Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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Les présentations faites, Ume Aoki n'était pas partie pour autant. Oh non ! Elle n'avait cessé de raconter sa vie, de son boulot de professeure qu'elle aime tant, de son chat qu'elle pomponne et chérit plus que tout ou bien de son dernier shooting photo pour la marque Shiseido. Elle ne s'arrêtait pas. Ce qui en gonflait plus d'un. Fujita avait horreur des personnes comme Aoki-san et ça j'étais bien placée pour le savoir. Elle n'a cessé de me répéter qu'elle avait horreur des gens qui se la racontent et qui sont obligés sans arrêt de se montrer plus important et intelligent que les autres. Pourtant, elle devait faire avec, surtout que la blondinette ne semblait pas vouloir partir.
Forcée de constater, qu'après plus de dix minutes passées en sa compagnie sur cette nappe de pique-nique, Ume Aoki fait partie de ses gens qui luttent pour la première place. Un besoin constant de se valoriser et d'être reconnu à sa juste valeur. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? En soi, nous ne connaissons rien de son passé. Le seul qui la connaît ici est Suga mais il est si silencieux que s'est presque inquiétant.
― Bon et vous les filles, vous faites quoi dans votre vie ?
Là, c'est presque inattendu. Aoki-san vient vraiment de nous poser cette question ?
― Je suis chargée de communication depuis peu dans une boite d'électroménager, répond rapidement Fukui-chan.
Fujita fait la mue mais voyant le regard persistant de sa copine, elle se décide enfin de répondre.
― Je suis préparatrice en pharmacie, bougonne cette dernière.
― Oh je vois ! Vous avez de beaux métiers tout de même et toi Matsui-san ? demande cette dernière avec une tonalité bien aigu à la fin.
― Je suis traductrice/interprète pour une agence touristique, déclaré-je.
― C'est un beau métier aussi, dit-elle en joignant ses mains devant soi.
Son trop plein d'énergie est épuisant et limite un peu trop artificiel. Mais bon, cela reste supportable.
― Mhh ces mochis ont l'air délicieux, je peux en prendre ?
― Oui sers-toi, souffle Suga complètement dépassé par la situation.
L'argenté est irrité et mon inquiétude persiste sur la suite de cet après-midi. Nous ne pouvons pas vraiment nous débarrasser de Aoki-san, cela ne se fait pas trop et puis j'ai l'impression qu'elle cherche aussi un peu de compagnie. Ou peut-être que je me trompe ?
― Chelou ce mochi violet puis (elle croque un bout) ... Ce n'est pas terrible. Je ne suis pas fan de la violette.
L'agacement monte dans le groupe mais je reste quasiment la seule à ne pas trop m'emporter. Je sens qu'Aoki est nerveuse à présent et s'empresse de finir son bout de mochi.
