Toi, moi et le reste du monde

Amy Wilson

Charlottesville, Virginia
Chez les Wilson,
21h30, salon

-Amy ! Amy ma douce princesse !! chantonna Prisca Wilson ! Ton frère est arrivé !

Amy Wilson, qui était installée sur le canapé, en pleine lecture, soupira quand elle entendit la voix de sa mère.

La tranquillité était finie, pensa-t-elle.

Elle étira ses lèvres en un sourire forcé, mit ses pantoufles et alla rejoindre ses parents et son frère à l'entrée.
Prisca et Roy discutaient du planning de la semaine tandis que Thomas Wilson montait les valises dans la chambre de son fils.

Quand Amy arriva dans le hall, qui était éclairé par la douce lumière du lustre en cristal, Roy Wilson se tourna vers elle et lui sourit.

Il portait ses lunettes de repos, un ensemble de jogging gris Ralph Lauren's et une paire de Jordan bleu et or. Ses cheveux blonds foncés étaient séparés en deux parties formant deux bosses.

Tiens, il a changé de coupe, songea-t-elle, je me demande si c'est Annie qui lui a conseillé.

Roy rompu le silence pesant qui s'était installé en demandant à sa petite sœur :

-Alors comment va la petite Liberia ?

La jeune femme accuenta son sourire forcé à l'évocation de ce surnom.
Il datait de ses 14 ans, lorsqu'elle avait débattu avec son frère sur la liberté des femmes et sur leur égalité avec les hommes.

Bien sûr, chez les Wilson, ce genre de raisonnement n'avait pas lieu d'être, il paraissait normal que certaines femmes soit sous payé, Prisca Wilson, elle-même avait un salaire inférieur à celui de son mari. Bien qu'ils soient médecins dans le même cabinet.

Cette dernière se tourna vers sa fille et lui fit les gros yeux en déclarant :

-Amalia, ton frère vient de te poser une question, répond donc.

-Je vais très bien, merci Roy. dit elle d'un ton sec. Et toi ? Annie va bien ?

-Elle se porte merveilleusement bien. Mais tu connais notre travail, nous sommes surchargé. expliqua-t-il sur un ton rempli d'orgueil. Annie n'a donc pas pû m'accompagner malheureusement.

C'est pour cela que tu viens nous voir tout les mois casi, tu es trop "surchargé" mon pauvre.

-Maintenant Amy, ma chérie va te changer. Ce soir nous allons à "l'Hibiscus".

Madame Wilson fit cette réflexion en toisant sa fille de haut en bas. Elle portait encore son short en jean bleu et son top blanc. Cet ensemble formait une tenue peu convenable pour un restaurant étoilé.

Amy monta alors l'escalier en direction de sa chambre.
Une fois arrivée à l'étage elle croisa son père qui fronça les sourcils et lui ordonna :

-Va te changer, dépêche toi on va chez William Ravens.

Elle se retint de lever les yeux au ciel d'agacement et lui répondit :

-Oui papa, j'y vais.

Amy ouvrit la porte de sa chambre, rentra dans la pièce puis la referma en relâchant un soupir et en détendant ses épaules.

Elle avait horreur des visites de son frère. Ce qui lui déplaisait le plus en réalité, c'était la tension que leur parents installés, en voulant être "parfaits". Elle ne comprenais pas pourquoi ils faisaient tant d'efforts alors que Roy avait vécu avec eux et  pouvait donc se souvenir que rien n'était "parfait" en réalité.