Chapitre 7 - Cauchemar

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Le sommeil s'est envolé avec la vie de tous ces hommes, emportant avec l'innocence de Lara. Il m'est impossible de dormir après tout ce que j'ai vu, tout ce sang, cette violence, cette noirceur. Comment les autres peuvent-ils dormir paisiblement après avoir ôté tant de vies. C'est donc ça la mafia ? Le monde pour lequel mon père m'a abandonné est aussi cruel que lui.

Je repense aux cris assourdissants qui résonnent dans ma tête sans cesse, l'odeur du sang a imprégné mes narines sans que je ne puisse respirer l'air normalement un jour. La rage qui dominait le visage de tous ces hommes était sauvage, presque bestiale. Ils n'étaient plus humains, c'étaient des monstres. Et le pire d'entre eux étant Nicolo.

Il a brisé la nuque de cet homme avec tant de facilité, comme si c'était inné chez lui, ça fait partie de son ADN, le meurtre est naturel pour lui, il aime tuer. Je ne comprends pas pourquoi Bianca m'a dit qu'il ne pouvait pas être aux commandes de la mafia, il est le mieux placé pour être son chef, il n'existe pas plus sanguinaire que lui. 

Je tourne en rond dans mon lit en étant incapable d'oublier ce qui s'est passé, je ne peux pas garder les yeux fermés plus d'une minute sans avoir des flashes horrifiques qui m'empêche de dormir.

J'ai tout essayé, respirer lentement, penser à autre chose, j'ai même compté les moutons. Je trouve ça complètement inutile, sûrement une invention débile qu'un parent a dû dire à son enfant parce qu'il n'avait pas envie de lui lire une histoire...

Je commence à accumuler trop de choses négatives, entre mon père et sa mafia je vais perdre la tête, j'ai besoin d'extérioriser tout ça.

Alors je me dirige en direction du balcon de ma chambre pour observer la lune, je faisais souvent ça dans mon adolescence quand j'enchaînais les insomnies, je m'installais sur le rebord de ma fenêtre puis je parlais de mes problèmes à la lune. Elle était la seule présente pour moi pendant ces nuits maussades, je lui parlais comme si c'était ma meilleure amie. Et même si ça peut paraître stupide ça m'aidait beaucoup, je préférais ça plutôt que de parler à psy qui coûtait 70€ l'heure.

Mais cette fois-ci je ne m'adresse pas à la lune, mais à ma mère.

- Mama... comment tu as pu aimer un être aussi horrible que Roberto, je ne comprends vraiment pas. Il est égoïste, sanguin, avide de pouvoir et d'argent, n'a aucune empathie, je dirais même qu'il est sadique.

Et je continue de lui parler pendant des heures étalant tout ce que j'ai sur le coeur, ça me fait un bien fou. J'ai l'impression de l'avoir encore auprès de moi pendant quelques instants, me permettant de m'évader. Comme si elle était à mes côtés et qu'elle m'écoutait, un soutien imaginaire que je créer pour m'aider à tenir bon dans cet enfer.

- Le pire c'est que je te raconte tout ça en portant les vêtements d'une défunte, riais-je sarcastiquement. Tu me manques tellement mama... Je vais revenir je te le promets.

Je pense que cette discussion avec l'imaginaire de ma mère m'a permis de me décharger d'un poids, ça a soulagé en partie la douleur que je retiens depuis que je suis ici. Mes paupières se faisant lourdes je retourne dans mon lit avec l'espoir de trouver le sommeil.

***

- Ça sera toi ou moi sorella, il n'en restera qu'un entre nous deux et je n'ai pas l'intention de perdre, dit Nicolo en affichant un sourire narquois.

À peine il eut fini sa phrase qu'il se jeta sur moi pour me marteler de coups de poings, j'essaye de me défendre, je tire sur mes bras de toutes mes forces pour les lever mais rien n'y fait. Aucun membre de mon corps n'est capable de bouger, comme si j'étais paralysée mais pourtant éveillée.

J'entends les cris de ma mère me suppliant de faire quelque chose mais j'en suis incapable, tandis que Roberto encourage son fils pour me battre plus fort. Tim aussi est là, je peux reconnaître ses cris de désespoir. J'ai beau lutter mais mon corps refuse de m'obéir et encaisse tous les coups de ce monstre.

Puis il arriva, m'observant me faire détruire, il me regarde droit dans les yeux et alors que je le supplie du regard il n'intervient pas. Il me laisse agoniser sur le sol froid, recouverte de sang pendant que Nicolo me frappe toujours plus.

La même expression peinte sur le visage, la neutralité, comme s'il était inhumain et ne ressentait aucune émotion, pas même de la pitié.

Je continue d'encaisser les coups en sentant mon corps s'affaiblir au fur et à mesure, une larme perla aux coins de mes yeux l'implorant de me venir en aide.

- Tu me diras quel goût à l'enfer, déclare Nicolo avant de prendre ma tête entre ses mains et de briser ma nuque comme il l'avait fait auparavant.

***

- Katherina !

Je me lève en sursautant après que Bianca m'ait réveillé en me secouant. Je fais le même rêve depuis une semaine maintenant, il hante toutes mes nuits et Bianca me réveille toujours de la même manière pour me faire sortir de cette paralysie du sommeil. C'est fatigant, même dans le sommeil je ne trouve pas de repos.

- Ça va ?

- Oui, me contentais-je de répondre faiblement encore secouée par mon cauchemar.

- Tu viens manger ?

- Je n'ai pas très faim, je descendrai plus tard.

Ça fait une semaine que je répète toujours le même discours, prétextant que j'ai perdu l'appétit alors que je meurs de faim. En réalité j'ai peur de descendre et de croiser le vampire, je n'ai pas remis un pied en dehors de ma chambre depuis la tuerie.

Bianca me rapporte de quoi grignoter de temps en temps ayant compris que je ne descendrai pas plus tard comme je le disais.

Je suis épuisée de tout ça, je veux juste rentrer chez moi et retrouver ma famille...

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Ciao ! 👋🏻

J'espère que vous allez bien et que ce chapitre un peu plus court vous aura plus. 😘

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A presto 🤍

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L'Héritière [ en pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant