L'Héritière [ en pause ]

Chapitre 22 - Deal ?

À quoi s'attendait-il en me montrant ces dossiers ? Que je serais heureuse d'apprendre que c'était des connards ? Il n'y a pas besoin d'être un génie pour se douter qu'une personne travaillant dans la mafia ne soit pas irréprochable.

Tu travailles dans la mafia Katherina...

Pas de mon propre gré !

Et ça confirme ce que je pense ! Depuis que j'ai intégré la Camorra j'ai provoqué la mort de plusieurs personnes !

Il essayait juste de t'aider, pour une fois qu'il fait quelque chose de bien tu pourrais le remercier, me réprimande ma conscience.

Mais c'est à cause de lui qu'on en est là, s'il ne s'était pas servi de moi comme il le fait depuis le début il n'aurait pas eu à « essayer de m'aider ». Je n'ai pas à le remercier après tout ce qu'il m'a fait !

Il s'est excusé.

Encore heureux qu'il s'excuse ! Mais des mots n'effacent en rien ce qu'il a fait. Un simple « je suis désolé » ne retire pas ses nombreux mensonges et manipulations. Ça ne fait pas disparaître mes cauchemars. Ça n'atténue pas la douleur qui m'emprisonne dans mes tourments. Il ne peut pas juste s'excuser en espérant que je le pardonne et que je lui fasse confiance. Ce qui est fait est fait, et je devrais vivre jusqu'à la fin de ma vie avec le poids de la culpabilité.

TOC TOC TOC- TOC TOC- TOC

Je reconnais directement la façon de toquer de Bianca, c'est une habitude qu'on a prit parce que je ne répondais jamais quand on toquait à ma porte, sauf quand c'est elle. Donc on a élaboré un code pour que je puisse savoir quand c'est elle qui toque à ma porte. Je l'invite à rentrer dans ma chambre en restant allongée dans mon lit, en fixant le plafond perdue dans mes pensées.

- Coucou, ça va ? Me demande-t-elle en s'asseyant à côté de moi, t'as une petite mine.

- Oui oui ça va, juste un peu fatiguée, je lui réponds en me redressant.

-C'est vrai ce mensonge ? Me questionne ma nouvelle meilleure amie en me pointant du doigt.

- Tu sais que tu ressembles à ma grand-mère quand tu parles comme ça, je repris en riant face à la tête boudeuse de Bianca.

- Ça te dit qu'on fasse des crêpes ?

Je souris à sa proposition, les crêpes sont devenues notre thérapie. Quand l'une de nous deux ne va pas bien on se met aux fourneaux et on prépare une montagne de crêpes que l'on déguste avec du nutella ou de la confiture. Et si c'est plus grave on passe directement au pot de glace Ben and Jerry's.

J'apprécie le fait qu'elle n'insiste pas sur mon état, mais se montre quand même présente pour moi. Je n'aime pas particulièrement parler de mes émotions et encore moins quand ça concerne Andrea, je ne sais moi-même pas quoi en penser alors l'expliquer à sa soeur c'est compliqué...

- Va pour des crêpes ! Je m'écrie en me relevant de mon lit.

Nous descendons jusqu'à la cuisine et enfilons nos plus beaux tabliers avant de nous afférer à la préparation de la pâte à crêpes. Tout cela, bien évidemment, avec la playlist de Bianca qu'elle a mis à fond sur son enceinte.

Ce n'est pas grand-chose, juste un atelier cuisine, mais ce sont ces petites choses aux quotidiens qui me permettent de me sentir mieux ici. L'atelier crêpe avec Bianca, les séances de sport avec Milo, et les potins le soir sur les transats en regardant le soleil se coucher. Ces moments me feraient presque oublier ma situation, comme si ma vie était normale. Ce qui devient inquiétant puisque ce train de vie devient ma normalité au fil des jours qui passent.