Au lycée, je n'ai su comment Kōshi Sugawara me rendait vulnérable, comment il arrivait à créer cette explosion de sentiments nouveaux en moi. En fait, je n'ai jamais vraiment voulu savoir car pour moi il avait tout simplement ce don pour me faire to...
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Dimanche est arrivé aussi vite que les fleurs des sakura de ce début de printemps. Bien que la saison ait commencé depuis quelques semaines, le froid hivernal s'était autorisé à prendre du retard et à laisser les cerisiers endormis. Mais depuis mercredi, une douce vague de chaleur a fait apparaître quelques fleurs sur les arbres et l'herbe des jardins. Le renouveau était lancé comme mon renouveau à moi. Certes, les jours m'ont paru long à cause des dossiers qui n'en finissaient plus car les touristes affluaient pire qu'un ouragan - surtout à cause de cette période qui attire bien du monde au Japon. Cependant, je n'avais qu'une hâte, celle de revoir Sugawara.
L'argenté me faisait complètement tourner la tête à tel point que j'en ai fait des rêves chaque soir - mélangés parfois de bribes de souvenirs avec majoritairement des scénarios loufoques et confus. Je pouvais passer d'un souvenir à un univers dystopique avec lui où des monstres, des zombis, même des aliens nous attaquaient...
Franchement, il n'y avait rien de romantiques même si quelques scènes étaient mignonnes en soi. Tel un chevalier servant Sugawara me protégeait ou m'encourageait pour vaincre l'ennemi mais la plus part du temps je mourrais bêtement... Oui bon sans rentrer dans les détails, c'était vraiment un micmac de choses incompréhensibles parfois mais qui auraient pu réaliser un bon film en enlevant les scènes qui n'ont ni queue ni tête.
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Ce matin, je me suis levée aux aurores alors que nous avions rendez-vous avec Suga vers onze heures. Très angoissée à l'idée de louper l'heure - car en général je fais une grâce matinée le dimanche - j'ai préféré me réveiller plutôt même si j'avoue que mon réveil n'était prévu que pour huit heures. Des centaines de scénarios se sont multipliées dans ma tête cette nuit et je ne sais si j'ai eu une heure ou deux de sommeil profond. Mais j'avais l'impression constante d'être éveillée... Comme si je n'avais jamais rencontré Morphée.
Haru m'a appelé juste avant l'heure de la rencontre pour me remercier du cadeau que je lui avais offert pour son anniversaire... Fin, qui est arrivé avec plusieurs semaines de retard à cause du postier ou de la postière qui s'est perdu en chemin. Puis, elle m'a donné plein de courage pour que j'agisse un peu près normal en présence de Sugawara. L'appel n'a pas duré bien longtemps car lorsque je suis arrivée à la gare, il était déjà là. Yeux rivés sur un arbre en fleur, presque rose mais qui n'avait pas déployé tout son éclat. Il avait l'air apaisé. Sans comprendre comment, son regard s'est dirigé automatiquement sur moi, accompagné d'un sourire d'ange jusqu'aux oreilles. Mon cœur a été chamboulé à l'instant mais je me suis vite rappelée qu'il fallait que je reste sereine devant lui, pour éviter de paraître bizarre. J'ai prononcé un "Salut" plein d'entrain et de joie, ce qui a chamboulé mon attitude la plupart du temps nonchalante.
La conversation dans le train a été des plus banales. Chacun a pris des nouvelles de l'autre et à raconter quelques anecdotes. Sugawara en a vu de toutes les couleurs apparemment dès le début de semaine avec une petite affreuse qui avait tiré les cheveux d'une autre fille parce qu'elle se disputait pour une carte Pokémon. Puis toute la semaine, les deux écolières lui en ont fait baver, entre insultes, disputes en classe, bagarres entre les pauses. Il n'avait jamais vu des énergumènes pareilles âgées à peine de 7 ans. J'en avais eu des sueurs froides quand il m'a raconté tout ça. Pas que je n'aime pas les enfants mais ce sont quand même des êtres bien difficiles à gérer... Et je ne pense pas que j'aurai eu la même patience que Sugawara.
