Victoria
— Dans ta nouvelle maison, Victoria.
Quoi ?
— Mais... Je croyais qu'il fallait attendre que je sois rétablie ? je demande, perdue.
— Je croyais aussi. Mais apparemment, tes parents en ont décidé autrement.
Je ris sèchement. Bien sur, qu'ils en ont décidé autrement. C'est ce qu'ils font depuis toujours après tout.
— Décider de ma vie... Leur passion, je lance ironiquement.
Devon me regarde intensément, sans dire un seul mot. Je soutiens son regard. Ses yeux sombres sont hypnotisant... Finalement, il se racle la gorge.
— Habilles toi. Je vais te faire visiter, il m'ordonne froidement avant de partir de la chambre.
Ou plutôt devrais-je dire, ma chambre ? Puisque dorénavant, j'habiterai ici. Je souffle et m'arrache du lit à contre coeur. Mes parents n'ont aucune pitié. Leur fille vient d'avoir un accident et la seule chose qu'ils trouvent à faire est de l'installer chez son fiancé ? Je chasse mes pensées en secouant la tête. Il faut que j'arrête de m'apitoyer sur mon sort, ce qui est fait est fait, et je ne pourrais rien y changer.
— T'as bientôt fini ? J'ai pas tout mon temps, râle Devon derrière la porte.
Je roule des yeux tout en m'avançant vers l'armoire. J'ouvre les portes et catalogue le contenu de l'intérieur. Super, il n'y a que des robes... J'adore en porter mais je viens de sortir de l'hôpital, tout ce que j'aimerais c'est juste une tenue confortable !
Finalement, je choisis une robe courte en satin rouge, c'est la seule qui me plaît.
— J'arrive ! je m'écris en enfilant l'habit.
Je passe une main dans mes longs cheveux noirs, essayant de les réarranger, et sors de la chambre. Devon se tient devant le palier, me scrutant de haut en bas. Ses yeux sombres me déstabilisent. Je n'aime pas qu'il me déstabilise.
— Et cette visite ? je demande, détournant mon regard du sien.
Il reste silencieux et me devance en marchant devant moi. J'hausse un sourcil et marmonne :
— OK ? Pas de réponses, je vois...
Je décide de le suivre, tout de même. Sauf qu'il s'arrête soudainement.
— Je t'entends, mi amor, tu sais ?
Je ris sarcastiquement.
— Ah bon ? J'en ai pas l'impression puisque tu ne me réponds jamais.
Je m'arrête et croise les bras sur ma poitrine. Il se retourne et un sourire apparaît sur ses lèvres. Un sourire dangereux.
— Tu joues avec le feu, Victoria, il tonne d'une voix grave, tout en se rapprochant de moi.
Ma respiration se coupe, mais je n'abandonne pas pour autant.
— Quel feu, Devon ?
Il s'avance encore plus près de moi, rapprochant ainsi nos corps ensemble. Je ne recule pas et lève le menton, soutenant son regard. Sa main se place sur ma taille et je retiens mon souffle. Nos lèvres sont proches, trop proches. Je ne bouge toujours pas. Pourtant je devrais faire quelque chose, arrêter ce jeu stupide ou reculer... Mais je ne fais rien de tout cela. Sa main descends sur ma taille et il m'attire plus près contre lui. Ses yeux ne me quittent pas du regard. Nos bouches s'effleurent presque, tandis que son bras s'enroule autour de moi. Avec son autre main libre, il caresse ma lèvre inférieure. Embrasse moi, Devon.
— Ce feu là, mi amor.
Et soudainement, il me lâche et recule. Quoi ? Je ne bouge pas, déstabilisée. Tandis que lui, part, comme si rien ne s'était passé. Je sens une onde de colère monter en moi. Je ne suis donc qu'un jouet pour lui ?
— Eres un bastardo, Devon Alcàrez, je déclare avec dégout. (Tu n'es qu'un connard, Devon Alcàrez)
Il s'arrête, sans se retourner pour autant.
— Entiendo el espagñol, sabes mi amor ? me réponds-t-il d'une voix grave. (Je comprends l'espagnol, sais-tu mon amour ?)
Je ne réponds pas, et reste silencieuse. Il ne mérite aucune réponse. Si il croit qu'il peut se servir de moi comme un jouet puis me jeter, il a tord. Son corps imposant et musclé reste planté dans le couloir, attendant sûrement une réponse de ma part. Il se retourne enfin et nos regards se croisent. Ses yeux foncés se plantent dans les miens et il me demande d'une voix rauque.
— Tu as perdue ta langue, mon ange ?
Des frissons parcourent mon corps entier.
"Mon ange"
— Je ne veux pas l'user pour te parler, Devon.
— Tu viens de le faire pourtant, Victoria.
Mon regard soutient toujours le sien. Aucun de nous deux ne bouge. Alors je fais le premier pas, je pars. Je lui tourne le dos et fait demi-tour dans l'autre sens du couloir. Je ne veux plus rentrer dans son jeu, mais la tension est plus forte que ma raison. Alors je le fuie.
Tant pis pour la visite de la maison. Je la ferai seule. Sans sa présence pour me déstabiliser.
***
Mes pas résonnent sur le sol en marbre. Cette maison est magnifique. Je regarde tout autour de moi, époustouflée. Mon futur mari a au moins du goût en matière de décoration. Je chasse mes pensées et me reconcentre sur la visite. Avec toutes ces pièces j'ai bien peur de me perdre...
Il me semble que je me trouve dans le deuxième étage. Beaucoup de chambres sont présentes dans le couloir, et j'en ai déjà visité quatre. La seule où je n'ai pas pu entrer est celle de Devon. La porte était verrouillée. Je soupire et decide de m'avancer vers le fond du couloir. Le bruit de mes talons brise le silence dans lequel est plongé la maison. Mes pensées divaguent vers Devon et je me mets à me demander où il est parti. Soudain, je m'arrête. Une imposante porte me fait face, et un frisson me parcourt le corps entier. J'ai l'impression de ne pas avoir le droit d'être ici. Tout est sombre, obscure et une aura dangereuse émane de cette pièce. Mon instinct me crie de fuir, mais ma curiosité est plus forte...
Alors je pousse le battant de la porte.
***
Qu'est-ce que Victoria va découvrir derrière cette porte ?
À suivre...(Note : Merci pour les 500 lectures et votes 💓💓)
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Fake It All
Lãng mạn"Un mariage arrangé. Un destin forcé." Son rêve c'était de se marier avec un homme qu'elle aime. Fonder une famille avec un homme qu'elle aime. Et finir sa vie avec un homme qu'elle aime. Mais quand son mariage arrive enfin, son rêve s'écroule...