Chapitre 3

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Le lendemain, Chifuyu ouvrit péniblement les yeux. Son corps était profondément encré dans le lit d'hôpital. Il se sentait lourd, et même un geste anodin pouvait lui demander un effort. Il détourna assez vite son regard vers la fenêtre de la chambre. Même un petit bout de ciel valait mieux que ces murs blancs et austères.

-Comment tu te sens?

Comme on pouvait s'y attendre, sa mère n'avait pas pu quitter la chambre. Elle avait passé la nuit auprès de son fils en tant qu'accompagnante sur le petit fauteuil dont disposait la chambre.

-Ca va..., Chifuyu posa ses yeux sur elle et esquissa un sourire.

Me blondinet sentit sa mère passer une main réconfortante dans ses cheveux.

-Tu penses pouvoir manger un peu ?
-Non...je suis encore trop ensuqué. Et des fois j'ai des nausées.
-Mais c'est important. Promet moi d'essayer.
-Promis.
-...tu ne veux toujours pas me dire ce qui s'est passé?
-Je te l'ai dit maman...
-Tu as voulu protéger ton ami. Mais ça n'explique pas ce que ce garçon faisait avec un couteau. Pourquoi il a voulu s'en prendre à Keisuke. Et encore moins ce que vous faisiez dans une décharge.
-Je ne t'ai pas parlé de...
-Les ambulanciers m'ont dit où ils t'ont trouvé Chifuyu.

Le jeune homme garda le silence.

-Il faut que je sache.
-On...on s'est fait piégé. Rien d'important...
-Rien d'important? Tu as vu ton état? D'ailleurs il n'y a pas que ça. Ton visage. Tu ne m'a jamais donné d'explication non plus.
-Ça, c'est qu'une bagarre qui a mal tourné. C'est pas la première fois.

Chifuyu fut sauvé par le gong. Une infirmière venait d'entrer dans la chambre. Bien sûr qu'il comprenait le désarroi de sa mère. Mais il ne voulait pas risquer de porter atteinte à ses amis. Ou à Baji qu'elle connaissait bien de surcroît. Il avait participé à cette bataille de son plein gré. Et c'est encore lui qui avait décidé de se placer sur le chemin du poignard de Kazutora. Ce qu'il vivait actuellement n'était que la conséquence de ses choix.

-C'est l'heure du petit déjeuné. Pendant quelques jours, il va falloir éviter de manger solide. La blessure n'est pas loin de l'abdomen et n'a pas encore commencé à cicatriser. J'imagine que tu n'a pas très faim. Alors ne te force pas à tout finir. Mais il faut quand même que tu manges un peu. C'est comme ça que ton corps pourra récupérer.

Le collégien acquiesça bien que, actuellement, la seul pensées d'avaler quelque chose, solide ou pas, lui provoquait un goût amer dans la bouche.

-Tu es bien sûr de ne pas vouloir que je reste ?

Le blondinet hocha la tête.

-Ne t'inquiète pas. Je vais passer ma journée à dormir de toute façon.

Chifuyu adressa un sourire rassurant à sa mère ce qui lui fit lâcher un léger soupir.

-Très bien, comme tu voudras. Je repasserai en fin de journée d'accord?

Chifuyu acquiesça alors que sa mère réunit ses affaires.

Chifuyu n'avait pas mangé grand chose mais il avait essayé. Et comme prévu, il passa une bonne partie de la journée à dormir. La fin d'après midi arriva assez vite. Et alors que le soleil commençait à décliner dans le ciel, Chifuyu entendit la porte coulissante de sa chambre s'ouvrir. Il pensa d'abord que c'était sa mère. Mais la réalité fut tout autre. Le visage de Matsuno s'eclaira. Le blessé salua Baji qui extirpa de sa poche une barre de céréales qu'il brandit devant lui.

-Je sais que tu les aime! Alors...

Un silence s'abatit quelques secondes avant que Chifuyu n'éclate de rire. Un rire cristallin. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas rit ainsi.

-Pourquoi tu te mares?! Tu te fout de ma gueule ?!
-Non...je te jure que non! C'est juste que...en faite, je peux rien manger de solide.
-T'es pas sérieux ?!
-Mais si je te jure! Je dois me contenter de yaourt, de compote...oh, et de soupe absolument degeu !

Chifuyu eut un nouveau éclat de rire qui réveilla une légère douleur.

-Merde je me suis fait mal..., fit il en passant une main sur sa blessure.
-C'est le karma pour t'être foutu de moi!
-Mais je me suis pas foutu de toi! C'est juste...la situation!

Chifuyu releva les yeux vers le brun, un grand sourire toujours gravé sur ses lèvres.

-Merci pour l'attention Baji-san.

Le noiraud souriait également. Mikey avait peut être raison. Il se prenait trop la tête. Actuellement, Chifuyu n'avait pas besoin de quelqu'un bourré de remords et de culpabilité. Il avait besoin d'un ami qui pourrait le rassurer et lui changer les idées.

-Puisque c'est comme ça, je vais la manger pour toi! S'exclama le brun en  venant prendre place sur la chaise près du lit.
-C'est méchant ça ! C'est pas parce que je peux pas la manger qu'elle me fait pas envie !
-Et j'suis sensé faire quoi alors?
-Me la garder!
-Tu m'a pris pour un garde mangé ou quoi?

Un nouvel éclat de rire passa entre eux.
La mère de Chifuyu avait entre ouvert la porte à ce moment là. Un sourire passa sur son visage alors qu'elle vint discrètement refermer la porte. Il fallait les laisser profiter de cet instant de paix.

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