Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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― Tiens, c'est pour me faire pardonner.
Il m'offre timidement le bouquet et son regard se détourne légèrement du mien. Il est si gêné qu'il n'arrive même pas à me regarder dans les yeux. Le geste me touche. Il me touche tellement que je suis complètement figée sur place. Mon corps ne répond plus étant traverser par un flot d'émotions contradictoire.
C'est la pagaille en moi alors qu'à l'extérieur c'est bien calme.
Le regard de l'argenté reprend contact avec le mien. Ses yeux montrent une légère pointe d'inquiétude, certainement car je n'ai encore rien dit. Mon corps tressaille enfin et je prends conscience qu'il faut que je prenne la parole si je ne veux pas l'inquiéter davantage.
― Mais...Euh je... Je ne comprends pas...
Ridicule. Pourtant ce sont les seuls mots qui me viennent à l'esprit. En soi, oui je ne comprends pas. Pourquoi m'offrir un bouquet de fleurs ? Il n'a rien fait de mal même si je n'ai pas reçu de nouvelles depuis hier...Mais est-ce que ça valait vraiment... Est ce que cela valait vraiment un bouquet de fleurs ?
― Euh oui...Euh je... Je suis juste très gêné par rapport à ce qu'il s'est passé hier. Ce n'est pas comme ça que notre journée aurait dû se finir Jun-chan.
Ses paroles sont sincères et je me sens bien idiote tout à coup. Ses yeux cherchent quelque chose à travers les miens. L'échange est si intense que là, je ne sens plus mes jambes. J'ai l'impression que le sol est en train de s'éffondrer.
― Tout va bien ?
Il a remarqué ?
― Oui je... Je suis juste un peu...
― Attend viens.
Il attrape mes deux avant-bras qui portent fermement son cadeau et m'avance jusqu'au petit muret.
― Assieds-toi si tu veux, tu dois être encore un peu étourdie par rapport à hier. D'ailleurs, il dégage quelques mèches de cheveux pour apercevoir mon pansement, comment va ta tempe ?
J'ai le cœur qui va lâcher. Mon corps bascule légèrement sur le muret en béton, ce qui me maintient encore debout. Le contact est froid mais c'est ce qu'il me faut pour me rafraîchir les idées.
― Euh ça va... Euh ce n'est pas très beau c'est pour ça que je cache avec un pansement.
― Mhh... Tu me montreras quand même si tu veux bien... J'espère qu'il ne te faut pas des points de suture, souffle-t-il soucieux.
― Non non ! Je te jure ça va aller, j'ai des petites croûtes déjà.
― Oh !
Je rapproche un peu plus son bouquet de mon visage même si je sais que les tulipes ne sentent rien malgré leur forme élégante. Ce sont des fleurs muettes, un peu comme moi finalement. Pourtant, ces fleurs mériteraient d'avoir une odeur, une odeur sucrée et à la fois acide... Des senteurs qui me font étrangement penser à l'amour.
