Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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― Non impossible ! Je n'arrive pas à le croire.
― Pourtant si...
― Purée mais Junji ! rouspète Fujita en me faisant une passe.
Le ballon de volley arrive au-dessus de ma tête et je le renvoie de plus belle à la violette, qui ne cesse de m'appeler par le surnom ridicule qu'elle m'a donné au lycée. Celle-ci l'attrape et le serre fort contre elle, sans dire un mot. Elle semble plongée dans ses pensées mais rapidement sa tête se redresse avec un air incertain.
― Et il vient juste après l'entraînement ?
― Oui, c'est ça.
Ses yeux s'écarquillent face à cette affirmation. D'un geste automatique, Fujita fait rebondir le ballon au sol puis me le renvoie sous une passe en cloche. Son attitude est très calme mais son visage laisse paraître des traits soucieux.
― J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? demandé-je dubitative.
― Absolument pas, reprend-elle en observant ma réception en manchette. C'est juste que cette histoire remonte à bien longtemps. C'est même incroyable que tu l'aies recroisé depuis tout ce temps ! conclue-t-elle en positionnant ses mains de passeuse au dessus de sa tête.
Oui. C'est bien le mot "incroyable". Je ne pensais plus jamais le revoir et pourtant... Il a réapparu dans ma vie, de façon plutôt accidentelle. Sous un choc anodin mais bouleversant. Ressurgissant des souvenirs passés dont je ne voulais plus pensé et imaginé.
Il n'a fallu que d'un choc pour que tout revienne et que la jeune lycéenne que j'ai été, se sente gênée et honteuse de son comportement nonchalant envers lui.
― Puis... Tu aurais pu me le dire avant ! reprend cette dernière sur un ton agacé.
L'échange s'arrête entre nous. Cette fois-ci, c'est moi qui est troublée par ce reproche. Le ballon retombe au sol et roule sur le parquet sans s'arrêter. Je sens que la tension monte d'un cran et qu'elle va exploser d'une minute à l'autre. Elle est déçue que je ne lui ai rien dit et ça, elle va bien me le faire comprendre.
― Bah c'est que... je n'ai pas repensé à ça puis...
― Tu te fou de moi, me coupe-t-elle en allant chercher le ballon et me lançant dessus par la même occasion.
― Mais Aieuh ! T'es complètement malade ma pauvre !
― Tu vas voir ce qu'elle te dit la pauvre ! Reviens là que je t'étripe !
Je recule de quelques pas et récupère le ballon pour lui lancer sur la figure par la même occasion. La décolorée l'évite de justesse mais le ballon rebondit sur la tête de notre capitaine. Oups !
― Non mais ça suffit vous deux ! s'interpose la capitaine de l'équipe en se frottant le derrière de la tête. Vous vous chamaillez plus régulièrement ces derniers temps ! C'est quoi le problème ?
