Toi, moi et le reste du monde

Home, empty home.

Dans l'avion,
20h45

Amy

-Ça va faire 3h qu'on vole. me plaignais-je. On arrive bientôt ?

J'assortis ma phrase d'un soupir et de nombreux hochements de tête enfantins.

Roy m'avait expliqué qu'avant de perde la mémoire, il m'avait fait venir de Monaco jusqu'au Canada alors que j'étais en voyage d'affaires. Le cancer dont j'étais victime ne pouvait se soigner que dans le centre de soin tenu par ma famille, Health House.
Les traitements de ce centre m'avait évité de nombreuses chimios inutiles, habituellement accompagnées de vomissements et de perte de cheveux. Néanmoins, ils avaient été plus lourds que prévu, ce qui avait légèrement affecté mon cerveau, en particulier ma mémoire.

Maintenant que mes soins étaient achevés, j'allais enfin pouvoir rentrer chez moi.

Je me trouvais dans un avion privé appartenant à Health-House, direction les États Unis. J'étais accompagnée par un des employés du centre, chauve mais dont le crâne était tatoué d'un dragon asiatique, assis dans son coin, les yeux rivés sur son hublot ( il n'avait pas parlé depuis que je l'avais vu ) mais aussi par Roy qui se trouvait face à moi, lisant un livre, les jambes croisées. Il leva les yeux des lignes et me souriait, visiblement amusé par mon impatience.

- Libéria, ma belle, notre destination n'est pas la porte d'à côté ! Nous étions tout de même au Canada.

Je fronçai les sourcils et croisai les bras en détournant le regard vers la vitre et les nuages, la mine boudeuse.
Je l'entendis rire doucement face à mes actes peu matures tandis que j'appuyai la tête contre le dossier et me perdit dans mes pensées, le regard dans le paysage extraordinaire.

Le siège en cuir blanc sur le quel j'étais assise faisait ce bruit spécifique à ce matériau, à chacun de mes mouvements et cela m'agaçait. Je pensais à un lit douillet, un repas savoureux et à des bras pour m'enlacer.

Étrangement, lorsque je songeais au réconfort, des yeux aux iris vertes émeraudes m'apparurent.

Je clignai des yeux comme pour m'ôter cette vision des plus inattendus et frottais mes paupières sentant la fatigue arriver.

- Roy ? l'appelai-je le regard encore dans le flou.

Il releva la tête vers moi et me regarda avec un sourire guilleret :

-Oui qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu m'avais parlé de rêves que je faisais régulièrement...

Des souvenirs enfouis en moi mourrait d'envie de se manifester, de ressurgir. Et bien qu'ils n'y parviennent pas, je sentais que ces yeux que je voyais dans mes rêves étaient la clef de mes souvenirs.

Son sourire disparu alors que je venais juste de finir ma phrase. Mon frère plaça délicatement un marque-page dans son livre, passa une main dans ses cheveux et se redressa sur son siège avant de s'éclaircir la voix et de m'expliquer :

- Tu m'avais toi-même raconté à trois reprises l'apparition d'un jeune homme aux yeux verts dans tes songes, ainsi que d'une fille, blonde ou brune je ne sais plus, qui fumait. il haussait les épaules, mais nous ne connaissons personne qui suivent ses critères.

Tout en couvrant ma bouche de ma main, je baillais et lui demanda :

- Et il est vraiment improbable que je les ai rencontrer indépendamment du cercle familial et des affaires ? Tu ne penses pas que j'ai pu les oublier aussi ?

-Je pense surtout que tu as un fort imaginaire depuis toujours, avait-il rétorqué du tac au tac, et que ton cancer, additionné au migraines, ne t'a pas fait du bien.