Chapitre 18 - Trois semaines

62 3 0
                                    

- Tu joues avec le feu joli coeur, dit Andrea dans un souffle en fixant mes lèvres.

Il fait très chaud ici, il faudrait penser à éteindre le feu de cheminée.

Je me perds dans la contemplation du bellâtre sur lequel je suis assise, ses fines lèvres sont entreouvertes, comme les miennes, avides d'air frais. Ses yeux luisent d'envie. Lui qui est si pudique, brûle d'impudeur ce soir. Je peux ressentir son désir rien qu'à sa respiration irrégulière. Ses cheveux ont poussé, je pourrais presque passer ma main à travers et les tirer. 

Bon sang à quel jeu jouons-nous ?

Je m'amusais à le défier et à le contredire pour lui prouver que je ne me laisserai plus faire, et me voilà assise sur lui pendant qu'il m'étrangle presque. Je n'ose pas bouger, je sais que le moindre geste, regard, pourrait déclencher quelque chose que je risquerais de regretter.

Je sens son étreinte se resserrer autour de mon cou et son visage se rapprocher dangereusement.

Fais quelque chose !

Soudainement je passe ma main autour de son cou et inverse les situations avant qu'il ne soit trop tard. Je le pousse en arrière en me penchant au-dessus de lui. Je ne savais pas que j'avais autant d'audace... Lui-même est surpris de mon geste, il lève les sourcils en me regardant alors que je tente de calmer ma respiration. Je ne sais pas ce que je fais, mais je sais que je ne dois pas faire ça.

Alors je me relève lentement tout en gardant mon assurance, je ne dois pas lui laisser croire que je fuis, ça lui ferait trop plaisir. En réalité je fuis. Ce que je suis en train de faire m'effraye, parce que ça me plaît. Ça me plaît de jouer avec lui, et je suis certaine que ça me plairait de sentir ses lèvres dans mon cou comme il s'apprêtait à faire. Mais je ne peux pas. Andrea est un homme beaucoup trop dangereux, et jouer avec lui ainsi pourrait me coûter cher.

Je m'éloigne doucement de lui alors qu'intérieurement je me retiens de prendre mes jambes à mon cou. Andrea a compris que je vais partir, je ne vais pas reprendre ma place à côté de lui comme si de rien était, ce serait beaucoup trop gênant. Alors il me lance une pique en espérant que je rentre dans son jeu et que je reste.

- Tu ne pourras pas droguer tous tes clients tu le sais ?

- Vous voulez me forcer à travailler dans la Camorra, d'accord, mais je le ferais à ma manière, lui répondis-je en le fixant.

Il me regarde avachi dans le fauteuil avec son air joueur que je déteste autant que j'adore. Si je m'écoutais je rentrerais dans son jeu. Cependant je n'ai pas envie de mourir de sitôt donc je préfère ramasser mon gilet et repartir en direction des escaliers pour m'enfermer à double tour dans ma chambre. Mais au moment où je m'apprêtais à quitter le salon je l'entends se lever du fauteuil. Je sens que ça ne va pas être si facile de l'éviter.

- Katherina, dit-il dans mon dos alors que je l'entends se rapprocher de moi.

Par pitié dites moi que c'est le fruit de mon imagination et que tout cela n'est qu'un mauvais rêve.

Je me retourne lentement pour lui faire face en cachant ma nervosité et le découvre debout non loin de moi. Merde il est encore plus séduisant de ce point de vue. Je n'arrive plus à cacher mon attirance évidente pour lui, je le bouffe du regard sans même essayer d'être discrète. Il en fait de même et je peux sentir son regard me brûler la peau. Il n'attend pas plus longtemps et fonce sur moi en prenant mon visage entre ses mains avant de m'embrasser sauvagement.

- TELL ME WHAT SHE DID ? - She worked her way through a cheap pack of cigarettes !

Je me lève en un bond proche de la crise cardiaque, pourquoi est-ce qu'une folle saute sur mon lit en criant les chansons de Harry Styles ? Je me sens presque agressée par ce réveil.

L'Héritière [ en pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant