2 - Réticence

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Quelqu'un me secoue de façon brutale en criant mon prénom plusieurs fois. J'ouvre les yeux et me redresse lentement, tombant nez à nez avec Louis. 

–– Il est presque midi, tu dois aller manger et je dois t'accompagner, il déclare d'une voix glacée.

Je ne réagis pas et me contente de me lever. Je ne porte que mes sous-vêtements, je vais donc choisir des vêtements propres que j'enfile rapidement. Lorsque je me retourne, Louis à les yeux posé sur mon corps et à l'air d'essaye de se reprendre en fixant ma poitrine. Je fronce les sourcils, puis passe mes chaussures. 

–– Ne te fais pas de mal, je dis en sortant. 

Il me pousse jusqu'à la cantine et je bénis ce moment, qui est le seul de la journée où j'ai droit de ne pas porter de menotte. Après la cantine, je devrais les remettre. Lorsque j'entre dans la vaste salle, tous les regards se tournent vers moi. Je ne montre aucune émotion, me dirigeant vers les plateaux, que je garnis de nourriture. Je me sens réellement comme un monstre et tous ici, bien qu'ils soit également des meurtriers pour la plupart, me considère comme tel également. Je leur fais peur, je crois. 

Louis prend mon bras et me fait me retourner avant que je n'aille m'asseoir. 

–– Après, tu devrais aller chez ton thérapeute. 

Je hoche la tête, puis m'installe à une table, seule. Je mange lentement, mâchant bien la nourriture, voulant reculer au plus tard le moment où je me rendrais chez ce thérapeute. Au bout d'un moment, quelqu'un s'assoit près de moi et je tourne directement la tête, me demandant qui il est. 

–– Après un mois, tu te décides enfin à revenir parmi nous, je dis. 

Le métis lâche un petit sourire, avant de commencer à manger rapidement. Lui, veut rentrer dans sa cellule le plus vite possible et je le sais. Il s'appelle Zayn Malik et à trente-et-un ans. Il est également dans l'Enfer, et à également été autorisé à sortir de sa cellule, mais lui, ne veut pas. Il me dit ne pas supporter tous ces malades, à l'extérieur. Nous nous sommes rencontrés lorsque j'ai été placé ici. Il s'y trouvait depuis quelque temps et après une remarque déplacée, je lui ai donné un coup-de-poing. Après, nous avons discuté. Nous avons les mêmes opinions et nous sommes, tous les deux, seuls au beau milieu de ces meurtriers. 

Lui, est en prison pour un crime qu'il m'a dit regreter plus que tout au monde. Il a tué sa femme après qu'elle ait voulue le quitter. C'est leur fils commun, ayant cinq ans à l'époque, qui par un malentendu l'a dénoncé à la police. Il regrette, mais ce n'est pas assez. 

–– Alors, qui de nouveaux ? Il demande après un moment, plongeant ses yeux noisette dans les miens. 

–– Là-bas, à la table avec les molosses du premier étage, il y a celui-là, là-bas, au crâne rasé. De ce que j'ai compris, il a braqué une banque avec sucés, puis à essayé de libérer son ami, celui avec la gorge recouverte de tatouages. 

–– Il a peur ? 

–– La dernière fois, en prenant mon plateau, il m'a malencontreusement bousculé. J'ai cru qu'il allait se faire dessus et je me demande s'il ne l'a pas fait, je raconte en riant. 

–– Je vois, acquiesce Zayn en riant à son tour. 

–– Il n'y à personne d'autre de nouveau, à part la catin, adossé au mur au fond. 

–– Qui est-elle ? 

–– Une infirmière, ou alors secrétaire. Je ne sais pas réellement. Elle est arrivée il y a une semaine seulement. 

Il hoche la tête, alors que je passe sans intérêt ma fourchette sur les aliments écoeurant servie ici. Je rêve d'un hamburger, de frites ou de chocolats. Cela fait presque cinq ans que je n'en ai pas mangé. 

ClaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant