Je suis fixé devant mon miroir depuis plus d'une heure. Je sais que les gardes sont partis ou peut-être qu'ils n'en n'ont rien à foutre. Et j'estime que c'est bien. La pause est finie depuis plus de deux heures, elle. Si je reviens à ma cellule ou qu'ils se rendent compte que je n'y suis pas, je serais punie. Des coups de fouet, peut-être. Je m'en fiche.
Un « clop » se fait entendre lorsque une nouvelle larme tombe contre le sol inondé d'eau. Mon esprit s'attarde sur le bruit, avant de se reporter sur mon corps. Je suis ronde pour ma taille, et mon corps est strillé de cicatrice blanches et de tatouages – ils semblent presque emmêlés. La plupart sont des coups de fouet, en réalité, je ne me rappelle pas de violences ayant laissé plus que des bleus violents, à part les coups de fouet. Au niveau de mon nombril, une épaisse cicatrice barre mon corps. Mes cheveux blonds tombent en cascade sur ma poitrine trop importante. Mes yeux bleus détaillent cette personne en silence, alors que mes lèvres sont entrouvertes pour laisser passer ma forte respiration. Le piercing qui les coupes semble trembler à chaque respiration.
Je ne me suis jamais demandé pourquoi je n'aimais pas mon corps. En réalité, si, mais cette question à été réduite à néant au moment où Claire est entrée dans ma vie. Parce qu'elle était « mieux que moi ». Et je me foutais du « moi ». Je me suis laissé aller, assez pour détester tout mon être après toutes ces années. Je ne me rappelle pas qu'on m'ai dit un jour que j'étais attirante ou jolie. En fait, on ne me l'a jamais dit et je le sais très bien. Je passe une main sur mon petit ventre, puis sur mes hanches, pleines. Pourquoi je n'aime pas mon corps ?
Je n'ai jamais voulu atteindre la perfection, mais je ne pensais pas me retrouver dans cet état-là un jour. Certes, j'ai toujours était ronde. Mais là, je suis beaucoup trop au-dessus de la barre normale pour l'ignorer. Mes yeux butent contre leur reflet. Même mes yeux semblent être dénués de leur reflet. Je les ferme rapidement, fermant rapidement ma chemise, avant de glisser mes jambes dans un jean. Un dernier regard vers mon reflet me confirme mes doutes : mes yeux sont d'un rouge profond. Et je dois me réduire à demander des somnifères à quelqu'un ici. Je n'ai pas dormi depuis trois jours. Une semaine. Un peu plus, peut-être. Pourrais-je aller en demander à Liam ? Oui, je devrais définitivement le faire.
De mes mains tremblantes, j'écrase les larmes sur mes joues, avant de m'engager dans les couloirs. Je marche seulement quelques mètres avant de me retrouver le nez presque collé à la porte du bureau de Liam. Est-ce que je devrais rentrer ? Ou toquer ? Aucune voix ne provient de l'intérieur... Peut-être n'est-il pas là ?
Je toque trois coups. Des pas se font entendre et mon corps s'emballe. Il est là et je suis ridicule comme cela. La porte s'ouvre effectivement sur lui. Il se dresse devant moi, me souriant, avant d'entrouvrir plus grand la porte pour m'inviter à entrer, mais je secoue rapidement la tête.
–– Je... Je me demandais seulement si tu avais des somnifères à me donner ? Je n'ai pas envie d'aller voir la directrice tu sais parce qu'elle va m'engueuler, et... Enfin, tu pourras aussi me raccompagner à ma cellule et faire semblant de m'avoir donné un rendez-vous ?
Il grimace, puis fronce les sourcils en entrant. Je le suis et referme finalement la porte – cela est plus prudent.
–– Je suis désolée... Je sais que je ne devrais pas te mêler à cela et que ce n'est pas très réglementaire, excuse-moi.
–– Non, ne t'excuse pas. Je vais le faire. Mais... Pourquoi veux-tu des somnifères ? Et est-ce que tu as pleuré ? Tes yeux sont rouges, réellement rouges.
–– Je n'ai pas dormie depuis une semaine, je crois, environs. Et... Heu... Oui, plus ou moins. Mais je ne veux pas en parler.
Il me tend une plaquette de somnifères après que je lui ai affirmé que j'étais autorisé à en prendre, ce qui est juste. Il me regarde un moment, avant de reprendre la parole.
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Claire
Fiksi PenggemarObession, nom féminin singulier Pensée qui obsède, idée fixe. "Une personne morte ne devrait pas être aussi présente !" © Par propriété exclusive de l'auteur, la copie et les utilisations partielles ou totales de son travail sont interdites; conform...