Chapitre 18

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Les premiers rayons du soleil commencent à me chatouiller le visage. Je tâtonne le sol à la recherche de mes lunettes de soleil que je m'empresse de mettre. Je m'étire car j'ai le corps tout ankylosé. Je touche mon visage, il semble avoir un peu dégonflé mais il est toujours très douloureux. Je regarde mon bras, le prénom de Louise y est toujours inscrit. 

Je me tourne vers Celestia. Elle ne m'a pas réveillé pour mon tour de garde. Elle est toujours assise sur son rocher, dessinant à l'aide d'un bâton sur le sol. 

- Tu ne m'as pas réveillé, je lui dis.

- Je n'aurais pas réussi à dormir de toute façon, me répond elle.

Elle se tourne vers moi, elle a les yeux rongés par les cernes, le regard fatigué. Je vois bien qu'elle ne va pas continuer cette conversation, donc je lance un autre sujet.

- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? 

- Je ne sais pas vraiment, dit-elle. Il faudrait que les autres sortent de leur cachette et réduisent le nombre de tributs. Mais jusqu'à présent, c'est nous qui avons assuré le spectacle. 

Elle a raison. On ne va pas pouvoir traquer les tributs un par un à l'aide de plans aussi élaborés que celui d'hier. Et puis on ne sait pas qui sont ces tributs ni ce qu'ils valent.

- Qui sont les tributs restants ? Je demande.

Elle fait un décompte sur ses doigts tout en continuant de dessiner sur le sol. 

- Nous sommes huit. Moins nous et Prior il en reste en cinq. Je sais que le seul couple de tributs toujours en vie est celui du Six. 

- Il y a aussi la fille du Quatre. Je crois qu'elle s'appelle Océane, je réponds.

- Très bien. Il en reste deux. 

J'ai beau creuser dans ma mémoire, je n'arrive pas à me souvenir de leurs Districts. Je n'arrive même pas à poser un visage sur celui des autres. A mon avis, si ceux du Six sont encore en lice c'est qu'ils doivent être soudés et organisés, car pour subvenir aux besoins de deux personnes sans avoir à affronter les autres tributs n'est pas une mince à faire. 

Je prends la dernière pastille rafraîchissante de Linus. Mon corps refroidit d'un coup. A partir de demain, retour à la vie normale, si on peut appeler ça comme ça. Malheureusement, Linus avait sur lui les siennes quand il est mort. Rien que de songer à ça me donne la boule au ventre.

- Je propose qu'on aille à l'oasis, me dit Celestia. Je ne pense pas que Prior y soit retourné vu qu'il est seul. Il doit avoir envie d'accélérer la fin des Jeux, ce que je comprends. Il est sûrement entrain de chasser les derniers tributs.

Son raisonnement est tout à fait logique. Puis ça devrait l'occuper un moment vue l'immensité de cette endroit. Ça nous permettra de s'accorder quelques heures de répit. 

- Ça marche.

Nous remballons nos affaires. Nous remplissons nos gourdes dans le nouveau lac. La jungle n'est pas très loin, je dirai une heure à pied. Nous la voyons depuis où nous sommes.

Nous nous mettons en route. Ma peau a de plus en plus de mal à supporte le soleil. Mes cheveux sont secs comme du foin. Mes vêtements sentent mauvais. La vie dans ces conditions commence sérieusement à me taper sur les nerfs. La vie au Capitole et le luxe qui l'accompagnait me parait bien loin. 

Celestia et moi restons muet. C'est assez étrange de naviguer dans le vide, sans but précis. Depuis le début, je suis des directives. Mes Jeux ont toujours été rythmés par un objectif. A présent, j'attends simplement que les choses se fassent.

Les 51èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant