31 Cœur brisé

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Ce n'est pas possible !

Je dois être encore en train de rêver. Rien de tout ça n'existe vraiment. Je ne peux pas être dans la voiture avec Jack en direction de l'hôpital.
Ma meilleure amie ne peut pas être morte !
Je dois rêver, il le faut car je ne supporterai pas sa perte.
Je sens le regard de Jack sur moi dans l'habitacle de la voiture. Il cherche désespérément quelque chose à me dire. Il pose sa main sur ma cuisse dans un geste compatissant mais je ne ressens rien ou plutôt je ne veux plus rien ressentir. J'ai l'impression d'être à l'extérieur de mon corps comme si mon esprit avait foutu le camp. Mes yeux brûlants de larmes sont gonflés. Je vois mes mains tremblaient d'énervement. Je n'arrive pas à tenir en place et j'ai l'impression de suffoquer dans un si petit espace. Je vois ce profilé à l'horizon la bâtisse de l'hôpital. Je suis coupé en deux entre l'envie de fuir la réalité et celle de voir de mes propres yeux mes amis. Je rejoue sans cesse dans ma tête les derniers instants passer avec elle. Toutes les vacheries que nous avons pu nous dire résonne au fond de moi. Je n'arrive pas à admettre que les derniers mots qu'elle m'est dit son qu'elle me déteste.
Lorsque enfin nous sommes garés en face de l'hôpital, je n'arrive pas à en sortir. Mes jambes sont comme paralysés de peur. Jack sort de la voiture et viens ouvrir ma portière. Il s'agenouille près de moi et pose sa main sur mon épaule.

- Il faut y aller Camille. Me dit-il.

Je refuse en secouant énergiquement la tête et m'écarte de lui autant que je peux.

- Il le faut pourtant. Tu va devoir y rentrer . . .

- Je ne peux pas . . . Si je rentre à l'intérieur, ça voudra dire que s'est la réalité.

Les mots sortent de ma bouche avec effroi. Ma voix est cassée par l'émotion grandissante que j'essaye tant bien que mal de retenir.

- Ma puce, tu n'es pas seule. On va y aller ensemble. N'oublie pas que Lisa a besoin de nous aussi.

Sa dernière phrase est un électrochoc pour moi. Le rappel que deux de mes meilleures amies étaient dans la voiture qui s'est retourné et que l'une d'elles a survécu. Je puise en moi la force de me lever pour y aller et la retrouver. J'ai peur de ce que je vais y trouver. Mais je ne sais pas si j'aurais la force d'affronter tout ça. Je n'ai jamais perdu de personne aussi proche de toute ma vie. La dernière fois qu'un membre de mon entourage est décédé, j'avais à peine huit ans et il s'agissait de mon grand-père maternel qui n'était pas friand des enfants ou même des gens en général. C'est moche de dire que je n'ai rien ressenti de particulier lorsqu'il est décédé alors que là une partie de mon âme s'est brisé avec un simple coup de téléphone.

Je m'appuie tant bien que mal à Jack et puise la force en lui pour marcher. Pourtant à quelques pas de l'entrée je freine et m'arrête tout tremblotante. La main de Jack vient caresser ma joue et tourne mon visage vers lui. Dans son regard je peux y voir toutes les émotions y passer. La peine qu'il ressent lui aussi mais j'y vois aussi le courage qu'il a d'affronter ce qui nous attend ainsi que de l'amour pour moi. Je ferme les yeux le temps de souffler et sert son bras. En lui faisant signe que nous pouvons continuer, nous rentrons dans l'hôpital.

Je ne me suis jamais sentie alèse dans ce genre d'endroit. C'est froid et lugubres selon moi alors que cela devrait être plus accueillant.on ne devrait avoir de rentrer à l'intérieur. En tout cas pour ma part c'est le cas ! Je ne sais même pas où je dois aller se qui commence à me faire paniquer. C'est Jack qui prend les devants en rappelant Michelle pour demander plus de détails. Tout en me gardant à l'oeil il s'éloigne de quelques pas après pris mon téléphone et compose le numéro. Je reste à le fixer du regard mais je me sens déconnecter de la réalité. Je ne me rends même compte qu'il revient vers moi et s'agenouille face à moi.

Entre NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant