Chapitre 23

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J'arrive à la maison. J'arrête la voiture dans la précipitation. Quand je rentre, j'avance dans un brouillard de larmes et m'enferme dans ma chambre. Le souffle court, les mains qui tremblent, les jambes faibles, je m'écroule sur mon lit, plus capable de faire un pas de plus. Je me tire les cheveux, passe une main sur ma poitrine parce que je sens la peur augmenter beaucoup trop vite, ce qui ne fais qu'accentuer mon angoisse. Je répète en boucle le message. Il est comme gravé dans ma mémoire.

Une main se pose sur mon épaule et me retourne précipitamment. Soudain, je reçois un verre d'eau au visage. Je me ressaisis et l'air remplis de nouveau mes poumons. Daphné apparait face à moi et m'aide à me calmer.

- Qu'est ce qui t'arrive ma puce ? Tu m'as fait une frayeur ?

- Non, sur un ton sec.

- D'accord, dans ce cas peut -être que tu pourrais prendre une douche, ça te ferais du bien.

La semaine est passée. Je ne suis pas allée en cours. Je ne voulais voir personne et restée dans ma chambre. Enfin vouloir est un grand mot, je ne me sentais tout simplement pas capable. Je passais tout mon temps dans une semi obscurité, presque affamée, faisant un effort pour me lever pour aller au toilette. Je ne parviens pas à parler, juste à pleurer, à dormir quand je pouvais, bougeais quand je trouvais le courage. Ce qui me soulage, c'est crier. Crier à en avoir le souffle coupé. Fermer les yeux est un réelle épreuve, car une fois endormie, je refais ce même cauchemar. Je me questionne sur mes erreurs. Où me suis-je trompée ? Quels détails ai-je raté ? Les signaux d'alertes qui me prévenaient du danger. Ce rêve s'est transformé en cauchemar. Un cauchemar vivant, permanent. Durant la semaine, mes mamans ont voulu discuter avec moi et veulent me conseiller car elles s'inquiètent pour moi. Elles sont triste, ma mère, Ozalee, ne parvient pas à retenir ses sanglots et je culpabilise parce que mon état les affecte. J'ai conscience d'être triste, mais je ne parviens pas aller de l'avant. Je ne peux pas changer mon état. Je ne me sens tout simplement pas capable. Durant ces derniers mois, j'étais dans une sorte de dénis. Je sais ce qui est arrivé, mais ma conscience, ma mémoire, moi je refusais de l'accepter. J'étais passé dans un mode de survie.

Maintenant, pour retrouver cette tranquillité, cette plénitude, j'ai ressorti ma petite boite aux merveilles, cachée, entre deux boites de crayons, qui porte très bien son nom. Comme Alice, tu la fumes, puis tu arrive dans un autre monde. La sortir est devenu une habitude, quand mes mères partent pour le travail, que je me retrouve seule, je prends l'herbe verte, roule un cône et sors sur le balcon improvisé pour décompresser. Me retrouver loin de ces malheurs qui me collent à la peau, de ses mains à lui, de ses yeux perçants qui me répugnent et de ses coups qui restent gravés sur mon corps et dans ma mémoire.

Ca fait aussi une semaine que j'ignore tout le monde : mes amis, Josh passe tout les jours me donner les devoirs, Seth, Emily, Sue et même Leah demande de mes nouvelles, je les ignore. Ma seule compagnie sont mes larmes, celles qui me réconfortent sont mes crises. Quant à mes deux mamans, qui font tant d'effort pour me réconforter, m'aider à remonter la pente. Elles me demandent parfois ce qui m'arrivent, mais les mots restent bloquer dans ma gorge et ne peuvent pas dépasser la pareille de ma bouche.

Ce matin, le réveil est très difficile, mais je me suis obligée à me lever. Je descend les escaliers et me mets à table. Je n'ose pas croiser leur regard. J'ai honte de moi et de mon comportement de ces derniers jours. Quand je me mets devant le miroir de la salle de bain, je ne me reconnais pas. Mes cheveux sont emmêlés, mes cernes marquent mes yeux et mon teint est livide. Je me maquille pour couvrir tout ce désastre. J'hésite à m'habiller confortablement, mais je ne veux inquiéter personne de mon état et choisis des vêtements du quotidien. Je n'en pouvais plus de fixer mon plafond, alors je retourne au lycée. Nous sommes en plein milieu du cours d'histoire, quand je sens l'angoisse monter. Mes mains tremblent, mon souffle est haché et ma gorge se serre, ce qui annonce l'arrivé des nombreux flots de larmes. En souhaitant calmer la crise qui m'envahi, mon estomac se retourne et son contenu est au bord des lèvres. Je lève le bras pour demander le droit de sortir du cours, mais au peine j'ai ouvert la bouche que je faillis vomir en plein milieu de la classe. Alors, je me lève et cours jusqu'au toilette qui, par chance, sont toutes proches. Je pousse la porte et entre à toute vitesse et vide mon estomac.

En sortant de la cabine, je me place devant le lavabo, me lave les mains et me rince la bouche. Je relève la tête. Tout les efforts que j'ai fait ce matin ne sont bon à rien. J'ai l'air de sortir de la tombe. Ce qui n'est pas faux. Je ne peux plus me retenir et fonds en larmes, alors je m'appuie sur le mur à côté et m'effondre. Je tremble de tout mon corps et mes sanglots sont plus bruyant. J'entoure mes jambes de mes bras et enfuie ma tête entre mes bras. J'entends la porte s'ouvrir, puis des pas se rapprocher.

- Hey, hey. Je vais t'aider d'accord. Je vais m'approcher de toi.

Elle s'accroupie face à moi et reprends son ton doux.

- Tu peux relever la tête ? Regarde moi, s'il te plait.

Je relève la tête et la regarde.

- Tu veux bien me donner tes mains ? On va reprendre notre souffle ensemble, t'es d'accord ?

J'hoche la tête et elle me sourie.

- Ok. Alors on inspire et on expire.

Je limite et nous reprenons l'exercice plusieurs fois. Apres quelques minutes, je retrouve un souffle normal.

- Super, ça va mieux ?

Je lui sourie et elle essuie mes larmes restantes sur les joues. Je vois un peu mieux, maintenant que mes yeux sont moins secs que précédemment. Je peux enfin voir la jeune fille en face de moi. C'est une belle blonde, avec de magnifiques yeux noisettes. Ce qui m'attire l'œil, c'est son t-shirt blanc, avec un motif d'ange en strass.

- Je m'appelle Cassie. Tu veux me parler de ce qui t'es arrivée ?

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1081 mots

Salut, j'ai beaucoup réfléchi à comment écrire ce chapitre, ainsi que le suivant parce que ils abordent un sujet très délicat et je veux sincèrement l'écrire de la bonne façon, en utilisant les bon mots. C'est un sujet qui m'affecte beaucoup.
Alors je vous demanderai d'être compréhensif, s'il vous plaît.

En tout cas j'espère que ce chapitre vous a plu et à bientôt ;⁠)

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