Fake It All

22. locked heart

Victoria

— T'as ramené un putain de chien dans ma maison ? la voix, très énervée, de Devon tonne.

Je lui réponds par un sourire tout sauf amical, et relâche le doberman à mes pieds.

— Ce n'est pas juste un chien, Devon, je commence en croisant les bras sur ma poitrine, C'est un doberman.

Le chiot agite sa queue et court vers mon fiancé. Il grimpe sur sa jambe et en profite pour mordre sa chaussure.
Je ne peux pas m'empêcher de rire, et Ella me rejoint rapidement.

— Dégage le de ma maison, mi amor, veux tu bien ? il me demande sans me donner le choix, la voix tendue.

Le chiot attrape le bat de son pantalon et secoue la tête, essayant d'arracher un morceau. Je lève un sourcil avant de lui répondre :

— Il a l'air de s'amuser pourtant.

Devon incline sa tête sur le côté, plongeant ses yeux noirs dans les miens. Avant l'incident, j'aurais réagi à son regard. Mon coeur se serait mis à battre et mon esprit m'aurait soufflé de l'embrasser. Je me serais rapprochée de lui malgré l'interdiction que me criait ma raison. Mais aujourd'hui, tout est différent. Je hais Devon. Je hais Devon et son regard, qui avant me faisait perdre la tête.

— Bien, je vais le faire moi même alors, m'annonce t-il en haussant un sourcil à son tour.

Il n'attend pas ma réponse et attrape le doberman dans ses bras sans une once de délicatesse. Celui-ci aboie et agite ses minuscules pattes, essayant en vain de se dégager de l'emprise de Devon.

— Putain mais lâche le, Devon ! je m'écrie en m'avançant d'un pas rapide vers lui.

J'arrive enfin à sa hauteur et j'essaie d'attraper mon chiot mais Devon se décale à la dernière seconde et mon pieds perd l'équilibre. Je lâche un cri de panique lorsque je sens le poids de mon corps basculer vers le sol. Mes yeux se ferment automatiquement quand je sens que je vais m'écraser à terre. Sauf que je n'atteins jamais le sol. J'ouvre les paupières, et aperçois mes mains appuyées sur un torse dur. Oh, non non non. Mes yeux se lèvent et quand j'arrive enfin à voir ce qui à amorti ma chute, mon corps entier se crispe.

Devon.

Devon se tient en dessous de moi.

Bon sang, j'aurais voulu ne jamais ouvrir les yeux.

— C'est pas que j'aime pas notre position, mon ange, mais tu m'écrases un peu là, la voix grave de Devon déclare, un sourire étirant le coin de sa lèvre.

— Tu me dégoûtes, je crache en devinant ses sous-entendus.

— Pourtant tu ne cherches pas à te relever, il affirme, sans me quitter des yeux.

Mais il rigole, j'espère ? Je serre la mâchoire face à sa remarque. Son petit jeu va trop loin et honnêtement, j'en ai plus que marre. Il ne fait que jouer avec mes sentiments, il me fait vivre des sensations dignes des montagnes russes. C'est par sa faute que mon coeur s'est endurci, et que je ne suis plus la même. Il mérite de vivre la même chose que j'ai vécu, de sentir la même souffrance qui m'a engouffré. Et si je dois mettre feu à son terrain de jeu pour qu'il comprenne enfin, je n'hésiterai pas une seule seconde à le faire.

— Je te déteste, Devon, mon regard est emplit de haine quand je prononce ces mots glacials et tranchants.

Son visage s'assombrit et son sourire disparaît.