais que je n'arriverai pas à dormir, ni à passer une nuit tranquille. Je sors du lit, enfile des chaussures et ma veste et passe par la petite fenêtre que j'avais vu plus tôt. Je fais attention à être silencieuse pour ne réveiller personne.
Dehors, je fouille dans les poches de ma veste et sors le paquet de cigarettes. J'en prends une et la coince entre mes lèvres pour l'allumer. J'inspire la fumée et me détends. J'ai pris cette habitude il y a un an. Je ne savais pas quoi faire pour me calmer et un jour quelqu'un m'a proposé une clope, j'ai accepté et je n'ai jamais arrêté depuis.
Ma première histoire, mon premier chapitre.
J'essayerai de faire environ 1000 mots par chapitre à chaque fois.
1052 mots
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❍ SUNSET ❍
Fiksi PenggemarL'année a été un cauchemar pour moi. J'ai réussi malgré tout à garder la tête hors de l'eau et à m'échapper. Ici, dans ce coin perdu dans l'état de Washington j'ai pû reconstruire ma vie. Une nouvelle identité mais des blessures ouvertes à porter. A...