06. running away

956 26 32
                                    

Victoria

Tant mieux, parce que maintenant, tu habiteras là bas ! m'annonce ma mère en joignant ses mains ensemble.

Je me fige. Comment ça je vais vivre là bas ?

Non. Je refuse.

Depuis que je suis une enfant, mes parents ne font que décider à ma place. Je n'ai aucun choix, aucune liberté. Je n'ai jamais osé me rebeller. J'avais peur. Mais d'abord, le mariage ? Puis l'emménagement ? Je n'ai plus peur maintenant.

Non, j'annonce soudainement.

Ma mère fronce les sourcils.

Comment ça non ? Mi querida tu n'as pas le choix. Tu dois vivre là bas, tu es sa fiancée.

Mais je ne veux pas ! Je n'ai jamais voulue ce mariage ! Est-ce que vous pensez au fait que j'ai des sentiments moi aussi ? je m'emporte en sentant des larmes couler sur ma joue.

Ma mère reste silencieuse.

J'ai l'impression de n'être qu'un pion pour vous ! Un objet ! Vous contrôlez ma VIE bon sang !

Elle ne dit toujours rien. On dit que le silence est la pire des réponses.
C'est vrai.

Je secoue la tête, essuie mes larmes et rentre à l'intérieur de la maison d'un pas rapide. Ma mère ne cherche pas à m'arrêter. Tant mieux.
Je dévale les escaliers vers ma chambre et ferme la porte à clé.

Je n'en peux plus. J'en ai marre.

Je m'affale contre le mur et pleure silencieusement. Cette vie n'est pas celle que je voulais. Je n'ai jamais voulu naître dans ce putain de monde.

Soudain, des coups martèlent la baie vitrée de mon balcon et me sortent de mes pensées.

J'ouvre les yeux, et la première chose que j'aperçois est...

Carter ? je murmure en me levant afin de rejoindre mon balcon.

Il se tient devant la fenêtre en verre, et passe une main dans ses cheveux blonds.

J'ouvre la porte et une bouffée de vent vient envelopper mon corps.

Qu'est-ce que tu fais là ? je demande, hésitante.

Notre dispute est toujours aussi récente et je croyais ne plus jamais le revoir.

Il fait un pas pour rentrer et nos corps se rapprochent. Son souffle caresse ma nuque et ses yeux bleus ne me lâchent pas du regard.

Je viens te chercher Victoria.

Quoi ?

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas sa déclaration.

Fuyons ensemble, répète t-il.

Il m'avait déjà proposé cette idée mais j'avais toujours refusé... Jusqu'à maintenant.

D'accord, je réponds sans hésiter.

Il sourit et pose sa main sur ma joue, son autre rejoint ma taille afin de me rapprocher. Ses lèvres effleurent les miennes et je prends le dessus en l'embrassant. Notre baisé est fougueux, passionné. Carter se détache soudainement. Il passe son doigt sur ma lèvre.

Nous devons partir maintenant, fais tes bagages.

Je me détache de lui à contre coeur et pars rassembler mes affaires. Il reste appuyé sur la vitre, m'attendant. Je ramasse un sac à terre et le remplis de vêtements.

J'ai fini, je déclare, impatiente de pouvoir enfin fuir d'ici.

Il me prends la main et nous partons sur le balcon. Mais je me stoppe net en observant le vide qui sépare ma chambre du sol.

Tu ne veux pas qu'on saute quand même ?

Carter rit avant de me rassurer.

Mais non, regarde j'ai mis une échelle.

Je soupire de soulagement et nous descendons ensemble avant de rejoindre la terre ferme.

***

Je n'ai jamais connue ce sentiment de liberté. Le vent qui chatouille ma peau et mes cheveux virevoltant dans les air... Ce sentiment est tout nouveau.

Je m'accroche à la taille de Carter et appuie mon casque sur son dos.

Nous sommes sur son scooter.

Il accélère et des frissons me parcourent le corps entier. J'aime cette sensation. J'aime être libre.

Je suis libre.

J'hurle de joie et j'entends le rire de Carter. Il accélère encore et je lève les bras au ciel, savourant le vent dans mes cheveux.

J'ai toujours voulue être libéré de mes parents, de ma vie oppressante. Je le suis maintenant, grâce à Carter.

Je ris avec lui et renverse ma tête en arrière, mes bras toujours au ciel. J'adore cette nouvelle sensation. Carter accélère encore et encore. Le vent se fait plus fort.

Mais soudain je ne rigole plus.

J'hurle.

Le scooter est renversé et je suis propulsé à terre. Le sang m'entoure et se répand partout sur le sol.

Et tout devient noir.

***

À suivre...

À suivre

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Fake It AllOù les histoires vivent. Découvrez maintenant