10. mafia monster

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Devon

Le monde entier de la mafia me connait.

Ils me redoutent tous.

Ils me craignent tous.

Après tout, je suis Devon Alcàrez. Je suis le mafieux glacial et impénétrable qui tue de sang froid. Je ne réfléchis pas, j'agis.

Pourtant, quelque chose a perturbé mes habitudes.

Où plutôt devrais-je dire... quelqu'un.

***

Le vent souffle sur mon visage et j'inspire profondément. Mon costume noir est taché de sang.

Bon sang, il m'a couté une fortune ! je râle intérieurement.

Je serre les poings et penche la tête en arrière, contre la baie-vitrée du jardin.

Mes yeux se ferment et son visage apparaît dans mon esprit. Le souvenir de ses iris bleues me défiant du regard et de son sourire joueur, me hantent. Je contracte la mâchoire et chasse sa tête de mes pensées. Il ne faut pas que je la laisse me déconcentrer.

— Merde... Pourquoi tu me déstabilise comme ça, Victoria ? je murmure.

Personne auparavant n'a jamais réussi à me déstabiliser comme elle le fait. J'ai toujours réussi à rester concentré sur mes objectifs, mais depuis qu'elle est entrée dans ma vie, tout à changé.

Soudain une alarme stridente retentit et mes paupières s'ouvrent brusquement. Mes sens se mettent en alerte et j'attrape le pistolet dans ma poche, sans réfléchir. J'entre à l'intérieur de la maison d'un pas lourd. Mes hommes se précipitent tous à l'étage où j'entends des tirs résonner.

J'en attrape un par le col et lui demande d'une voix froide :

Il se passe quoi, ici ?

Ses yeux pâlissent quand il m'aperçoit et son ton hésite avant de me répondre.

L'otage s'est enfui, patron.

Une colère soudaine empare mon corps et j'agrippe plus fort le col de l'homme. Son teint pâlit et ses mains commencent à trembler.

— Comment ça il s'est enfui ? Vous êtes censés le surveiller, putain ! j'hurle.

Je ne contrôle pas ma rage et ma main agrippe son cou plus fort. Sa voix étouffée tremble en répondant :

— Il a tué tous les hommes qui le surveillait, patron...

Je le lâche brutalement et il tombe au sol, dans un bruit sourd.

— Incompétents, je crache.

Je lui tourne le dos et me précipite vers l'étage, où tous les tirs se déroulent. Quand j'y arrive enfin, tout ce que j'aperçois est du sang. Partout.
Mes hommes sont dispersés dans tout l'étage, essayant de retrouver l'otage disparu.

Je traverse le couloir d'un pas rapide, cherchant Victoria du regard. Soudain je la vois enfin. Son corps est étalé au sol, inerte. Je m'approche d'elle lentement. Ses yeux habituellement lumineux sont clos. Mon coeur accélère, mais je ne comprends pas pourquoi.

Pourquoi je m'affole autant pour elle ? Pourquoi me fait elle autant d'effets ?

M'aurais-tu jeté un sort, mi amor ? je murmure dans un souffle.

Un coup de feu retentit, me chassant ainsi de mes pensées. Je soupire et soulève ma future femme dans mes bras. Ses longues boucles noires retombent en arrière et effleurent ma main. Je l'amène dans ma chambre et la dépose sur mon lit, là où elle sera en sécurité.

La porte s'ouvre soudainement, dans un fracas bruyant. Mon garde du corps apparaît devant l'encolure de la porte, le souffle saccadé, du sang séché étalé sur son visage.

— Monsieur Alcàrez, nous avons un problème.

***

Comment ça vous ne l'avez toujours pas retrouvé ?

Je me tiens debout dans mon bureau, devant tous mes hommes. Mon ton est menaçant et mes yeux sont noirs de colère.

Vous vous rendez compte du danger que Victoria court, par votre faute ? je m'énerve, serrant les poings.

Ce connard l'a vu, merde ! Et croyez moi, il est prêt à tout pour la tuer et se venger, je continue.

Ma colère se fait plus grande et je balance une bouteille d'alcool sur le mur. Des morceaux de verre éclatent dans toute la salle et mon garde du corps s'approche de moi, pour m'attraper par le bras.

Calmez-vous, patron.

Je me défait de son emprise et le jette au sol.

Me calmer ? Vous me dites sérieusement de me calmer ? Vous avez libéré un de mes ennemis et ma fiancé court un grand danger à cause de vous !

Mon garde du corps, toujours au sol ne se relève pas. Son corps est couvert de sang et ses mains tremblent. Tous mes hommes me regardent, comme si j'étais un monstre. Après tout, c'est ce que je suis dans leurs yeux. Un monstre.

Je serre les poings et contracte la mâchoire.

Retrouvez le ou vous connaîtrez tous la mort.

Et je pars, claquant la porte derrière mon passage.

***

Victoria

Je me réveille au beau milieu de la nuit en sursautant. J'ai fais un cauchemar. Un horrible cauchemar, dans lequel j'étais capturée par l'otage de Devon. Il me torturait et me souriait, du sang coulant sur ses dents. Des frissons me parcourent le corps en repensant à son sourire sanglant. Je sens soudainement une chaleur traverser mon corps. Des gouttelettes de sueur dévalent mon front et le tissu de mon t-shirt colle ma peau.

J'ai trop chaud. Il faut que j'aille boire de l'eau.

Je soulève la couette et me lève du lit. La porte grince derrière moi quand je pénètre dans le couloir. Il fait sombre et je ne distingue pas très bien la sortie qui mène aux escaliers, alors j'allume la lampe torche de mon téléphone. Mes pas résonnent sur le sol en marbre, brisant le silence dans lequel est plongé la maison.

Je dévale les escaliers, pour arriver ensuite dans la cuisine. Il fait noir et ma lumière n'éclaire que faiblement la pièce. J'attrape un verre dans le placard et le rempli d'eau.

Mais soudain, j'aperçois le reflet d'une ombre sur le mur.

Une ombre se tenant... derrière moi.

***

À suivre...

Fake It AllOù les histoires vivent. Découvrez maintenant