Partie 17 - Julien.

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Aurélien était en train de balayer le foin dans l'étable des vaches des paysans chez qui il était depuis maintenant deux semaines quand il entendit un cri dans son dos qui le fit sursauter de surprise. Il se retourna aussitôt, les doigts bien serrés autour du râteau qu'il tenait dans sa main et le cœur se mettant à battre la chamade à l'intérieur de sa poitrine. Qu'est-ce que c'était que ce cri ? Il se recula doucement, effrayé par ce qui pouvait bien être en train de se passer dans la maison de ses hôtes quand il entendit alors un coup de feu partir. Il sursauta au bruit et s'élança vers la sortie de l'étable sans réfléchir, afin d'aller voir ce qui se passait. Cependant, quand il fut hors de celle-ci, il vit un homme sortir de la maison, une arme à la main, et il s'arrêta brusquement de courir. Il écarquilla les yeux de peur en apercevant le pistolet que celui-ci regardait d'un air déçu et avant qu'il ne puisse faire le moindre mouvement, l'homme releva la tête et l'aperçut. Il sentit alors ses jambes se mettre à trembler sous lui en reconnaissant Julien, le frère de Guillaume, et il secoua la tête d'un air désespéré :

« N-Non...

— Et si, Aurélien. J'ai enfin réussi à retrouver ta trace, lui dit Julien en lui souriant d'un air lugubre et quand il le vit avancer vers lui, il recula de peur. Je me suis renseigné à droite à gauche et même si j'ai eu du mal, j'ai réussi à en faire parler au moins un au village.

— Qu-Qu'est-ce que vous leur avez fait ?

— Ils ne voulaient pas te dénoncer, tu sais, je les admire pour ça... mais je leur en ai pas vraiment laissé le choix si tu vois ce que je veux dire.

— Vous les avez tué...? Tous...? Même les enfants...? demanda-t-il alors qu'il sentait les larmes lui monter aux yeux à cette simple pensée.

— Mm, ouais. Tu sais, on est en guerre, Aurélien. Contre toi. Tu es le seul survivant de la famille royale et du coup... pour que vive la République, il faut que tu meures. »

Il frissonna en l'entendant dire ça et il le vit jeter son arme dans une botte de foin, ne se rendant compte qu'à présent qu'il était revenu dans l'étable, poussé par l'avancée continue de Julien.

« J'en aurais pas besoin pour te tuer. Tu ne fais pas le poids contre moi, tu te souviens de ça ? Tant que tu es en vie, on aura des rebellions dans le pays. Il faut que ça cesse à présent.

— Vous êtes... Vous êtes des monstres... murmura-t-il alors qu'il sentait ses larmes se mettre à couler sur ses joues en pensant aux villageois qui avaient accepté de le cacher pendant l'absence de Guillaume et il resserra ses doigts autour du manche du râteau. Tous ces gens... innocents...

— Peut-être, rit Julien et il secoua la tête, terrorisé par ce rire. Mais des monstres au service d'une grande cause alors. Ce changement de régime, il se fera. Que tu le veuilles ou non. Que le peuple le veuille ou non. Et si je suis venu seul aujourd'hui... tu sais, c'est pour une raison précise. »

Il écarquilla les yeux en l'entendant dire ça et revit en un flash ce que Julien lui avait fait ce jour-là, avant de l'amener à sa mère. Il tourna alors les talons et chercha à s'enfuir par la porte arrière de l'étable avant d'entendre Julien se mettre à courir derrière lui :

« Non ! »

Il le sentit le tirer par le bras et il lâcha son râteau, celui-ci rebondissant à ses pieds.

« Alors Aurélien... Tu vas rester tranquille pendant que je fais mon office, hein ? Je te cherche depuis si longtemps maintenant, à la recherche de cette sensation... Dommage que je doive te tuer ensuite... »

Il essaya de se débattre pour se dégager de son étreinte et Julien lui asséna alors une grande claque qui le fit tomber à la renverse. Il resta un moment complètement muet, sonné par le coup, avant de sentir Julien le repousser violemment au sol et le retourner :

« N-Non... Non...! Arrêtez... Arrêtez ! » cria-t-il de peur en repensant à ce qu'il lui avait déjà fait trois ans plus tôt et en sentant du sang couler de son front jusqu'à son œil droit, il revit dans son esprit la fois où Julien avait frappé Guillaume de la même manière.

Il chercha à se relever mais Julien le maintenait au sol en le tenant par les jambes et il chercha à lui donner un coup de pieds à l'aveuglette :

« Non mais tu vas t'arrêter un peu ! Je t'ai dit que tu ne faisais pas le poids contre moi... l'entendit-il vociférer dans son dos et quand il le sentit le lâcher un instant afin sûrement de lui monter dessus comme cette fois-là, il donna un violent coup de pied en arrière qui fit hurler de douleur le plus grand. Aah, espèce de...! »

Il profita de la surprise temporaire de Julien pour attraper le râteau à ses côtés et il lui donna un violent coup en se retournant sur le dos. Il se releva aussitôt, avant que Julien ne reprenne ses esprits, et se précipita sur l'arme de ce dernier bien posée en évidence sur une botte de foin.

« Reste-là, Aurélien ! J'en ai pas fini avec toi ! » l'entendit-il hurler en se relevant dans son dos et quand il l'entendit se ruer sur lui, il se retourna et appuya sur la détente, la balle partant aussitôt se loger dans le cœur de Julien.

Il croisa le regard noir de haine de Julien alors que celui-ci poussait un râle de douleur en tombant au sol et au même moment, alors qu'il le regardait d'un air terrorisé mort à ses pieds, il ressentit une violente douleur au niveau de sa taille du côté gauche. Il baissa les yeux en direction de sa propre taille et vit avec horreur que cette dernière semblait touchée sous son tee-shirt ensanglanté. Il aperçut alors une épée au sol près de la tête de Julien, tachée de sang, et il comprit que ce dernier avait réussi à le toucher au moment-même où il s'était retourné pour lui tirer dessus. Il sentit alors les forces lui manquer et quand la tête se mit à lui tourner, il s'écroula au sol. Guillaume...

Fiction OrelxGringe - Royauté. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant