Chapitre 1

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Le district Neuf est en effervescence, pour cause: la Moisson. C'est un des seuls jour de l'année où nous ne sommes pas obligés de travailler. Chacun profite de ce jour à sa manière, ce qui n'ont pas d'enfants ou qui ont dépassé l'âge de la participation font des paris sur qui sera moissonné ou font la fête. L'autre catégorie angoisse à l'idée que leur enfant soit tiré au sort et envoyé vers une mort certaine, car oui, le district Neuf n'a jamais été réputé pour avoir de nombreux vainqueur. Et puis il y a moi: une mère morte et un ivrogne de père qui ne se rendrait même pas compte que son fils est parti pour les Hunger Games. Je m'y suis fait, ça m'aide à moins redouter la Moisson, car je sais que je ne manquerai à personne. Si je suis pris, je n'ai aucune chance de gagner car je suis maigre comme tout, je n'ai aucune capacité particulière à part récolter le blé, et je serai tellement naïf que mes alliés me trahiraient sans aucun problème.

- Bienvenue pour cette édition des 51èmes Hunger Games ! Puisse le sort vous être favorable.

Voilà notre hôtesse qui est là chaque année, car elle n'arrive toujours pas à avoir de gagnant. Je n'ai aucune idée de son nom, mais on voit bien d'où elle vient.

- Les dames d'abord.

Toute les filles prient, croisent les doigts, et font des choses totalement débiles pour ne pas être sélectionnée. Comme si implorer le bon Dieu changerait quoi que ce soit.

- Louise Beosard.

Une fille blonde, couleur assez rare pour notre district, d'environ seize ans je dirais, se dirige vers l'estrade. Si elle est effondrée, elle ne le montre pas. Elle est assez robuste, et je la soupçonne de s'entraîner pour les Jeux. Techniquement c'est interdit, mais quand on voit ce que les tributs du Un et du Deux nous font chaque année, on peut voir que le Capitole ferme les yeux dessus.

- Passons au tribut mâle.

Cette fois les garçons arrêtent de respirer. L'hôtesse plonge sa main  dans le bocal et retire un morceau de papier.

- Archibald Lincolns.

Une haie d'honneur se dessine devant moi. J'avance à grand pas, ébloui par les rayons du soleil. Ma fréquence cardiaque s'accélère. Je foule le sol terreux, probablement pour la dernière fois. Une fois sur l'estrade, j'analyse la foule pour voir si quelqu'un aurait un élan de pitié pour moi, et prendre ma place. Évidemment, si quelqu'un a de la peine pour moi, il ne la montre pas.

- Bien, nous avons nos tributs pour la nouvelle édition des Hunger Games !

A présent je me rappelle de son prénom, Crystal. Elle me pousse vers l'intérieur de la mairie. On me fait attendre dans l'un des salon, mais bien sûr, personne ne vient pour me faire des adieux déchirants. Alors, quinze minutes plus tard, on vient me chercher.

J'embarque dans un train, sublime. Une fois à l'intérieur, je ne sens plus l'odeur constante du blé de notre district. Je me rends compte que tout est passé vite. D'habitude, j'ai l'impression que la Moisson est interminable, mais là, ce fut en un éclair. Le train se met en marche, mais je le sens à peine.

- Viens t'asseoir.

Un homme qui doit avoir la quarantaine, est assit dans un divan en face de cette Louise. Je m'installe à côté de cette dernière.

- Je m'appelle Woof, je serai votre mentor pour les trois prochaines semaines, si vous survivez jusque là.

On voit à la façon dont il parle qu'il ne mise pas grand chose sur nous, rien d'étonnant.

- L'an passé ont eu lieu les Jeux de l'Expiation. Autant vous dire que pour obtenir des sponsors, il va falloir mettre les bouchées doubles car l'année dernière ils ont eu du spectacle.

Les 51èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant