Chapitre 17 - Play with fire

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- Essaye d'être très discrète et docile, ils sont plus tendres en général dans ce cas, me conseille Bianca en bouclant mes cheveux.

C'est le jour J, je pense qu'absolument tout le château est anxieux. J'ai peur car je redoute le moment, mais les membres de la Camorra eux sont stressés de ma réaction. Mon comportement a fait beaucoup de parler de moi, certains sont impressionnés d'apprendre que j'ai mis au tapis plusieurs hommes de sécurités, mais ce que l'on retient c'est mon « insolence ». L'insolence d'une femme déterminée effraie visiblement plus que l'autorité du chef de la Camorra...

- Oh et dit lui que tu es vierge ! Ils se montrent toujours plus doux avec les vierges, continue Bianca.

Je l'écoute d'une oreille distraite, je suis plus préoccupée à trouver un moyen d'éviter ce moment. Elle est très gentille, mais ses conseils n'ont que pour but de mieux supporter l'événement, ce que je veux c'est ne pas le vivre.

Je me fixe dans le miroir pendant que Bianca s'affaire à me rendre le plus jolie pour Ferrazzi, mes cheveux sont rendus en belles boucles tombant en cascade sur la robe verte achetée pour l'occasion. Mon teint est plus unifié par le maquillage, et mes yeux sont mis en valeur par des paillettes. Selon les codes je dois être belle mais pas extravagante, donc mon maquillage doit rester léger et discret.

Je m'en fiche de leurs stupides codes de société. Si je ne veux pas mettre de maquillage je n'en mets pas, et si je veux en mettre à outrance j'en mettrais autant que j'en ai envie. Mes tenues et mon esthétique ne regarde que moi. Je ressemble à une poupée vide que l'on habille, assise à ma coiffeuse le regard perdu dans le vide sans aucune émotion. Mon esprit se détache lui-même de la réalité pour mieux me protéger, je ne suis qu'un corps sans âme.

Le bruit d'une personne toquant à la porte attire mon attention et ma tête se tourne machinalement en cette direction. Lorsque mes yeux entrent en contact avec ceux d'Andrea je reviens à la réalité, mon âme retourne dans son corps et s'apprête à exploser de peur.

- Milo m'a dit qu'il a besoin de toi au rez-de-chaussée, dit-il à Bianca.

Elle m'interroge du regard pour être certaine que je vais m'en sortir seule, ce à quoi je réponds par un simple hochement de tête. Alors qu'à tout moment je saute dans une des jolies voitures dans le garage et tente désespérément de m'enfuir une énième fois. Je la regarde partir et m'attends à ce que le consigliere en fasse de même, mais je comprends qu'il vient juste de se débarrasser de sa soeur lorsqu'il entre dans ma chambre et referme la porte derrière lui. Je sens mon coeur défaillir lorsque j'entends le cliquetis du verrou se fermer. Je ne suis pas prête à traverser autant d'émotions en une journée.

- Tu es très belle, dit-il en s'approchant de moi.

- Je n'aime pas l'hypocrisie, répondis-je.

Il n'a visiblement pas retenu que je n'apprécie pas qu'on essaye de m'amadouer avec de l'hypocrisie.

Je l'observe se rapprocher lentement de moi dans le reflet du miroir face à moi.

- Je sais que tu me détestes, tu fais tout pour me faire chier et me contredire. Tu fais sans cesse ce que je te dis de ne pas faire juste pour satisfaire ce besoin de me montrer que tu peux me désobéir, dit-il en se plaçant juste derrière moi tandis que je reste immobile sur ma chaise en l'écoutant. Je ne sais pas si c'est un petit jeu qui t'amuse parce que tu sais que je ne peux pas te tuer ou si c'est juste un passe-temps.

Il n'a pas tort, je le déteste, tout ce qu'il dit est vrai en réalité, mes actes vont toujours contre son sens juste parce qu'il faut que je lui prouve que je ne me laisse pas faire. Au départ c'était surtout pour montrer que je n'ai pas peur de lui, et qu'il ne peut pas me contrôler. Mais c'est vrai qu'au fil du temps c'est devenu un petit jeu, lui donner du sucre à la place du sel, lui cacher ses clopes, ou le défier à la bagarre n'était pas nécessaire...

L'Héritière [ en pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant