Chapitre 25

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J'ouvre les yeux au Paradis. Tout est d'un blanc clinique. Un peu trop pour être naturel. Il y a des bruits, comme ceux dans la jungle de l'arène, des cliquetis. Je pensais à des oiseaux, mais ils ont l'air très mécaniques, artificielles. Je regarde autour de moi, et je vois quelqu'un assis à côté de moi. Sa chevelure grisonnante, je la reconnaîtrais entre mille.

Woof.

Mais que fait-il ici ? Serait-il mort également ? Comment ? J'observe l'endroit où je me trouve, et je me rends compte être sur un lit, branché à différents appareils. Je n'ai plus ma tenue dans l'arène. Mon corps n'a aucune égratignure.

- Bon retour chez les vivants, me dit Woof.

Je ne suis pas mort. Je me pince le bras pour vérifier. J'ai mal.

- Comment c'est possible, je demande d'une voix roque.

- Vous étiez tous les deux cliniquement morts. Personne ne savait qui avait gagner. La réalité est qu'il n'y avait aucun gagnant. Ils ont coupé les caméras et vous ont ramené tous les deux. Après analyse de vos derniers battements de cœur, celui de Celestia avait cessé de battre en premier. Ils ont donc décidé de te réanimer. Jusqu'à ce que tu arrives à l'hôpital, même nous les mentors ne savions pas qui avait gagné.

La réalité me fait l'effet d'une claque. Non seulement je suis vivant, mais en plus ils auraient pu nous sauver tous les deux. Je soulève ma chemise d'hôpital pour voir si les coups de couteau étaient l'effet de mon imagination, et c'est ce que je commence à penser quand je vois qu'il n'y a aucune marque.

- Elle s'est battue jusqu'à son dernier souffle. Elle t'a transpercé une quinzaine de fois, avant de ne plus en avoir la force. Je ne pensais pas que tu aurais tenu le coup.

Je suis sous le choc. Bouche bée. Je regarde chacune de mes blessures, toutes ont disparu. Même le prénom de Louise sur mon avant-bras. Comme si les Jeux n'avaient jamais existé. Sauf que dans ma tête, ils ne partiront jamais. 

- Depuis combien de temps je suis ici ?

C'est vrai que quand je regarde mon corps, il est bien plus épais que celui que j'avais lors du dernier jour dans l'arène. D'ailleurs, ma tenue est attachée à un cintre sur la porte, en piteux état. Ils auraient dû la brûler.  

- Environ une semaine. Tu étais dans un état pitoyable quand on t'as sorti de là, personne ne t'aurait laissé passer une interview dans cette condition.

Je reste de marbre. J'ai envie de tout casser. De lui hurler dessus. Je bondis de mon lit, arrache tous les câbles sur mon corps, et cours dans couloir. Je bouscule des médecins en passant. Tout le monde me regarde avec un air d'incompréhension. Avant que je n'atteigne une nouvelle porte, on me plante une seringue dans le bras, et je plonge dans le noir.

Je me réveille dans le même lit, mais seul. Je m'assois lentement, j'ai la tête qui tourne. Quelqu'un toque à ma porte. Je n'ai pas le temps de l'envoyer balader que le personne entre sans mon consentement. De toute façon, qu'ai eu le choix de faire dans ces Jeux. Rien.

Jameson entre dans la pièce. Je l'avais complètement oublié celui là. J'aurai pu m'en passer. Il est tout de noir vêtu, comme s'il était en deuil. 

- Félicitations à notre gagnant du District Neuf. J'ai un peu été prit de court par ta victoire qui était relativement un certaine. Tu ne m'en voudras pas si ce n'est pas parfait.

Je ne veux pas lui répondre. Je lui accorde que ma victoire était dure à prédire, peu de sponsors ont dû gagner grâce à moi, si sponsors il y a eu.

Il sort d'un sac ma dernière tenue. Après ça, je pourrai mener une vie de débauche dans ma gigantesque maison du Village des Vainqueurs, baignant dans une montagne d'argent. Le costume pour mon interview est très simple, mais efficace. Comme moi finalement. Le peu d'actions que j'ai entreprit dans l'arène ont étaient relativement efficaces.

Les 51èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant