DARK FORCES T.1

Chapitre 18 Babe

Je sors enfin de cet hôpital, je commençais à déprimer, revivre une seconde fois un enfermement dans ce genre d'endroit me pousserait presque au suicide. Heureusement, Enzo est resté à mes côtés du début jusqu'à la fin, parler nous a fait beaucoup de bien. On est tous deux très surpris par les sentiments que nous avons développé l'un envers l'autre aussi rapidement, comme si, c'était une évidence, que nous nous étions déjà connus dans une vie antérieure. Comme l'a souligné Aspic, deux âmes sœurs. Et si c'était vrai ? Ouais bon, faut que j'arrête de me poser des questions, que je profite de chaque moment, j'ai quand même failli perdre la vie par deux fois, je ne voudrais pas tenter la troisième au cas où ce serait la bonne.

Nous arrivons à la planque, Conchita est venu nous récupérer avec le Scénic, Speedy de son côté a ramené la moto d'Enzo. En ce qui concerne la mienne, d'après ce qu'il m'a laissé entendre, elle n'est pas en bonne état, mais étant un très bon mécano, j'espère qu'il pourra la sauver. J'adore ma bécane, je n'aimerais pas qu'elle finisse à la casse à cause de mes conneries. Enzo m'aide à descendre de la voiture puis à monter les escaliers. Je dois dire que j'ai mal aux côtes, mais mes coudes, mes genoux ainsi que mon pied ont quand même pris chers ! Lorsque nous poussons la porte en haut des escaliers du garage, tous les hommes d'Enzo sont réunis dans le salon et se lèvent à notre entrée.

— Tiens voilà la cascadeuse, me dit Bachelor.

— Heureux de te revoir parmi nous, me disent Narco et La Fouine.

Tous ont un petit mot gentil à mon écart et viennent me prendre dans leur bras dans une accolade pas trop virile sous les ordres de mon homme. C'est bizarre comme tout a changé depuis quelques temps avec eux. Ils sont passés de mes ennemis à des amis. Est-ce parce que j'ai affronté leur boss ? Me respectent t'ils pour ça ? Parce que je sais me battre ?

— Comment te sens tu ? me dit d'ailleurs ce dernier, veux-tu monter t'allonger le temps que le repas soit prêt ?

— Ah non merci ! Je crois que je me suis assez allongée pour le moment, le carrelage, le bitume et l'hosto, c'est bon j'ai ma dose !

— Ok, alors assis toi sur le canapé. Veux-tu boire quelque chose ?

— Enzo ?

— Oui ma belle ?

— Pitié ! dis-je en regardant ses hommes, rendez-moi mon géant vert bougon et macho !

— Eh ! Je ne suis pas bougon et macho !

— A peine, à peine... dit Aspic.

— Mon pote, si j'étais toi, je n'irais pas sur ce terrain-là !

— Je vais me gêner ! rappelle-toi comment tu me charriais quand j'étais avec Sophie.

— C'est bon, j'ai compris, pas besoin de discuter.

Il regarde ses hommes qui se marrent dans leur moustache et rajoute.

— Si j'en vois encore un d'entre vous se foutre de ma gueule, je lui mets la branlée de sa vie jusqu'à que mort s'en suive.

Tous les visages se ferment immédiatement.

— Eh ? C'est bon Géant Vert, ne vas pas nous péter une durite, lui fais je.

— Une quoi ?

— Laisse tomber, c'est une expression.

Installée sur le canapé depuis deux bonnes heures, je regarde les gars s'afférer autour des dossiers qu'ils ont reçus. D'après ce que j'ai pu comprendre de mon emplacement, ils discutent de la prochaine livraison d'armes. Ce qui est marrant avec eux, c'est qu'ils n'abordent pas le sujet devant Conchita mais devant moi, qui suis flic, enfin étais flic, ma décision étant prise de ne plus reprendre mon poste. Comme je l'ai dit, je ne veux pas tenter la troisième fois, dans ce métier-là, elle est vite arrivée. En plus avec mes actes et ceux à venir, je ne serais plus digne de servir mon pays. Je compte mettre hors d'état de nuire, le fumier qui a pris la vie de ma nièce ainsi que de mon ami, puis faire payer à ce parrain, l'ordre qu'il a donné.