"Et le jour pour moi sera comme la nuit"

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Day 12
Unknown country,
15h

Amy

Les jours passaient et la monotonie grandissait dangereusement. Je n'espérais même plus qu'on vienne me chercher.
Mon esprit menaçait de virer dans la folie.

Le rondouillard m'apportait des plateaux de nourritures avariées et avait pris une étrange habitude :

Faire un trait sur le mur où se trouvait le miroir.

Le baraqué quand à lui passait dans la même journée pour aller observer ses gribouillages.

Si ils voulaient faire un morpion qu'ils aillent le faire ailleurs bordel !

Peut être qu'il s'agit du nombre de jours que je suis ici...

Je pourrais ajouter un trait...

Oui... Oui oui je vais faire ça...

Je récupérai alors un morceau de la lampe cassée. Ils n'avaient même pas pris la peine de nettoyer tout les éclats de verre et d'ampoule...

Il m'était venu à l'idée plusieurs fois d'utiliser ses objets tranchants pour simuler un suicide, mais ma phobie du sang m'avait rappelé à la raison.

La moindre écorchure que je me serais infligée m'aurait fait vomir le peu de nourriture qu'ils me donnaient.

Je m'agenouillai face aux traits et gratta difficilement le mur avec mon couteau de fortune.

Des miettes blanches du mur me salissaient les mains et le morceau de verre était tellement tranchant que je fut presque étonnée de ne pas avoir la paume de la main ouverte.

Quand je pris du recul, j'avais ajouté 3 traits, conforme aux autres.

Mon regard se porta alors sur le mur où se situait l'encastrement secret de ma liberté.

Peut être au bout d'une demi heure, peut être une heure entière, le baraqué entra.

Sans un regard vers mon lit, où je m'étais assise de sorte à ne contempler que la fenêtre, j'entendis ses pas lourds et bourrus ; le tissu de
son t-shirt se froisser :
Il regardait les traits...

Pitié faite que ça marche...

Il FAUT que ça marche !

Il eut un court rire, et commença à triturer quelque chose de métallique dans sa poche :

Un flingue

pendant que mon cœur battait la chamade, je peinai à rester de marbre tant mon esprit priait pour que mon plan fonctionne.
Cela faisait trop longtemps que j'étais là, je ne savais toujours pas pourquoi et je n'avais reçu aucune nourriture depuis deux jours...

Et si ?

À peine ces deux mots apparurent dans ma tête qu'une dizaine, non une centaine de scénarios fusèrent.

Et si il me tuait pour avoir essayé de le tromper ?

-Je m'appelle Ronan. dit-il de sa voix forte, et je t'annonce que tu va pouvoir sortir de la chambre.

Quoi ?

Le prénommé Ronan m'ouvrit la porte sur ces mots, sans cérémonie, comme s'il s'agissait de la simple fin d'un cours.
Je m'avançai alors, la démarche hésitante et perdue tout comme mon esprit :

C'était si simple ? Il se fiait réellement au traits sur le mur ?

À l'extérieur tout était blanc, les murs, le sol, les lumières et un seul élément était bicolore :
L'horloge centrale, face à moi, comme pour me narguer, indiquait : Midi

Toi, moi et le reste du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant