Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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Sugawara reste un moment sans voix. Peut-être à cause de ma réaction bien plus chaleureuse que d'habitude. Je ne sais pas ce qu'il l'a perturbé mais cela commence à me rendre nerveuse... Bien plus que je ne l'étais déjà.
― Jun-chan... Pourquoi me remercies-tu ?
D'un sursaut, je réfugie mon visage dans le creux de mes mains tellement paniquée de sa question. En vrai... Pourquoi l'ai-je remercié ? Pourquoi ce mot est sorti sans réflexion de ma bouche ?
Je sens Sugawara agité sur le côté. Je ne dois pas laisser le doute planer. Alors, je reprends mon courage à deux mains et lui fais face. Mes yeux rencontrent les siens et mes mains positionnées à présent le long de mon corps sont serrées, prêtes pour me donner du courage peut-être ? Même si j'ai l'impression qu'elles sont recroquevillées à cause de la pression que je me mets face à lui. Puisque les mots sortent tous seuls sans réfléchir de ma bouche, je n'ai qu'à suivre les sentiments qui se bousculent au fond de moi.
Suga reste figé aussi droit que le lampadaire à côté de nous et j'ai l'impression que ses yeux se posent milles questions. Il faut que je réponde maintenant, sinon ça sera trop tard.
― Je...
Bon début Jun mais il va falloir développer.
Mon regard se fixe au sol à présent, je me sens ridicule sans trop savoir pourquoi. Je fais tout un cinéma devant lui alors qu'avant je gérais plutôt bien les sentiments en moi. Ce n'est vraiment pas facile de s'exprimer face à une personne à laquelle nous ressentons quelque chose de fort, quelque chose qui nous dépasse et qui nous déstabilise... Une chose qui nous fait perdre la voix.
― Je te...je te remercie pour avoir... Pour avoir regarder nos matchs et de t'être intéressé à l'équipe féminine de Karasuno même après ton départ à l'université. Ça me touche ! déclaré-je dans un élan de courage.
« Ça me touche », Non mais il a fallu que je sorte ça encore.
Puis, un contact, une main pressant fortement mon épaule. Comme une impression de déjà-vu. Une sensation d'apaisement et de chaleur dans tout le corps... C'est agréable.
― Bien sûr que j'ai suivi. Je n'allais quand même pas regarder que les garçons et ne pas suivre la remontée prodigieuse des filles, s'exclame ce dernier.
Mon regard replonge dans le sien et la flamme brûle encore plus fort en moi. C'est incroyable, cette sensation. J'en comprends définitivement tout le sens... Ce que ressentait Haru depuis si longtemps pour Noya et dont moi je ne comprenais pas. Cette intense affection qui brûle à chaque regard... C'est juste magique.
Sugawara retire sa main et se gratte la gorge légèrement comme pour s'excuser de ce geste mais il n'en a nullement besoin. Il observe au loin à présent. Aussi loin qu'il peut je suppose, comme pour essayer d'apercevoir le bout de l'océan.
