Fiction OrelxGringe - Royauté.

Partie 1 - Le cauchemar.

Aurélien se réveilla en sursaut en entendant un grand bruit provenant d'hors sa chambre, comme une porte qui claque. Il haleta un long moment en restant immobile dans son lit, cherchant à reprendre sa respiration pour calmer son palpitant qui menaçait de sortir de sa poitrine du à la peur qu'il avait ressenti à ce bruit. Il tendit l'oreille afin d'essayer d'entendre quelque chose, pour se persuader que ce bruit n'était que le fruit d'un mauvais rêve, avant de décider de se lever pour aller voir de lui-même en n'entendant rien. Il fit quelques pas en direction de la porte de sa chambre avant de s'arrêter net en pensant à son doudou. Il ne pouvait pas l'abandonner et le laisser derrière, et si quelque chose de grave était vraiment en train de se passer ? Ce dont il avait entendu ses parents parler plusieurs fois ces derniers jours d'un air soucieux peut-être même...? Ils veulent me destituer, et apparemment ils sont prêts à reculer devant rien. Je ne sais pas comment on va s'en sortir. C'était son père qui avait dit ça quelques jours plus tôt seulement et quand il lui avait demandé de quoi il parlait – étant rentré dans le salon juste au moment où il disait ça à sa mère –, ce dernier avait secoué la tête avant de lui dire de venir sur ses genoux. Rien, Aurélien. Rien dont tu as à te préoccuper, d'accord ? C'est moi le roi, c'est à moi d'essayer de régler ça avant que ça n'aille trop loin. Il avait alors hoché la tête puis avait plongé son visage dans le cou de son père en fermant les yeux, encore fatigué malgré la longue nuit de sommeil qu'il venait de passer. Il n'avait pas cherché à en savoir plus. Mais il avait bien vu à quel point ses parents semblaient inquiets. Tout comme sa sœur, cette dernière ayant sans aucun doute été mise dans la confidence vu qu'elle était plus âgée que lui. Seize ans, presque la majorité.

« Elisabeth ? appela-t-il d'ailleurs cette dernière en sortant de sa chambre en pensant soudain à elle. Elisabeth...? Est-ce que tu dors ? »

Il serrait une des oreilles de son lapin en peluche d'une main tremblante, le couloir qui menait à la chambre de sa sœur étant plongé dans le noir le plus total, et suivit le mur sur sa gauche de son autre main.

« Elisabeth... J'ai fait un cauchemar... recommença-t-il à appeler sa grande sœur avant de sursauter quand il vit la porte de sa chambre s'ouvrir à la volée, celle-ci apparaissant enfin devant lui. Ah... Elisa...

— Aurélien, ne reste pas là ! Cours ! »

Le petit sourire soulagé qui était apparu sur ses lèvres à la vue de sa sœur disparut aussitôt en l'entendant lui crier cela et il aperçut alors un homme derrière elle, semblant l'empêcher de se débattre et la poussant à avancer. Il recula de peur – et un peu de surprise aussi – et en faisant cela, il se sentit percuter quelque chose. Ou plutôt... quelqu'un.

« Pa... Papa...? bredouilla-t-il en se retournant, espérant que cela soit son père, mais malheureusement ce n'était pas ce dernier.

— Non, ce n'est pas papa, répondit dans un sourire moqueur le garçon qui apparut alors devant ses yeux, le couloir étant faiblement éclairé par le clair de lune.

— N-Non... »

Il chercha à s'enfuir en se rendant effectivement compte que ce n'était pas son père qui se tenait derrière lui, mais le garçon sembla le rattraper aussitôt car il sentit presque instantanément un bras s'enrouler autour de sa taille afin de l'empêcher d'aller plus loin.

« Tu restes là, sois pas désobéissant comme ça. On a besoin de toute la famille. Tu vas pas déroger à la règle, hein...? »

Il chercha à crier pour appeler à l'aide, les larmes dévalant en cascade ses joues, mais il trouva que cela lui était impossible car le garçon qui le retenait prisonnier lui avait recouvert la bouche d'un mouchoir. Ce dernier dégageait par ailleurs une forte odeur qui lui fit bientôt tourner la tête et il chercha du regard sa grande sœur alors qu'il sentait ses pensées lui échapper peu à peu. Son lapin en peluche lui glissa des doigts alors qu'il trouva le regard terrifié de sa sœur et il sentit son doudou rebondir sur son pied avant qu'il ne se sente chuter en arrière, tout contre le torse de son agresseur. Papa... fut le dernier mot auquel il pensa avant de déconnecter tout à fait de la réalité. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ?