Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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La journée fût longue.
Je ne sais si cela avait été dû au fait que je croulais sur les dossiers des clients dès mon premier jour de travail ou bien à cause de l'évènement de ce matin – qui ne cessait de revenir en boucle dans ma tête - mais j'ai vu la journée défilée avec une lenteur extrême. Bon certes, mes collègues de boulot étaient agréables et je me suis bien entendue avec eux lors de la pause du midi... mais qu'est ce que j'avais envie de rentrer chez moi. De me couler un bon bain chaud en arrivant, un bain qui me fasse du bien et dans lequel j'allais noyer mes pensées et mes doutes.
Tellement d'émotions ont traversé mon esprit quand je l'ai vu de l'autre côté de la rue que ça m'a perturbé toute la journée et que je ne voyais plus les minutes passées. Pour un premier jour de travail, j'aurai dû être un peu plus angoissée et nerveuse de mon arrivée dans l'entreprise mais c'est bien tout l'inverse qui s'est produit. J'étais anxieuse pour autre chose, pour cet évènement des plus inattendus. Quelle était la probabilité que je tombe nez à nez avec lui ? Presque 0. Et pourtant, il n'a fallu que d'une fraction de secondes pour que tout bascule.
Pourquoi avais-je rencontré sa route à ce moment précis ? Ce jour précis ?
L'idiote que j'ai été en plus... J'étais complètement désemparée. Si bien, que j'ai envoyé un message à ma meilleure amie : Haru. Juste après le boulot, pendant ma petite balade de fin de journée pour rentrer chez moi, j'ai senti que je n'allais pas tenir la soirée si je ne me confiais pas à elle. Je n'étais pas rentrée dans les détails dans mon message mais j'ai fait mention qu'un évènement étrange s'était passé dans la matinée et qu'il fallait absolument que je l'appelle.
Ni une ni deux, elle m'a répondu. Elle m'a dit qu'elle m'appelerait ce soir et qu'elle était impatiente d'en savoir plus. C'est sûr qu'elle ne risquait pas d'être déçue avec un évènement pareil, au vu du potin que cela allait être. Haru n'allait pas me lâcher et ça j'en étais bien consciente.
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Quelques faibles rayons du soleil passent encore à travers le petit hublot de ma salle de bain mais bientôt la pièce sera dans l'obscurité. L'interrupteur est loin, près de la porte et je n'ai nullement envie de me lever pour ça. En soi, cela ne me dérange pas d'être sans lumière, en réalité on m'a toujours comparé à la lune, sûrement à cause de ma peau très claire, de mes cheveux noirs et de mes yeux teintés d'une étrange couleur gris bleuté. Et ma personnalité introvertie joue aussi. Calme, discrète et peu bavarde ont toujours été les adjectifs qui m'ont qualifiés. Les couleurs sombres m'ont toujours attiré mais aujourd'hui, je n'ai qu'une seule envie voir un peu de clarté dans mon esprit.
Et c'est bien pour ça que j'attends l'appel de ma meilleure amie. Car je sais qu'avec elle mes idées seront plus claires.
Elle ne m'a pas encore appelé. Elle n'a peut-être pas encore trouvé le temps. Je ne sais pas si elle a oublié, ce qui peut être fort probable avec elle, vu l'étourdie de service qu'elle est mais... je ne lui en voudrais pas. Parce que c'est Haru et je l'aime comme ça. En soi, il n'y a pas le feu aux poudres non plus. Si j'arrêtais de ressasser le passé, ça irait sûrement mieux déjà. Et puis, je n'ai qu'à affronter la réalité en face au lieu de me morfondre aussi...
