4 - Plénitude

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Chaque jour, à présent, je me rends dans le bureau de Liam. Il me pose des questions idiotes, auxquelles je réponds sèchement. Il tente plusieurs fois d'engager le sujet « difficile », mais je ne réponds pas, ou je quitte le bureau en frappant les murs. Je ne veux pas en entendre parler et, maintenant que la directrice le lui à dis, je déteste encore plus cette vieille femme insupportable. 

Je me retrouve généralement dans ma cellule, ou alors, pendant les pauses qui me sont maintenant autorisées, je vais voir Zayn, ou en tout cas, nous parlons. Il n'a pas le droit de sortir de sa cellule, alors cela se fait à travers une porte métal. Louis n'a plus le droit de m'approcher à présent, mais je vois ses regards tranchants à longueur de journée. Et j'imagine ses pensées, il doit avoir envie de me tuer. 

Mes plaies cicatrisent lentement. Mon nez n'est finalement pas cassé, mais il me fait bien souffrir. Le pire se trouve au niveau de mes côtes, qui sont, elles, sûrement fêlées, vu la douleur qu'elles m'infligent. Enfin, je réussis à y survivre. De toute manière, tout le monde à remarqué mes blessures, mais ils s'en moquent. 

Tous les midis, je mange avec Zayn, qui est à présent décidé à sortir de sa cellule régulièrement. Il est agressif la plupart du temps, excédé du comportement des gardes qui l'amène jusqu'ici. Ils le détestent, tous. Parce qu'il réussit à se contrôler et que s'il s'énerve, ce sera seul, contre lui-même. Ils n'aiment pas les personnes qui réussissent à rester calmes, j'ai l'impression. A part certains, qui sont des personnes fréquentables, les gardes sont tout aussi fous que nous. 

Nous rions d'eux, avant de retourner dans nos cellules. Je crois que Zayn veut s'échapper. Je n'en suis pas sûre, mais il l'a sous-entendu plus d'une fois. Je ne veux pas réellement qu'il le fasse, car ensuite, s'ils le retrouvent, sa peine sera alourdie. 

–– Reste ici pour ton fils, je dis lorsqu'il sous-entend à nouveau de s'évader. 

–– Je vais m'en aller pour lui, il déclare en tournant son regard vers moi. 

–– C'est une mauvaise idée. Avec un enfant à charge, tu es fou... La famille d'accueil te dénoncera irrémédiablement. Ils te prennent pour un fou, et qui sait... Peut-être qu'ils ont dit à ton fils que tu en étais réellement un. 

–– Il a quinze ans aujourd'hui. Il est assez grand pour comprendre ce que je ferais. 

–– Ne lui inflige pas de grandes décisions... Tu as tué sa mère. A ton avis, que pense-t-il de cela ? 

Il se retourne brusquement vers moi et me dévisage. Je soutiens son regard, cela fait un moment que je n'ai plus peur de lui. Au bout d'un moment, il le baisse en jurant plusieurs fois. 

–– Toi et tes foutus résonnements, il marmonne en frappant un de ses pieds dans l'autre. 

–– Tu sais que j'ai raison. 

–– Oui, c'est ce qui me frustre, il siffle en se levant, sortant précipitamment de la cantine, suivit de son garde, qui titube pour garder le rythme.

Je soupire longuement en recommançants à manger lentement, mastiquant du plus que je le peux le morceau de viande sans goût. Au bout d'un moment, je lâche mes couverts et vais débarrasser mon plateau, ainsi que celui de Zayn, abandonné à la table. 


La porte en métal claque derrière moi, me faisant marmonner des choses incompréhensibles. Je voulais prendre une douche, mais visiblement, la sécurité en à décidé autrement. Voilà ce que je haie le plus ici : le manque de liberté. Enfermé comme des animaux dans leur cage, traité comme de pauvres fous. 

J'aimerais ressentir à nouveau la sensation d'herbe sous mes pieds, ou alors, le soleil, dorant ma peau au réveil, dans une chambre muni d'un grand lit, gigantesque et moelleux. J'aimerais ressentir à nouveau un contact de peau à peau agréable. Entre une personne que j'aimerais et qui m'aimerait – ridicule. Le soleil frappe sur ma peau, actuellement. Par la minuscule fenêtre munit de barreau. Et leur ombre strille ma peau. Je tends ma main dans la lumière, près de toucher tout cela, mais la recule, finalement, soupirant. Je suis encore en prison. 

ClaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant