- Tête haute, épaule en arrière et un grand sourire.
Cette dernière journée dans la ville du péché est consacrée à la préparation de l'interview, qui déterminera si ma durée de vie s'étendra à plus de deux jours. Je fais ce que je peux pour éviter Louise. En première partie de journée, Crystal va m'apprendre à bien me tenir sur scène. Cela consiste principalement à bien se tenir une fois assis sur le fauteuil.
- Bien, on va travailler ton entrée en scène. Tu vois ces livres ? Tu vas les poser sur ta tête et marcher sans les faire tomber. Au travail.
Je la regarde, perplexe. Je saisis l'un des livre, et le dépose sur ma tête. Au premier pas, il tombe.
- Mets y du tien.
Sa voix de crécelle m'agace, mais je tente tant bien que mal de marcher sans vaciller. Je suis censé parcourir dix mètres avant de rejoindre César, ça devrait être jouable.
- On va changer d'exercice, dit-elle. Il faut savoir que la posture que tu vas prendre est déterminante au sujet de l'histoire que tu vas raconter.
- Quelle histoire ?
Elle me regarde d'un air épuisé.
- Ton histoire, crétin. Si tu es tout avachi tu vas avoir l'air d'un perdant sans détermination, alors qu'en bombant le torse tu auras l'air d'un vainqueur prêt à en découdre. Tout n'est qu'une question d'apparence.
C'est bien ça le problème. Je ne sais pas changer en claquant des doigts ma personnalité pour plaire aux gens.
Pendant les heures qui suivent, nous ne faisons que ça. Je trouve ça même plus épuisant que l'entraînement.
Après manger, je passe avec Woof. C'est une séance un peu plus, comment dire, décontracté. Nous abordons principalement ce que je vais raconter. Je dois avoir l'air de quelqu'un qui croit en sa victoire.
- Il faut convaincre les sponsors que l'argent qu'ils vont investir dans tes cadeaux n'est pas inutile. Tu comprends ?
- Je vois.
Woof est l'une des unique personne qui s'investit dans ma réussite, même si elle est incertaine. Je ne peux pas le blâmer, ce serait égoïste de ma part. Il voit chaque année les tributs de son district mourir dans cette arène, de quoi perdre espoir. Je ne sais pas si, dans la mesure exceptionnelle où je gagnerais, je serai capable de faire ça. Il a du mérite.
- Archibald... Tu as tout autant de chance de gagner que Louise, il ne faut pas te décourager, me dit mon mentor en voyant mon manque de conviction. Il faut croire en toi.
Je le regarde, sans grande détermination, et lui dis:
- Vous savez, personne n'a jamais été derrière moi. Je me suis toujours débrouillé seul. Maintenant toute une équipe travaille pour moi, et elle ne lève pas le petit doigt pour m'aider.
Je m'apprête à dire quelque chose que j'ai du mal à accepter.
- Dans l'arène, occupez-vous de Louise. Même si je lui en veux, elle a le mérite de gagner. Cette année le district Neuf va enfin avoir un vainqueur, mais ce ne sera pas moi. Alors, s'il vous plaît, faîtes tout ce qui en votre possible pour la faire gagner. Personne ne m'attend chez moi, alors qu'elle, si.
- Ne dis pas ça, dit Woof d'une voix roque.
- Je saurais me débrouiller seul, comme je l'ai toujours fait.
La séance est terminée, je me lève rejoindre l'équipe de Jameson. Je crois entendre Woof pleurer, je ne suis pas sûr.
On me maquille légèrement et me coiffe. Jameson, pour une fois, a préparé une tenue resplendissante. Une chemise blanche avec un veston couleur or, ainsi qu'un pantalon blanc. Mes mocassins, selon ses dires, sont dorés. Pour couronner le tout, il dépose une couronne de blé sur ma tête, rappelant mon district. Je me contemple dans un miroir, je suis magnifique. Si ma mère pouvait voir ça... C'était une couturière, elle tenait une petite boutique dans le centre ville de district.
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Les 51èmes Hunger Games
FanficArchibald, un garçon de 17 ans est tiré au sort pour participer aux Jeux de la faim. Il n'a aucune compétence particulière qui lui permettrait de gagner. Sans espoir de rentrer chez lui, il décide de laisser faire les choses et voir ce que l'avenir...