La maison de Saldun [Fanfiction SKZ]

chapitre 5 - the same vine ☼

02h15

Jisung observait les étoiles, affalé sur un des larges fauteuils du salon, la nuit déjà bien avancée lui portant compagnie. Le blond n'avait jamais eu le sommeil très lourd et il fallait dire que la chaleur étouffante et l'euphorie que lui provoquait le lieu ne facilitait pas la situation. Alors il passait souvent ses courtes nuits ici, recroquevillé dans le fauteuil qui faisait face à la grande fenêtre du salon qui offrait une vue directe sur le ciel étoilé, et même sur l'aube naissante s'il restait éveillé suffisamment longtemps.

Le ciel peint de renouveau semblait bien plus beau au travers des fenêtres de cette maison.

Après plusieurs minutes d'observation silencieuse, des pas finirent par résonner dans le couloir qui menait aux chambres du rez-de-chaussée. Le blond n'y prêta pas trop d'attention, il se disait simplement que ce devait être un de ses amis qui se levait pour aller boire, peut-être même qu'il ne le remarquerait même pas assis là dans son fauteuil.

Mais il comprit que ce n'était pas le cas quand le bruit des pas contre le parquet cessa d'un coup derrière lui, lui arrachant un frisson sûrement dû à la situation plutôt flippante.

Il n'eut pas besoin de retourner pour intercepter son envahisseur qu'une voix résonna dans le salon.

« C'est toi Jisung ? »

Cette voix il aurait pu la reconnaître entre mille tellement il l'avait écoutée avec attention à une époque. C'est bien pour cette raison qu'il préféra alors se murer dans le silence avant de s'emporter. Mais la voix en question n'avait pas l'air du même avis.

« J'pensais que les règles du jeu changeaient quand le soleil se couchait, apparemment j'avais tort. »

La réplique plongea le blond dans la confusion, non mais sérieux qu'est ce qu'il racontait ? Qu'est ce qu'il s'était inventé ? C'est tout naturellement que les sourcils du cadet se froncèrent peignant une expression d'agacement sur son visage, alors qu'il daigna enfin se retourner vers son visiteur.

« Qu'est ce que tu veux Changbin ? »

Ledit Changbin crut presque sentir son cœur s'arrêter à l'entente de son nom qui résonnait dans la bouche du plus jeune, il avait toujours eu une sonorité différente entre ses lèvres.

« Juste discuter te braque pas s'il te plaît. »

Le ton de sa voix semblait peiné tout d'un coup, la vérité, c'était que le brun avait peur. Il avait peur qu'au moindre de ses mouvements Jisung s'enfuit, qu'il parte sans se retourner comme il l'avait fait des années auparavant. Il sentait que c'était bien plus que des pincettes qu'il devait prendre avec son cadet, mais le problème, c'était que Changbin n'était pas connu pour sa délicatesse légendaire. Alors il s'attristait de devoir rester sur ses gardes face à lui, voilà la vérité.

Rien ne vient rompre le silence que Changbin prit alors pour une autorisation silencieuse à se joindre à lui. L'air était électrique, le noiraud crut qu'il allait mourir sous la pression et la tension qui émanait de son cadet. Non, il ne reconnaissait pas là l'enfant solaire et innocent qu'il avait connu. Où été passé le petit Jisung qui l'écoutait toujours avec des yeux remplis d'étoiles ? Entre avant et maintenant il s'était fané, il avait disparu ne laissant sous ses yeux qu'une enveloppe de rancœur et d'un autre sentiment qu'il n'arrivait pas à identifier. Lire dans les yeux de son cadet été difficile pour Changbin, il avait toujours eut l'impression de ne connaître que l'admiration et l'affection à travers ses pupilles, à cet instant il était alors incapable de traduire quoique ce soit.

Mettez l'humain dans un bocal et le poisson dans un canapé, tout deux pourraient bien en mourir.

« Et alors tu veux quoi ? Qu'on se raconte nos vies comme deux copines ? »