Dawlish semblait avoir pris un sérieux coup sur la tête. Il faut dire que Harry n'y était pas allé de main morte. Malgré sa rancœur, il ne s'attendait pas à faire preuve d'une telle force lorsqu'il avait jeté son dernier sort. Tout s'était fait si rapidement, si facilement... Ç'en était presque inquiétant, car la source de ce pouvoir soudain provenait de tout sauf d'un sentiment de sérénité. Elle semblait avoir une origine toute autre, plus sombre, presque monstrueuse.
Pendant un instant, Harry se demanda si le Seigneur des Ténèbres n'avait pas semé en lui d'autres graines du même genre que ses redoutables Horcruxes. Non, c'était raisonnablement impossible. Voldemort avait été vaincu et s'était consumé à jamais sous ses yeux...
Tremblant sous l'effet de l'adrénaline qui circulait encore dans ses veines, Harry hésita à ramener le corps de Dawlish avec lui. Il n'était pas dans ses habitudes de tourner le dos à une personne en détresse, mais il s'agissait en l'occurrence de quelqu'un qui lui avait causé tant de torts qu'il ne méritait sans doute pas mieux. Sa décision prise, il s'élança seul au milieu des flammes verdoyantes de la cheminée. L'image qu'il avait de la petite salle et du corps inanimé de Dawlish se mit alors à tourbillonner vertigineusement.
Harry mis quelques instants à se remettre de sa téléportation. Il avait atterri sur un magnifique tapis oriental dans ce qui semblait être un grand bureau. Les murs étaient recouverts de notes et de cartes géographiques en tous genres sur lesquelles s'animaient divers itinéraires tracés à l'encre rouge. Non loin de là, une immense fenêtre diffusait une pâle lumière argentée dont l'origine était sans doute magique, le QG des Aurors s'étant toujours trouvé profondément enfoui sous terre.
– Y a quelqu'un ? appela Harry.
– Ils ne devraient pas tarder à arriver, patience, mon garçon. Et toutes mes félicitations pour ta réussite, même si elle ne m'étonne qu'à moitié... répondit une voix caverneuse provenant d'un portrait accroché au fond, dans le coin opposé de la pièce.
Curieux de savoir qui s'adressait ainsi à lui, Harry traversa le bureau truffé d'instruments permettant probablement de détecter la magie noire. Ce n'est qu'après avoir contourné une drôle de table de pierre, sur laquelle avait été entreposé un Scrutoscope qui n'avait rien à envier au modèle de poche que Ron lui avait offert en deuxième année, qu'il découvrit le fameux tableau.
– Alastor Maugrey ! s'exclama Harry en découvrant une peinture criante de vérité à l'image du légendaire Auror. Vous vous êtes fait faire un portrait avant de nous quitter, je ne savais pas !
– Peuh ! L'idée n'est pas de moi, je ne l'aurais jamais voulu ! Je ne suis pas de ceux qui tiennent obstinément à laisser une trace d'eux-mêmes après leur mort...
– Qu'est-ce que vous faites ici dans ce cas ?
– C'est ce roublard de Kingsley qui a pris le cliché. Une maudite photo qui a servi de modèle à cet abominable portrait. Il m'a eu par surprise ! Et pour couronner le tout il a encore fallu qu'il m'inflige sa compagnie en me faisant accrocher dans son bureau ! Tu vois Potter, on a beau faire tout son possible pour rester vigilant...
– Oh, il faut le comprendre en même temps. Ce portrait est une merveille d'esthétisme à tout point de vue, répondit Harry, moqueur, en adoptant une pose faussement approbatrice.
Maugrey se contenta de répondre par une moue qui mit encore plus en avant ses innombrables cicatrices. Il faut dire qu'associer une peinture de Maugrey Fol-œil à une quelconque forme d'esthétique visuelle relevait de l'antithèse : son visage seul ressemblait à l'écu d'un chevalier qui aurait sillonné les champs de bataille pendant un bon millier d'années.
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Harry Potter et le Compas du Chaos
FanfictionÀ mes parents, à mes amis, à J.K. Rowling et ses fans, je dédie ce nouvel épisode non-officiel des aventures de Harry Potter. L'intrigue se veut fidèle aux évènements des sept tomes (tout en empruntant certains éléments aux films inspirés de ces de...