Chapitre 7

186 12 0
                                    

PDV Anna

On avait cours de phylo, donc tous ensemble. Alex rentra dans la classe en me jettant un regard noir.

- Aujourd'hui nous allons travailler sur une pièce de théâtre. Vous allez la préparer à deux puis vous la présenterez devant la classe et vous direz ce que pour vous elle représente. Annonça le prof.

Je regardai Laura et elle hocha la tête.

- Alors je ne vais pas être vache, pas de faux espoirs, c'est moi qui forme les groupes.

Tout le monde se mis à se plaindre et à rouspéter.

- Tthtthtth taisez vous. C'est encore moi le chef ici.

Laura se retrouva avec Théo, Vick avec Lola, Matt avec Max, Julien avec Tom et moi avec... vous l'aurez deviné, avec Alex. Mais le sort s'acharne contre moi ma parole.

Alex s'approcha de ma table et s'assied à côté de moi. Le prof nous distribua les textes. C'étaient genre Roméo et Juliette mais en moi cliché.

- Comme on se retrouve Mc'Burn.

Ce petit jeu de mot sur mon nom de famille ne me fit pas rire.

- Ha ta place je ne serais pas content I'Naze.

- Je vois que tu as le sens de l'humour Miss.

- En ta compagnie c'est plutôt le sens de la survie si je ne veux pas mourir d'ennuie.

Il me souri d'une manière très artificielle. Et appuya son doigt sur le côté de mon ventre, là où sa chatouille bien, vous voyez ? J'éclatai de rire. Et il continua.

- Arrête ça tout de suite.

- Ou quoi ? Dit-il en rigolant.

- Ou rien. Arrête c'est tout.

- JEUNES GENS POUVAIENT VOUS ARRÊTER VOTRE CINÉMA OU ALLEZ FAIRE VOS CHOSES D'ADOS DEHORS. Dit le prof.

Tout le monde nous regarda et il arrêta mais il garda une main posée sur mes hanches. J'avais des frissons partout. Mais quand allait-il enlever sa main.

- Bon remetez vous tous au travail. Dit le prof.

Je regardai Alex et lui enlevai sa main.

- Bas les pattes monsieur. Lui dis-je.

- Vous n'aimez pas que je vous touche mademoiselle ? Me répondit-il avec un sourire.

Je lui donnai un coup de poing dans l'épaule et il rigola.

- Bon si on se mettait au travail. Proposa-t-il.

- Quel bonne idée.

Le cours passa sans plus rien de spécial. On convenu d'une heure pour pouvoir répété chez moi demain. La cloche sonna.

- À demain me dit-il.

- Oui c'est ça.

On sorti de la classe et j'allai à la cafet avec les autres. Je vous passe le reste de la journée.

Quand j'ouvris la porte de la maison j'entendis mon frère parler à ma mère. Celle-ci était en larme.

- Mon dieu, mais pourquoi il n'a pas le droit de l'abandonner comme ça et puis de lui laisser ça. Dit-elle en agrippant mon frère par le t-shirt et en le secouant. Le pauvre ne savait pas quoi faire. Il était aussi au bord des larmes.

- Maman il n'avait pas le choix.

- Tant pis je ne lui montrerais pas cette lettre. Elle serais effondrée. Dit-elle en déchirant la lettre en deux.

- NON. Elle a le droit de savoir.

Mon frère lui prit les deux bouts des mains et là il me vit. Il me tendit les morceaux.

- Tient c'est pour toi. C'est de la part de... Il ravala un sanglot. De la part de papa.

Je ne répondis pas et pris la lettre déchirée. Je reconstituai les deux bouts et lu. Je fondis en larme mais des larmes de rage. Merde mais pourquoi il me dit ça lui ? Je montai dans ma chambre et m'enfermai. Je tapa dans le mur jusqu'à avoir les mains en sang. Puis je relue la lettre plusieurs fois.

Ma belle Anna,

Pardonne moi de t'écrire après huit ans d'absence. Mais j'ai eu besoin de prendre du recul. Je pense à toi chaque jour, chaque minute, chaque seconde de ma vie, sauf quand je suis avec elle. Je te la présenterais un jour. Elle s'appelle Leïla, elle a trente-sept ans et elle est est très belle. Elle me fait monter au septième ciel. Pas comme ta mère...

J'espère d'ailleurs qu'elle ne t'ennuie pas trop celle là. Si jamais, tu me le dis et je la ferais suivre. Je suppose que tu es contente d'avoir de mes nouvelles. Tu dois avoir grandi maintenant. Dix-huit ans c'est ça ?

Je t'envoie cette lettre pour que tu sache que je ne t'ai pas oublié.

J'aimerais venir te voir mais Leïla est enceinte de six mois et je ne peux pas l'abandonner. Tu va avoir une petite soeur. N'est ce pas génial ?

Embrasse ton frère de ma part et transmet à ta mère mes plus plates excuses pour sa mutation, je ne sais pas si elle aura assez d'argent pour acheter une nouvelle maison. Si tu n'est pas épanouie rejoint moi, n'hésite pas.

Je t'aime.

De ton père à qui tu manque fort.

Mais comment ose-t-il ? Mon père est une personne détestable. Quand j'étais jeune il battait ma mère et il le niait. Il ignorait mon frère. Moi il disait qu'il m'aimait mais je ne lui servait qu'a satisfaire ses envies... enfin vous voyez... Il me violait quoi... je ne l'ai jamais aimé.

Comment aimer un père qui ne se souvient pas de votre âge, qui dit du mal de votre mère, qui croit qu'elle n'est bonne à rien, qu'elle n'a pas assez d'argent, un père qu'on ne peut aimer.

Je sortie dans le jardin en courant, les écouteurs sur les oreilles avec la chanson ~Tourner la page~ en boucle. J'allai dans le mini bois au fond du jardin et je couru jusqu'à un portail. Il était tout rouillé, énorme, il devait être abondonner. Je l'ouvris. Il grinça et s'ouvrit avec difficultés. Derrière, le bois continuait mais il n'était plus privé. Je m'engageai sur le sentier. Je m'arrêtai dans une clairière. À son centre il y avait un énorme arbre. Je commençai à taper dedans de toute mes forces pour me défouler. Les larmes coulaient toutes seuls sur mes joues.

PDV Alex

Après l'école je décidai d'aller faire mon jogging dans les bois. Je m'habillai en trainig et alla courir. Je pris mon chemin habituel et arrivai à la clairière. Là je vis Anna en train de taper dans un arbre, les mains et les avant bras en sang, les joues trempées de ses larmes.

- Anna ?

Elle ne réagit pas. Elle se faisait du mal, il fallait qu'elle arrête.

- ANNA ÇA SUFFIT.

Toujours rien. Je m'approchai d'elle, lui prit les épaules et la tournai vers moi. Elle s'écroula dans mes bras. Je ne sais pas si c'était de fatigue, de douleur ou autre chose. Elle pleurait toujours. Je la pris dans mes bras et retournai chez moi. Ce n'était pas très loin mais j'aurais fait mon sport de la journée. Une fois chez moi, je l'allongeai sur le fauteuil et soignai ses blessures. Elle s'était endormie. Elle était vraiment belle.

La chronique d'une fille pas banale [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant