L'Héritière [ en pause ]

Chapitre 20 - M'accordez-vous cette danse ?

NDA : TW ce chapitre contient des scènes de violence explicite qui pourrait heurter la sensibilité de certains.

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- Voilà grâce à ça vous pourrez vous entendre dans un rayon de 5 km, je resterais dans le van pour que je puisse vous guider avec l'aide des caméras de surveillance que je suis en train de pirater, dit Milo en nous tendant des oreillettes à moi et Andrea.

- Ferrazzi et Nicolo en ont une aussi ? Lui demandais-je.

- Non, ils ont refusé de la mettre...

- Et comment on va faire pour communiquer entre nous ?!

- Ne t'inquiète pas pour ça, concentre-toi sur Marco, me répond Andrea en ajustant son oreillette.

Bien sûr que je m'inquiète ! C'est ma première mission et je ne pourrais même pas communiquer avec tout le monde. Le seul qui pourra me venir en aide directement sur place c'est Andrea, et comment dire que je ne lui fait pas entièrement confiance.

Je prends une grande inspiration pour reprendre mon calme en regardant le paysage défilé à travers la vitre du van. Le bal est tenu dans un château à la campagne chez un duc. Je n'étais pas au courant qu'il existait encore des ducs à notre époque, je pensais que seules les principautés possédaient des titres. On en apprend beaucoup finalement dans la Camorra. J'espère seulement que ce n'est pas parce que le duc possède un titre qu'il sera hautain. Quoi que Nicolo n'en possède pas et il est quand même arrogant...

Le fait que Nicolo, son père et Ferrazzi ne soient pas dans la même voiture que moi me permet de souffler un peu. Il n'y a que Milo, Andrea, le chauffeur et moi-même dans notre van. Nous suivons la voiture dans laquelle se trouve les personnes précitées.

Je joue nerveusement avec les plis de ma robe pour essayer de me calmer mais rien y fait, j'angoisse. Il faut dire que le corset de cette robe est très oppressant, Greta n'a pas fait semblant de me confectionner une robe de bal digne de ce nom. Si je dois courir pour m'enfuir je sais d'ors et déjà que je mourrais sur place vue le poids de la robe...

Absolument tout me fait stresser actuellement, la situation dans laquelle je me trouve, la robe, l'oreillette, la mission, Nicolo, mon père, Ferrazzi, Marco, Andrea et même le chauffeur m'angoisse.

Marco est l'ennemi de Ferrazzi, et il lui doit une sacrée somme suite à un vol de marchandise, c'est la raison de cette mission. Je dois me débrouiller pour que les deux s'affrontent sans ne laisser l'opportunité à Marco de s'enfuir une énième fois. Andrea m'a expliqué que je dois seulement amener Marco à l'écart pour qu'il puisse enfin rembourser Ferrazzi, c'est tout.

Mais le problème dans l'histoire c'est que Marco n'est pas n'importe qui, il a beaucoup de pouvoir et sa réputation le précède. Il ne se laisse pas faire. C'est ce qui m'effraie dans cette mission. Il suffit qu'il me prenne en otage et je sais que c'est fini pour moi, jamais Roberto ne se donnera la peine de me sauver. Ou bien il peut simplement me tuer.

Il y a trop de possibilités que cette mission se passe mal.

- Met tes gants on arrive bientôt, m'avertit Andrea.

J'attrape hâtivement mes gants violets, accordés à ma robe, et les enfile. On a pensé à chaque détail pour dissimuler mon appartenance à la Camorra, et surtout caché la cicatrice sur ma main qui affiche nettement le M de Moretti.

Quelques minutes plus tard le van s'arrête devant un gigantesque portail très luxueux qui annonce déjà la couleur. Un garde nous attend devant et demande au conducteur de baisser la vitre, je sens  déjà mon coeur commencer à pulser plus rapidement. Nous n'avons pas officiellement d'invitation, c'est grâce à Ferrazzi qu'on est censé rentrer mais ces abrutis ne nous ont pas attendus avant de passer le portail.