Neptune 2

Chapitre 1

♪ Arcade — Duncan Laurence ♪

___

Lorsque mon réveil sonne, je grogne et enfouis mon oreiller sur ma tête. Je sais déjà qu'Arya va m'attendre dehors d'ici une minute à l'autre, et que, contrairement à moi, elle est surexcitée à l'idée de ce voyage de dernière année.

Il m'enchantait moi aussi il y a encore quelques mois. Partir à New York toute une semaine, et en plus accompagnée des personnes que j'aime le plus avait été un rêve inimaginable, mais c'est désormais quelque chose que je redoute particulièrement. Devoir laisser mon petit frère seul, ici, avec ses doutes, ses cauchemars, et notre père qui tente de garder la face, ça m'arrachait le cœur. Mais bien évidemment, il ne m'a pas laissé le choix. Je crois que d'une certaine manière, il comprend lui aussi que je me suis sacrifiée ces derniers temps pour eux, et que j'ai mis ma propre vie entre parenthèses afin de les entourer et de les soutenir. Même si l'arrivée de la saison hivernale avait été un excellent prétexte pour refuser les soirées et les rares sorties de mes amis, j'ai voulu rester avec ma famille et tenir ce rôle de sauveteuse du bateau, car personne ne l'aurait fait à ma place. Ce fut les trois mois les plus horribles de ma vie, mais si c'était à refaire, je ne changerais rien.

— Alma, Alma ! lance mon petit frère derrière la porte.

Je me lève et lui ouvre doucement. La porte de la chambre de mon père est fermée, signe qu'il dort encore.

— Coucou mon chat, dis-je en l'enlaçant. Tu as dormi où cette nuit ?

Je ne lui demandais plus s'il avait passé une bonne nuit, elles n'existent plus depuis bien longtemps.

— Avec papa dans son lit, avoue Eden, peu fier.

— Ce n'est pas grave, demain tu essaieras encore si tu peux, d'accord ?

Il hoche la tête et dévale les escaliers à toute vitesse. Je m'étire légèrement et le suis. Mes affaires sont prêtes depuis hier soir. Je n'ai plus le temps de tout préparer à la dernière minute, et je dois avouer que cela me stresse, désormais. 

J'attrape les pancakes que j'ai préparé hier soir et je les réchauffe rapidement pour Eden. Je ne déjeune toujours pas, mais désormais, je prends le temps de faire le petit-déjeuner chaque matin. Mon père ne se lève que vers dix heures. Il a décidé de travailler depuis la maison depuis janvier, un peu après la nouvelle année, que nous n'avons pas fêté comme d'habitude. Mes amis ont passé une soirée formidable, mais j'ai préféré rester ici et faire le décompte avec mon petit frère. Papa ne sort quasiment plus, il n'a même pas été au gala que sa boite organisait. Je crois que ça le rassure d'être ici et de travailler à distance. Pendant ce temps, nous sommes à l'école, et il n'a pas besoin d'aller chercher Eden puisque notre mère le dépose tous les jours et passe le prendre chaque matin.

— Dépêche-toi de finir, maman passe dans quinze minutes. 

Je remonte enfiler un jogging noir et un sweat de la même couleur, puis je me dirige vers la chambre de mon petit frère. Sa tenue est déjà prête, déposée sur la chaise de son bureau. Je l'attrape et emmène également sa brosse à dent et son dentifrice. Désormais, il se préparait tranquillement dans le salon et terminait dans la cuisine. 

— Je te dépose tes affaires, je veux que tu sois prêt dans cinq minutes, compris ? 

Il hoche vaguement la tête, obnubilé par son dessin animé. Je me dirige vers le garage et attrape son cartable, ses après-skis et son énorme veste. Il a un peu neigé cette nuit, et le connaissant, il voudra jouer dans la neige avec ses copains.