Chapitre 1

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- Vous ne pouvez pas continuer de la sorte !

La voix de mon second résonnait dans tout le château mais je ne prêtais aucune attention à ses paroles, je me contentais d'admirer par la fenêtre mes soldats descendre au sein de la ville fortifiée.

- Pensez-vous que votre père serait fier de vous ?!

Je me retournais instantanément vers lui. Sans dire un mot, je m'approchais silencieusement vers lui.

- Mon père souhaitait avoir un garçon. Il décrétait que je n'aurais pas assez de sang froid pour diriger la Contrée. Il s'avérerait que j'en possède un peu trop à présent. Répondis-je, d'un ton neutre.

- Votre père souhaitait un avenir prospère à la Contrée, or vous n'y contribuez pas. N'avez-vous pas entendu les menaces du villageois ?

- Je suis la reine, c'est moi qui donne les ordres ici. Devrais-je vraiment me soucier des paroles d'un pauvre petit villageois apeuré face à sa mort imminente ?

Mon second voulait me répondre mais je le fixais d'un regard noir, il y renonça donc. Il est bien trop âgé pour comprendre quoi que ce soit, il fait bien de ne plus rien dire.

Je me redirigeais ensuite vers ma fenêtre lorsque ma meilleure amie, Dani, entra dans la pièce sans même prendre la peine de toquer à la porte. Elle a de la chance qu'elle ne soit pas l'un de mes sujets, sinon je l'aurais directement envoyé au cachot.

- Dani ? L'interpellais-je.

- La dernière ronde est rentrée, tu es attendue dans la salle de jugement. Me dit-elle, en soupirant.

J'acquiesçais de la tête.

- Constantin nous y allons. Dis-je à mon second avant d'ouvrir la marche.

Dani se décala sur le côté afin de nous laisser passer puis ferma la marche. On arriva rapidement dans la salle de jugement où le chef de la garde m'attendait. Je pris place sur mon trône tandis qu'il s'avança vers moi.

- Puis-je faire entrer les accusés ma reine ? Me demanda-t-il.

J'acquiesçais. Il cria alors à ses hommes de faire entrer les derniers attrapés aujourd'hui. Ils étaient une bonne dizaine, ce qui m'étonnait.

- De quoi sont-ils accusés ? Demandais-je sans prendre la peine de les regarder.

- L'un a déclenché une bagarre pour je ne sais quelle raison, tous ces gens ici présents s'y sont mêlés.

- Quelle idiotie.

- Tout comme vos jugements. Me répondit l'un d'entre eux.

Je tournais instantanément mon regard vers celui qui avait osé dire cela. Je laissais échapper un petit sourire narquois avant de sortir mon poignard de ma poche.

- Je comprends que vous craignez de mourir, mais...

Sans terminer ma phrase, je lançais mon poignard en plein dans son crâne. Il s'écroula instantanément au sol.

- L'insolence ne vous sera guère d'une grande aide. Débarrassez-le de mon plancher et emmenez-les tous...

Je laissais ma phrase en suspens. Juste avant de prononcer mon jugement, je m'étais décidé à tous les regarder un par un, afin de voir à quel point ils avaient peur lorsque mon regard tomba sur une personne que je ne m'attendais pas à revoir un jour devant moi. Tout ce qu'elle m'avait fait subir me revint en tête et je ressentais à nouveau la même douleur que j'avais ressentie dans mon estomac à l'époque. Mais, je ne devais pas le montrer. Je repris rapidement mes esprits avant de continuer ma phrase.

The Queen's PrincessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant