Chapitre 4

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(Spoiler épisode 3 saison 2)

J'avance et sens quelqu'un à proximité. Je suis surexcité et cours presque jusqu'à la personne en question. Non mieux, ils sont deux... Trois ! L'une sort de leur voiture et je me jette sur elle. Elle pousse un hurlement et je m'apprête à lui trancher la gorge. Mais je reçois soudain un coup surpuissant dans les cotes qui me fait valser sur le côté. Je me tourne vers mon agresseur. Derek. Il fait soudain sortir ses crocs et ses griffes et change la couleur de ses yeux, avant de pousser un hurlement puissant. Je me recroqueville sur moi-même. L'Alpha. Je me redresse, les crocs découverts :
- Tu n'es pas mon Alpha.
Je le sens déstabilisé même s'il cache très bien son jeu. Alors Derek effectue une rotation de la tête et achève sa transformation. Tue. Je m'élance vers lui. Oui, c'est lui qui m'a enchainé. Il part mon attaque et me tord le bras. Alors que je faisais une crise de panique. Je le griffe profondément au flanc. Et il m'a giflé ensuite. Il ressert un peu plus son étreinte et je sens mon os se brisé. C'est vrai aussi qu'après il a réussi à me calmer en douceur. Il retire sa main juste à temps et mes dents claquent dans le vide. En même temps, il m'a aidé alors que j'ai refusé de devenir un de ses Bêtas. Je suis projeté en arrière et il me maintient fermement.
Ma rage disparaît tout à coup. J'observe le visage de Derek, il est redevenu normal mais ses yeux sont restés rubis. Je ressens alors la douleur, caché par la soif de sang jusqu'à présent. Et la fatigue surtout. Mes jambes tremblent et je me laisse tomber au sol. Tiens ? C'est déjà le jour ? J'ai prit tant de temps à me libérer ?
Derek s'accroupit devant moi et ses yeux reprennent leur couleur initial. Ils sont superbes en rouge, mais au naturel aussi. La fatigue s'empare de moi peu à peu, comme un nuage de brume. Il me tend sa main que je saisis. D'un coup, je suis sur mes pieds et découvre, à gauche de la voiture, Stiles et Isaac. Oh non ! Stiles, c'est lui que j'ai failli tuer. Je m'apprête à m'excuser mais Derek me coupe :
- Comment t'es-tu libéré ?
- Je ne sais pas trop... À force de coup j'imagine.
- Tu es puissante pour une nouvelle.
Ah.
Il me met dans la voiture, à côté de Isaac puis monte à bord. Je me penche en avant :
- Stiles, je suis vraiment désolée, je ne t'ai même pas reconnu, pa-
- T'inquiète, Scott m'a fait pareil, mais je pense que je ne m'habituerai jamais !
Rassurée, je somnole et, bercée par la voiture (conduit avec brusquerie par Derek, preuve que je suis vraiment crevée), je ferme les yeux.
×
La voiture s'arrête et je les ouvre. Je suis en train de baver sur l'épaule de Isaac. Je me redresse et le regarde, gênée :
- Désolée, dis-je puis marque une pause. Pourquoi tu ne m'as pas repoussé ?
- Il m'a dit de ne pas te toucher, répondit-il en désignant Derek d'un signe de tête.
Stiles sort de la voiture et j'ai à peine le temps de lui faire un signe d'au revoir que l'Alpha redémarre.
Nous arrivons très rapidement devant chez moi. Je sors en faisant un signe à Isaac qui me fait un sourire en coin en retour. Je passe devant Derek qui a baissé sa vitre. Il fronce les sourcils :
- Y a un truc qui va pas.
Il sors de sa voiture et je rentre dans la maison. C'est très calme, trop calme. Mon ventre se sert. Je sens le loup-garou juste derrière moi et malgré tout sa présence me rassure. Soudain, je perçois une odeur et je fonce à la cuisine. J'ouvre la porte et un courant d'air me balaye les cheveux. La fenêtre est béante. Ma tante est allongée par terre. Le dos en sang. Je pousse un hurlement surpuissant.
Je n'entends pas Derek accourir. Je n'entends pas le souffle de ma tante. Je ne sens pas son coeur battre. Je ne sens pas mes larmes coulés, pire que plus tôt dans la nuit. On me tire par le bras.
- Lâche-moi !!!
- Raven, tu ne peux plus rien faire.
Je me retiens de me jeter dans les bras de Derek ou de ma tante pour pleurer tranquillement. J'ai les narines imprégnés de l'odeur du sang, et si je lui avais fait quelque chose de semblable si l'on ne m'avait pas attaché ? À elle ou à un autre innocent ? Je regarde le corps avec horreur et balbutie :
- J-je dois appeler l-la police.
Je sors de la pièce en tremblant et attrape le combiné.
- Allô ?
- Ma tante est morte, ça doit être un assassin qui...
- Pardon ?!
- S'il vous plaît... Je suis au 4 rue d'Arle.
Ils sont arrivés quelques minutes plus tard et on emportait ma tante. J'ai perdu ma seule famille.
Les garçons ont compris que j'avais besoin de temps et sont partis (et puis Isaac est un fugitif maintenant).
×
Je suis restée cloîtré chez mo... Chez ma tan... Dans la future propriété de mon oncle, un gros salopard qui n'est même pas venu à l'enterrement de mes parents.
J'ai longuement réfléchi à tout cela. Je suis arrivée à la conclusion la plus dure de ma vie : je refuse de me laisser affecter par ce décès. Ou par autre chose, j'ai assez souffert de la perte de mes parents. C'est profondément égoïste, j'en suis consciente. Mais je suis arrivée à un niveau où je dois penser à survivre puis à vivre, et malgré que les gens meurent autour de moi, je suis toujours épargner. Quand on y pense, si je n'avais pas été loup-garou, je serai sans doute morte aussi, à cette heure.
Je vais donc trouver un endroit pour dormir et je vais vivre ma vie de loup-garou lycéenne, point barre. Peut être que je vais rejoindre la meute de Derek, peut être pas. Mais je vais vivre ma liberté.
Et c'est là-dessus que je fais une valise et sors dans la rue. La nuit devrait tomber dans une petite heure. Elle est déserte, un léger vent me décontracte. Tout à coup, la voiture de Stiles passe le tournant en faisant crisser ses pneus et pile devant moi. Stiles, Scott, Alison et Lydia en descendent. Avant que je pose la moindre question, le conducteur s'avance vers moi :
- Scott a entendu ton hurlement ce matin, et ta détresse toute la journée ! Ça va ?
Je regarde Stiles. Ils sont tous venu pour moi ?
- Ma tante a été assassiné.
Ma voix est neutre, mon visage impassible. "Assassiné ", quel drôle de mot. Je n'aurais jamais pensé avoir à le prononcer de façon aussi personnel.
Ils me plaignent tous. Et avant que quelqu'un se dise désolé ou un truc dans le genre, je rajoute :
- Par contre, la maison va revenir à mon oncle alors est-ce que je pourrais dormir chez l'un de vous le temps de trouver une autre solution ?
- Tu peux venir chez moi si tu veux, dit Stiles.
- Ma maison est bien plus grande et puis j'aimerais beaucoup avoir une colocataire, le coupe Lydia.
- Merci.
Et c'est ainsi que j'ai emménagé chez elle.
J'ai tout de suite proposé à ses parents de trouver un boulot pour les payer mais ils ont refusés. Sa maison est immense et on m'a proposé trois chambres differentes. J'ai choisit celle à côté de la chambre de Lydia (séparé par son dressing bien sûr - immense soit dit en passant -), avec une grande fenêtre.
×
Le lendemain, alors que je me dirigeais seul vers le self, je vois Lydia passé comme si elle suivait quelqu'un. À mon tour, je la suis et monte l'escalier. En arrivant dans les couloirs vides, je la découvre devant les trophées, l'air ailleurs. Elle sursaute quand je lui touche l'épaule.
- Ça va ?
- Oui...
Elle cligne des yeux puis se retourne et me sourit :
- On va manger ?
Je hoche la tête et nous entrons dans le self. Mais personne ne nous remarque. Tous ont les yeux braqués sur une fille qui vient d'entrer. Je la reconnais, c'est Erika. Une nouvelle Erika, elle s'est métamorphosé c'est dingue. Alors qu'elle ressort, Lydia s'approche des garçons et lâche :
- Qu'est-ce que c'est, cette chose ?
Erika, la louve-garou...
Scott, Stiles et moi sortons dehors pour voir où elle va. Elle monte dans une voiture devant l'entrée. Je reconnais cette voiture : c'est celle de Derek. Et évidemment il est dedans. Il nous adresse un grand sourire, ses lunettes de soleil sur le visage, avant de démarrer. Ma fureur monte d'un coup.
- Il a vite fait de me remplacer !
Je le sens mes yeux viennent de changer de couleur.
- Stiles, passe moi tes clés.
- De chez moi ?
- Mais non !
- De la patinoire ?
- Hein ? De ta caisse !
- Ah !
Il sort ses clés et je lui prends.
- Attends ! Tu vas pas le suivre quand même ! lance Scott.
- Je sais où il va !
Et je mets le contact. Je démarre au quart de tour. Je manque de renverser quelqu'un et remercie mes réflexes lupins. Je roule vite mais je m'en fous, lui et moi, il va falloir qu'on parle. Je finis par les retrouver, tout proche de la gare ferroviaire désaffectée. Je gare la voiture juste à côté de la leur alors qu'ils ne sont même pas déscendu. Je saute en dehors de celle de Stiles et m'avance vers Derek qui me regarde, les bras croisés.
- J'ai failli te croire sincère quand tu as dit vouloir m'aider !
- Qui te dit que je ne l'était pas ?
- La vitesse a laquelle tu m'as remplacé par celle-là.
- Tu crois que je ne t'entends pas ? rage Erika en s'approchant de Derek.
- Reste en dehors de ça, lâche-t-il à l'intention de la Bêta alors qu'elle passe une main sur son bras et qu'il la repousse.
Elle ne se laisse pas démonter et continue de me regarder d'un air supérieur. Il continue à mon intention :
- Je suis toujours prêt à t'apprendre à te contrôler.
- Qui est le prochain ?
- Prochain bêta ?
- Prochain que tu vas embobiner puis mordre.
- Embobiner ?...
- Ma tante est morte. Et devine où l'on met les gens morts, assassinés par des griffures suspectes ? À la morgue. Tu sais que tu es canon et tu n'hésite pas à t'en servir. Et devine avec qui tu t'en es servit la dernière fois ? Avec Erika. Et où ça ? À la morgue. Et coïncidence, j'y étais aussi et j'ai tout vu.
- Canon ? dit-il avec un sourire en coin (oh que oui il l'est !), mais qui ne m'empêche pas de sentir en lui un certain désarroi.
Je le foudrois du regard : il prend un malin plaisir à me mettre hors de moi. Il ajoute :
- J'ai toujours besoin de toi dans ma meute.
- Oui, tout comme Scott. Tu as besoin de nous pour devenir plus puissant.
- Je pourrais choisir n'importe qui d'autre.
- Tu m'as dit à la pleine lune : il semblerait que je sois puissante pour une nouvelle, ne me fait pas croire que cela ne t'intéresse pas.
- Effectivement, la puissance a un grand rôle.
Il s'approche de moi, même un peu trop près, mais je reste à ma place bien décidé à avoir le dernier mot.
- Mais il n'y a pas que ça, ajoute-t-il en passant une main dans mon dos.
Je frissonne à son contact mais réponds avec aplomb :
- Pervers en plus de ça ?!
J'approche mon visage du sien :
- Je t'interdis de me toucher.
Et je découvre mes crocs avant de reculer d'un coup et de monter dans la voiture de Stiles. Malgré que je sois sur la route du retour, je sens encore sa main sur mon dos.

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J'ai changer la photo de couverture et je donc mit en couverture de ce chapitre l'ancienne :)

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