Chapitre 14

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Gabe.

La personne a qui j'ai volé l'identité se trouve juste là, devant moi. J'écarquille grand les yeux, tellement qu'ils pourraient sortir de leur orbite. Je ne sais plus quoi faire, ni où aller. La mort m'attend où que j'aille. Je me rappelle de la raison pour laquelle je suis ici: faire diversion. Je me mets à courir le long de la plage, et j'entends les trois tributs se mettre à mes trousses. Parfait. je pourrai faire quelque chose de bien avant de quitter ce monde. 

Ce n'est pas facile de courir dans du sable, chaque pas que je fais me fait suer trois fois plus qu'en temps normal. Je jette un coup d'œil derrière moi, et je vois, au delà des carrières qui courent dans ma direction, deux silhouettes entrain de s'affairer autour des affaires des carrières. Je les vois presque aussitôt regagner la jungle, sans même vérifier si j'allais bien. Quelle bande d'ingrats, ils me le payeront.

Je vire à droite pour rejoindre de nouveau la jungle, dans l'espoir de trouver une issue. Je dois avoir dix mètres d'avance sur eux, mais je suis sûr qu'un couteau peut m'atteindre à cette distance. Je ne peux pas courir indéfiniment. Les cliquetis et la moiteur de la jungle sont de retour. J'aurais presque envie de faire demi-tour si des tueurs sanguinaires n'étaient pas à mes trousses. Les arbres ralentissent ma course, et m'obligent à faire des virages.  je dois trouver une solution, je n'ai pas le choix. Cet endroit doit sûrement regorger de cachettes. Des singes se baladent d'arbre en arbre au dessus de ma tête, admirant le spectacle. Voilà ma solution ! Je pique un sprint vers l'arbre le plus proche, et entame son escalade.

Main après main, pied après pied, je me hisse vers le sommet. J'entends au loin leurs voix, on dirait même des rires. Quelle bande de tarés. Mon ascension continue, ponctuée par des piqûres de moustiques qui me font atrocement mal. Ils se rapprochent, je ne suis plus qu'à quelques centimètres du sommet. Heureusement que, dans mon district, je m'occupais également de poser des lampes dans les arbres pour le travail de nuit, car je sais pas comment j'aurais fait sans ça pour monter sur cet arbre.

Je me pose sur une branche, plaqué contre le tronc, la respiration haletante. L'adrénaline accumulée retombe d'un coup, et mes jambes se mettent à trembler. Mais il ne faut pas que je fasse de bruit car ils sont juste là.

- Viens là, on ne te veut aucun mal, dit Prior.  

J'entends le rire de Cynthia accompagner la phrase de son coéquipier. Ils sont fous, c'est tout ce que je peux dire. 

- On finira bien par le trouver, dit-elle, que ce soit aujourd'hui ou demain, on lui fera la peau à ce petit morveux.

Et ils rirent de plus belle. Cependant, ils reprirent leur route en direction de la lisière de la forêt. Ils ne m'ont pas vu. Je peux redescendre. Ce que je m'apprête à faire, sauf que je me rappelle que Gabe rode toujours dans les parages, je vais devoir attendre qu'ils rentrent à leur camp, qu'ils découvrent qu'ont leur a tout volé, et qu'ils se mettent en tête d'éliminer les voleurs, entre autre, Linus et Celestia.  Il faut faire quelque chose contre les carrières, qui sont finalement trois. La seule alliance qui peut rivaliser est la mienne, sauf qu'elle ne vaut que jusqu'à aujourd'hui. Les autres tributs ne savent rien faire d'autre que se cacher, ce qui m'énerve en plus haut point. J'aimerai bien qu'ils se bougent un peu, car je ne compte absolument pas faire tout le sale bouleau tout seul pour me faire tuer une fois que je me serai débarrassé des carrières. Hors de question. 

Gabe est là, je l'entends. Ces bruits de pas ne sont vraiment pas léger, donc niveau discrétion, il n'est pas au top. Il marque un temps d'arrêt sous mon arbre, pour boire un coup. Je n'arrive pas à dévier le regard du tribut, qui pourrait m'apercevoir d'un moment un autre. J'entends des bruissements dans la branche voisine de la mienne, je sors mon couteau, puis je vois que ce n'est qu'un singe. Il me regarde droit dans les yeux, tenant quelque chose dans la main, une sorte de grosse boule. Une noix de coco. Je hoche la tête en signe de négation, comprenant bien trop vite ce qu'il compte faire. Sauf qu'il ne m'écoute pas.

Les 51èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant