Ce matin je me lève et le soleil n'est pas encore là. Je n'arrive plus à faire une nuit complète depuis un moment. Mon corps me réveille toujours avant le lever du soleil. Ce spectacle magnifique dont j'ai droit chaque jour. Je ne sens plus la fatigue non plus, je dois être habituée.
Les premiers rayons du soleil percent mes rideaux et me ramène à la réalité. Ces couleurs orangées mélangées aux nuances de roses et de bleu m'éblouissent. Je prends mon appareil photo posé à côté de moi et photographie ce moment.
La photo, comme le dessin et l'écriture, sont un moyen de défouler toutes les frustrations et colères accumulées. Je peux m'exprimer librement.
C'est comme ça, le cahier de dessin à la main, dans l'autre le crayon, que les prochaines heures passent avant de sortir de ma chambre à une heure décente qui n'inquiète pas mes mères de mon levé très matinal.
Habillée d'un jogging, d'un gros sweat et d'épaisses chaussettes, que je descends prendre mon petit déjeuner. Mes mamans sont bien différentes le matin. Maman Ozalee, la maman louve, n'est pas très matinale, alors que maman Daphné, la maman renard, est tout le contraire, pleine d'énergie et très bruyante. Moi, je dirais que ça dépend des jours et de mes humeurs, mais étant levée depuis quelques heures déjà, j'ai eu le temps de sortir du brouillard.
Je prends une tartine et étale du beurre dessus avec une tasse de café et beaucoup de sucres dedans. Je papote avec maman Daphné tandis que maman Ozalee semble encore dormir debout contre le plan de travail de la cuisine.
Mes mères se sont rencontrées quand Ozalee était enceinte de moi. À cette époque, elle n'avait pas encore conscience que sa sexualité n'était pas celle attendu par la société. C'est à dire hétéro. Elle fréquentait de nombreux hommes pour chercher celui qui sera le bon, en vain. Et un beau jour, elle eut la surprise de découvrir qu'elle m'attendait. Elle était en dernière année de fac de lettres. Elle n'abandonna pas et termina ses études jusqu'à être diplômée. Durant l'année, elle rencontra une belle rousse, une étudiante étrangère de France qui est venue s'installer aux Etats Unis et qui deviendra, plus tard, ma mère. Au départ elles n'étaient que des amies, mais au fil des mois, elles se rapprochèrent et finirent par tomber amoureuses. Elles m'ont élevé toutes les deux, et se sont même mariées.
Et nous voilà à table, dix-sept ans plus tard, heureuses, en train de déjeuner dans notre nouvelle maison. Je ne sais pas qui est mon père et je ne m'en soucis pas. Pour moi, mes parents sont ces deux incroyables femmes.
Aujourd'hui, je finis de ranger mes affaires. Mes nombreux livres dans ma bibliothèque qui se trouve juste à côté de la porte de ma chambre. Mon bureau et ma coiffeuse sont sur le mur de gauche, en dessous des deux fenêtres. C'est pratique pour les devoirs et se maquiller. Sur le mur d'en face, mon armoire avec tous mes vêtements. Pour le moment, ils sont bien rangés mais je sais qu'ils ne le seront pas encore longtemps. Je suis assez bordélique. Et sur le mur de droite, à côté de la salle de bain, mon grand lit, avec pleins de coussins et de peluches. Il manque un peu de déco, mais j'ai repéré une boutique sympa en ville qui vend des vielles affaires, une sorte de brocante, j'irai faire un tour pour voir s'il n'y a pas quelques babioles intéressantes.
Je finis en milieu d'après-midi. Je sors car j'ai une impression d'étouffer entre ces murs. Je mets un short noir, un top blanc et de vieilles converses. Dans mon sac, je range l'indispensable, mon appareil, mon carnet de dessins, un livre et mon casque.
Je sors et envoie un message à mes mères pour ne pas les inquiéter et les prévenir que je pars faire tours pour découvrir les alentours. Ce que je trouve incroyable dans cette ville c'est son aspect rustique, comme plongé quelques décennies en arrière et toutes la forêt qui l'entoure.
Je traverse les bois qui longe la route et entends au loin comme le bruit de l'eau qui frappe la falaise. Je décide de continuer de monter dans cette direction pour avoir une meilleure vue d'ensemble. Je sors des arbres et m'approche du bord. Une légère brise souffle et mes cheveux frappent mon visage. Je les attrape et les attache en une couette haute.
J'entends des cries pas très loin de moi et le bruit d'éclaboussures. Sûrement un groupe d'amis qui s'amusent à sauter dans la mer. Avec les rires en bruits de fond, je mets de la musique et commence à dessiner. Je m'inspire de ce qui m'environne. Le résultat du dessin montre plusieurs jeunes hommes jouant dans l'eau. Ils ressemblent à des êtres de la mer, comme des nymphes. Leur peau et l'eau se mélangent. Comme s'ils étaient en train de bouger et que les gouttes glissent et tombent pour rejoindre l'étendue d'eau. Je rajoute quelques couleurs dans les tons bleuté et décide de ranger mes affaires pour rentrer.
Le soleil commence à se coucher et je ne préfère pas rentrer dans la nuit, surtout que je ne connais pas le coin.
À la maison, à table, Ozalee, ma mère, nous annonce qu'elle a parlé à une ancienne connaissance qu'elle n'avait pas revue depuis longtemps. Ma mère est d'origine amérindienne, elle vient de la Push, ça ne se situe pas très loin de Forks. Elle est partie, plus jeune, pour pouvoir étudier. Certains reste pour perpétuer les traditions et les origines, mais elle souhaitait suivre ses rêves et ses envies. Elle quitta alors sa famille. Elle ne les a pas revues depuis de nombreuses années. Plusieurs conflits fusèrent et beaucoup lui en voulait d'avoir fui. Jusqu'à aujourd'hui. Une vieille amie à elle, Sue Clearwater, l'a invité à dîner vendredi, ma mère et sa famille, pour renouer les liens. Ça fait bientôt vingt et an que ma mère est partie et elle semble hésiter de revenir sur le lieu de son enfance. Elle appréhende ces retrouvailles et se demande comment ça va se passer. Ce repas finira t'il en crise de larmes ou en fou rire. Et quel accueille recevra-t-elle. Daphné l'encourage à revoir sa famille et la rassure en disant qu'on sera là pour la soutenir et que s'il faut plus les revoir, nous ne les reverrons plus.
Long commencement mais le piment arrive petit à petit ne vous inquiétez pas.
1070 mots
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❍ SUNSET ❍
FanficL'année a été un cauchemar pour moi. J'ai réussi malgré tout à garder la tête hors de l'eau et à m'échapper. Ici, dans ce coin perdu dans l'état de Washington j'ai pû reconstruire ma vie. Une nouvelle identité mais des blessures ouvertes à porter. A...