Chapitre 33 - Ezra

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♪ Broken - Isak Danielson ♪

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Il fait tellement jour quand j'ouvre les yeux que le soleil m'aveugle presque. J'ai encore une fois mal à la tête, comme presque tous les matins. Mais cette fois-ci, je me demande si je n'hallucine pas en me relevant.

—   Bonjour Ezra, me lance monsieur Myaz, assis tranquillement sur le fauteuil de gauche.

J'écarquille les yeux. Je cherche des yeux la brune, mais je suppose qu'elle est déjà partie.

—   Alma est partie ce matin avec sa mère.

—   Euh... Je crois qu'elle a oublié de me réveiller, je suis vraiment désolé.

—   Aucun problème, elle m'a dit que tu avais besoin de sommeil. J'espère juste que vous n'avez fait que dormir, précise-t-il.

—   Absolument, affirmé-je en ramassant mon t-shirt.

C'est vraiment la honte.

—   Tu veux boire quelque chose ?

—   Non merci monsieur, je-...

—   Je t'ai déjà dit de m'appeler par mon prénom Ezra, tu te souviens ?

—   Pardon Marc. Mais je crois qu'il se fait tard et que je devrais y aller.

—   Il n' est qu'une heure de l'après-midi tu sais, sourit-il. Assieds-toi, j'aimerais qu'on discute. Je vais te chercher un verre de jus d'orange, conclue-t-il en se levant enfin.

J'obéis, même si je ne peux m'empêcher de calculer la distance entre le canapé et la porte d'entrée. Mais je n'ai même pas mes chaussures, et sincèrement, je suis tellement fatigué que je n'arriverais pas à l'atteindre en courant.

—   Tiens, j'y ai ajouté quelque chose.

Je fronce les sourcils et porte le verre à mes lèvres. Mais quand le liquide imprègne ma gorge, je reconnais immédiatement le goût du rhum. Je fais mine d'être surpris, mais il sourit, comme s'il s'attendait à ma réaction.

—   Il manque deux de mes bouteilles dans l'armoire. Alma sait qu'elle n'a pas le droit d'y toucher, alors je me suis permis de jeter un coup d'œil aux caméras.

—   Aux caméras ?

Je ne comprends pas.

—   Tu ne t'en souviens pas, c'est normal. L'alcoolisme, ça peut vraiment nous faire traverser toutes sortes d'état.

—   Je... J'ai bu les deux bouteilles ? Tout seul ?

—   Oui, puis tu t'es recouché.

Je prends ma tête entre les mains, incapable de dire quoique ce soit. Je suis mort de honte. Je n'arrive même pas à me souvenir de quoique ce soit.

Quel minable.

—   Je suis vraiment désolé, je vais vous les rembourser.

—   Je terminais les verres de mon père à dix ans. Alors tu t'imagines bien qu'à ton âge, je pouvais lui piquer une bouteille sans qu'il s'en rende compte. Est-ce que c'est comme ça que tu as commencé à boire, toi aussi ?

Je secoue négativement la tête.

—   Mon père est mort, je n'ai quasiment aucun souvenir de lui.

—   Je ne savais pas. Je suis désolé de l'apprendre, déclare-t-il, sincère.

—   Il n'y a vraiment pas de quoi l'être, répliqué-je du tac au tac.

Neptune 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant