juillet 2015
Le soleil se couchait sur le foyer d'un été alors que dans une des chambres le début d'une longue soirée s'annonçait. La cigarette se consumait lentement entre les lèvres de son propriétaire, étouffant ses poumons déjà bien usés. Une chose est sûre, au vue de ses pupilles dilatées et des substances posées sur la table on pouvait supposer que Minho planait, présent mais absent en même temps, une sorte de transe jouissive causée par ces quelques pilules et ces nombreuses cigarettes « faites maisons ». Rien de grave, pour lui en tout cas.
Il ne se souvenait plus vraiment de comment tout ça avait commencé. Non, la vérité c'est que de là où il venait c'était comme ça, consommer de telles substances si jeunes c'était une norme pour ceux qu'il côtoyait depuis le berceau. Minho n'était pas quelqu'un d'empathique, c'était un vrai isolant à émotions, un électron libre qui se sentait bien seul en étant prisonnier de ses sentiments. Malgré sa pauvreté, son enfance n'avait pas été particulièrement difficile, la vie l'avait juste forgé comme ça et il l'avait toujours subit, donc au final ça lui allait, même si au fond il avait envie d'exploser, de pleurer, de hurler, tout ce qui pouvait faire naître ses papillons dans son ventre ou serrer son cœur, il voulait que son cœur ose battre pour les autres, ou en tout cas il voulait pouvoir retranscrire ce qu'il ressentait dans le moindre petit détail de ses actes.
Là où il avait grandi, c'était plutôt une qualité tout ça, mais il n'avait jamais cessé d'envier tous ces gens qui savaient si bien transmettre leurs émotions, tous ces visages expressifs, ceux des enfants heureux, comme ceux des vieillards tristes. Ces gens en lesquels on pouvait lire comme dans un livre ouvert. Son livre à lui était fermé, cadenassé et abîmé, qui sait peut-être que finalement c'est ce qu'il avait à raconter qui ne valait pas le coup ?
Il enviait tous ces sourires, ces rires sonores, ces pleurs silencieux, il les enviait autant qu'il les détestait, et il en était sûr : ça finirait par le tuer si ce n'était pas lui qui s'en chargeait avant.
Alors il laissait ces bouts de tabac arrangés et ces quelques pilules colorées simuler ses émotions, celles qu'il n'arrivait pas à ressentir, celles qui s'accumulaient, celles qui un jour ou l'autre finiraient par exploser, emportant tout sur leur passage. Ouais, il avait l'impression de frôler le « bonheur » grâce à ces merdes.
Lui ? Accro ? Oui.
Les gars paumés comme lui, ils n'avaient pas leur place en société il le savait, il en avait fait l'expérience bien plus de fois qu'un autre que lui aurait pu le supporter, alors il estimait n'avoir rien à perdre. C'était sa philosophie de vie ou en tout cas quelque chose qui y ressemble, il n'avait jamais été très attaché à la philo. Puis, même si ça finissait par le tuer il serait satisfait d'avoir expérimenté ne serait-ce qu'une illusion de ce qu'était le bonheur.
Alors que ses pensées le tourmentaient, alors qu'il s'apprêtait à rouler l'énième joint de la soirée pour oublier tout ça, on toquait à sa porte. Minho s'empressa donc de ranger tout son « matériel » dans sa table de chevet avant de s'asseoir, le dos posé contre l'immense tête de lit qui s'accordait au style de la demeure.
"Entrez" souffla t-il
On poussa la porte alors qu'une petite tête apparut, un grand sourire visible sur ses lèvres. Le cœur de Minho s'adoucit alors qu'il ouvrit ses bras où son petit-ami ne perdit pas de temps pour s'y nicher.
Le tableau parfait
Jisung était un soleil sur pattes, c'était typiquement le genre de personne que Minho enviait tant.
C'était bien pour ça, Minho le savait.
Il n'était pas amoureux de Jisung.
Il aimait son sourire, sa façon de le regarder, la sensation de ses lèvres contre les siennes ou bien les mots si doux qu'il lui susurrait.
VOUS LISEZ
La maison de Saldun [Fanfiction SKZ]
FanfictionDurant toute sa jeunesse Jeongin a passé chacun de ses étés en compagnie de sa bande de potes, envahissant la maison de campagne de ses parents. Le manoir de Saldun est LA maison dont tout les ados en recherche d'indépendance et en quête de bêtises...