Qui d'autre ? Qui d'autre que lui pouvait se trouver là, devant moi, à la sortie de l'avion ? Je suis là à attendre impatiemment de récupérer mes bagages et mon regard croise le sien. Une semaine à des milliers de kilomètres de lui. Une semaine à tout faire pour ne pas penser à lui, à vivre ma propre vie, à apprendre à être indépendante, même pour une seule semaine. Et lorsque mon regard croise le sien, tout ce que je ressentais avant cette semaine remonte à la surface Tous mes sentiments explosent en pleine figure en un seul regard. Et en un seul baiser toutes mes craintes remontent à la surface. Toutes les peurs que, de toutes mes forces, j'ai occulté ces sept derniers jours me reviennent me hanter l'esprit. Dois-je m'en défaire ou apprendre à vivre avec mes angoisses comme on apprend à vivre avec un nouveau colocataire ? Je me pose toutes ces questions pendant que nous quittons cet aéroport en essayant de ne rien laisser transparaître, et au pire je mettrai mon malaise sur le compte de la fatigue. En début de matinée, en ayant pris un vol en pleine nuit, il ne sera pas très compliqué de le laisser croire.
J'avais tout de même hâte de retrouver mon chez moi, ou plutôt notre chez nous. Car même si l'avenir me fait peur, aujourd'hui c'est chez nous, chez moi. Il me prend gentiment mes bagages, qui ne sont pas beaucoup plus gros que lorsque je suis partie, n'ayant pas fait de grosses dépenses futiles pour des cadeaux mais quelques babioles par-ci par-là uniquement, comme des porte-clés entre autres. J'avais hâte aussi de me retrouver sur ce bon vieux canapé à regarder n'importe quoi qui passe à la télé et me reposer devant toute la journée ou presque. Je n'ai même pas à demander que mon meilleur ami me prépare un plateau petit-déjeuner maison. Une petite tasse de lait au chocolat accompagné de sa petite mousse de chantilly et de quoi manger. Lui s'en va, je ne sais où, et je ne me pose pas la question, je profite de ce calme environnant pour manger en me reposant. Je finis même par m'endormir assise sur le canapé. À force de regarder la télé, c'est elle qui a fini par me regarder. En ouvrant les yeux, le visage de mon meilleur ami est contre le mien, ses lèvres effleurent les miennes, comme si en m'embrassant il ne souhaitait pas me réveiller.
« Réveille-toi bébé, je me doute que tu es fatiguée mais il est bientôt l'heure de manger, je voudrais sortir avec toi. »
« Bien, j'ai le temps de m'habiller ? Où est-ce qu'on va ? »
« Oui bien sûr, même prendre une douche si tu as envie. Mais là où on va est une surprise, tu le sauras quand on y sera. »
Encore à moitié endormie me lever du canapé n'a pas été facile mais la douche a été reposante et m'a soulagé. Je suis parvenue à sortir mes quelques mauvaises pensées du matin accompagnées de quelques larmes amères dans la solitude la plus complète. Je me suis sentie si légère en sortant de la salle de bain, comme si j'allais m'envoler. Je ne savais pas comment m'habiller, puisque je ne sais même pas où je vais, mais j'ai fini par trouver une tenue qui me convient. Nous prenons la voiture et comme un foutu automatisme, ma main vient sur sa main qui est sur le levier de vitesse. Une semaine à essayer de m'en détacher et en quelques heures c'est comme si je n'étais pas partie. Je ne peux m'empêcher de caresser sa main, et d'avoir envie de caresser son entre-jambes dès que l'occasion s'en présentera.
« Où est-ce qu'on va alors ? »
« Je te l'ai dit, c'est une surprise. »
« Tu ne veux pas me dire ? »
« Non, pas du tout. »
« Tu ne veux même pas me donner un indice ? »
« Non plus, si tu veux savoir tu attendras qu'on arrive. »
Le plaisir du jeu me reprend, c'est plus fort que moi. J'aime les surprises, j'aime que ça vienne de lui, mais l'envie de jouer avec lui est plus forte. Ma main passe de la sienne à son pantalon, à empoigner d'abord son entre-jambes puis à la caresser le long de sa verge qui peine à réagir sous mes doigts. Est-ce que je ne lui fais plus d'effet ? S'est-il branlé quand j'étais sous la douche ? Ma main ne cesse de le caresser, en ouvrant son jean pour mieux m'en approcher par dessus son boxer bien trop serré pour sa queue, et c'est là qu'enfin elle commence à réagir tout comme lui.
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La Solitaire - Tome 2
General FictionMa vie pourrait être parfaite : Un travail satisfaisant, et je vis avec celui qui ne m'a jamais abandonnée malgé les épreuves que j'ai dû affronter. Mais comment lutter contre mes envies, mes pulsions ? Comment lutter contre moi-même ? TW : contenu...