La maison de Saldun [Fanfiction SKZ]

prologue ☼

juillet 2029 : 19h24

Les feuilles des arbres virevoltaient, les oiseaux chantaient et le soleil était sur le point de se coucher alors que le crissement des roues d'une voiture résonnait dans la vallée de Saldun. L'endroit était connu pour son calme, mais à cet instant il semblait s'agiter. Une voiture pénétra dans la cour de la seul habitation encore debout dans le coin, on entendit un bruit de frein désagréable et finalement le conducteur sortit de son véhicule.

Il avait la trentaine, plutôt beau garçon, sa silhouette fine et élancée lui donnait une présence qui su calmer la nature autour de lui qui semblait s'être affolée. C'était comme si l'environnement l'avait reconnu, lui qui avait passé tant de temps ici. Un sourire se dessina sur ses fines lèvres alors que ses yeux s'ouvrirent un peu plus à la vue de la bâtisse qui se dressait en face de lui.

Il ne fallut que quelques secondes avant que comme un enfant, il se précipita vers l'entrée du manoir, un air bêtement heureux collé au visage. Les marches vieillies par le temps qui menaient au perron du manoir grincèrent sur son passage, témoignant de sa présence aux volatiles présents sur la toiture qui s'envolèrent alors immédiatement.

C'est avec une précipitation non dissimulée qu'il s'attarda à trouver la bonne clé pour déverrouiller l'entrée de la bâtisse, ce fut chose faite après de longues secondes de bataille contre son trousseau de clés.

Puis, en à peine quelques secondes, la porte se mit à grincer et un violent courant d'air souffla dans l'entrée de la maison.

Le sourire de l'homme se fana au même moment.

Oui, innocemment il s'était attendu à voir quelqu'un l'attendre, là, juste derrière l'entrée de la bâtisse.
Ce genre de scène avait été si fréquente à une époque qu'il avait cru ça possible. Mais dix ans avait passé, et ces dix années avaient semblé effacer toutes traces de vie.

Jeongin avait été plutôt enthousiaste à l'idée de revenir là où tout avait commencé. Après le décès tragique de ses parents, il avait cru bon de venir se ressourcer en ces lieux qu'il pensait réconfortants. Mais le silence qui prônait entre ces murs serrait son cœur. L'air semblait lui murmurer que plus rien ne serait jamais comme avant alors qu'il laissa son regard naviguer sur les cloisons abîmées par le temps.

Cependant il ne pouvait plus se permettre de faire marche arrière, le brun avait besoin de rester ici pour espérer préparer la maison à sa vente. Alors il se contenta de soupirer pour lui-même, avant de tourner les talons pour récupérer son sac sur la place passager de sa voiture.

Il n'aimait pas être nostalgique, il aimait vivre sans ressasser le passé.

Mais alors qu'il repassait les portes de la bâtisse pour déposer son sac à l'étage il devait se rendre à l'évidence : cette maison était bien trop pleine de souvenirs pour avoir l'insolence de les empêcher de remonter à la surface.