Partie 11 - La forêt.

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Il éclata en sanglots quand il entendit le coup de feu partir dans son dos. Il fut pourtant étonné de ne pas sentir la douleur, étant quasiment sûr que la balle les avait atteint, avant de tressaillir en entendant le plus grand pousser un râle de douleur :

« Guillaume...? balbutia-t-il en relevant la tête pour venir le regarder et il écarquilla les yeux en voyant son épaule se mettre à saigner. Guillaume ! Il t'a touché ! Tu saignes !

— C'est pas grave... Il ne faut pas qu'on ralentisse... » l'entendit-il lui répondre en serrant les dents sans jamais ralentir l'allure et il sentit les larmes lui monter aux yeux.

Guillaume avait mal. Il pouvait l'entendre à sa voix. Et pourtant, celui-ci décidait de continuer, sans s'arrêter pour pas qu'ils se fassent rattraper par Julien. Il était tellement fort. Alors il serra sa main plus fort encore de la sienne, continuant à courir. S'ils s'en sortaient, il lui devrait sa vie.

***

« Guillaume... J'en... peux plus... » gémit-il près de vingt minutes plus tard alors qu'ils étaient à présent en train de courir à travers là forêt.

Julien ni aucun de ses amis révolutionnaires n'était plus derrière eux, il le savait, et il sentait maintenant en même temps que l'adrénaline quittait son corps ce dernier le lâcher littéralement à cause de la fatigue.

« Quoi ? entendit-il le plus grand dire d'un air confus et il releva la tête en se rendant compte qu'il avait ralenti l'allure pour se retourner vers lui.

— J'ai dit... J'en... peux plus... répéta-t-il, complètement essoufflé, et il s'écroula au sol.

— Aurélien ! »

Guillaume se jeta par terre près de lui et il le sentit lui relever le visage doucement de ses doigts tandis qu'il était à quatre pattes sur le sol humide de la forêt, essayant de toutes ses forces de ne pas s'écrouler encore plus, le visage contre la terre du petit bosquet dans lequel ils se trouvaient.

« Je... peux pas plus, Guillaume... J'ai l'impression que mon cœur va s'échapper de ma poitrine... expliqua-t-il difficilement alors qu'il essayait de réguler sa respiration. Pardon... Tu auras tellement essayé de me sauver...

— Qu'est-ce que tu racontes ?! Aurél, regarde-moi ! Je vais te sauver, tu m'entends ?! cria le plus grand et il sentit son cœur rater un battement au surnom.

— Mais non... Je peux plus courir. Ni même marcher... Je suis à bout de force, dit-il en lançant un regard désespéré au plus grand qui avait le regard plongé dans le sien, semblant terriblement inquiet. Sauve-toi, toi. Ton frère te tuera s'il te trouve après ce que tu as fait... De toute façon... ça ne sert à rien que je vive. J'ai déjà tout perdu...

— Non, je refuse ! répondit Guillaume en se levant et il le sentit le tirer à lui pour le relever de même. Tu ne mourras pas, Aurélien. Tu m'entends ?! J'ai dit que j'allais te sauver, alors je vais te sauver. Point.

— Mais tu ne le peux pas... Tu es blessé en plus... murmura-t-il en regardant son arcade ensanglantée. À l'épaule aussi... Par ma faute...

— Exactement. Par ta faute. C'est par ta faute que j'ai tout perdu moi aussi, Aurélien. Que je suis traqué ainsi par mon propre frère. Alors tu vas me faire le plaisir de ne pas abandonner à la première complication et de monter sur mon dos.

— Mais...

— Pas de mais. Si tu ne peux plus avancer, alors je te porterai. Blessé ou non. Je ne te laisserai pas, tu m'entends ? En plus, on n'est plus très loin. D'accord ? »

Il entendit la voix de Guillaume se faire plus douce sur la dernière phrase alors que son ton s'était fait ferme pour qu'il l'écoute et lui obéisse. Il sentit le plus grand caresser son avant-bras de son pouce alors qu'il le maintenait debout par ce dernier et il hocha la tête doucement.

« D'accord... »

Guillaume hocha la tête à son tour puis lui présenta son dos pour qu'il monte dessus. Il hésita un instant, avant d'enlever son doudou de la poche avant où il l'avait installé se disant que celui-ci gênerait Guillaume et grimpa sur son dos. Guillaume vint aussitôt placer ses mains sous chacune de ses cuisses pour le tenir et il entoura son cou de ses bras, son doudou dans une de ses mains. Il sentit son visage le chauffer, ayant un peu honte de devoir être porté car il était trop faible et de passer encore plus pour un enfant que ce que Guillaume devait déjà penser à cause de sa peluche.

« Tu es bien installé ? l'entendit-il lui demander alors et il hocha la tête dans le creux de son cou. Alors on y va, accroche-toi bien.

— Merci... pour tout... »

Il se sentit partir petit à petit tandis que Guillaume le portait, marchant à travers la forêt noire. Il se demandait où est-ce qu'il pouvait bien l'emmener mais se trouva bien incapable de se poser plus de questions que celle-ci car il sombra bientôt dans l'inconscience. La chaleur de Guillaume le rassurant doucement dans la nuit. Guillaume...

Fiction OrelxGringe - Royauté. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant