Entre Nous

1 Lundi pourri

Parfois, il vaut mieux rester coucher et planquer sous sa couette jusqu'au lendemain !

Voilà ce que j'aurais dû faire ce matin au lieu de me lever comme chaque lundi pour aller travailler. Il y avait pourtant des signes qui ne trompe pas pour présager une telle journée !
D'abord un petit orteil sacrifié dans la porte de la salle de bain puis mon unique tasse de café exploser sur le sol. Autant dire que ça commencer mal mais je décidais quand même de continuer et nettoyer le bazar quand un bruit sourd résonna au-dessus de moi. L'immeuble étant ancien, ce n'était pas la première fois que ça arriver. Ne cherchant pas plus à savoir de quoi il s'agissait je pris mon sac et parti au travail comme d'habitude.

Après avoir garé ma voiture sur le parking des employés j'ai la surprise de découvrir en arrivant devant le restaurant qu'il est fermé. Mes collègues et moi sommes bloqués devant l'écriteau de la porte d'entrée.

FERMER POUR CAUSE DE FAILLITE.

Je n'en reviens pas et reste la bouche ouverte cherchant les signes avant-coureurs qui aurait pu me faire deviner un tel désastre. Je voyais bien que la fréquentation du resto été en baisse mais pas à ce point-là tout de même.
On devait toucher nos payes en fin de semaine mais je craignais que cela devienne un doux rêve ! Dire que je devais payer mon loyer et faire des courses. . . Je ne suis pas près de remplir mon frigo ! Moi qui rêver d'un pot de glace devant Netflix, c'est peine perdue !

Fichue journée pourrie ! Fichue poisse !!!

Après avoir discuté avec mes futurs ex-collègue je décide de reprendre la voiture et de rentrer à la maison me changer et enlever mon uniforme de serveuse. Autant être a l'aise pour déprimer un bout coup avant de me mettre à chercher du boulot. Je pourrais même enfiler un pyjama après avoir pris un bon bain histoire d'être complètement détendu avec un bon verre de vin en prime ! Je pense qu'il m'en reste dans le frigo.

Arrivé devant l'immeuble, j'ai un mauvais pressentiment en voyant descendre la plupart de mes voisins avec des valises complètement affoler pour certains et pour d'autres en colère. Que se passait il encore ? Ce n'est que le début de la journée et j'ai l'impression qu'un nouveau désastre se profile à l'horizon ! En sortant de la voiture, j'accoste un de mes voisins Mr Robert, un homme un peu grincheux sur les bords, pour lui demander de qui se passe.

- La tuyauterie a complètement péter et inonder les appartements, tout est trempé et fichu. Il n'y a plus d'électricité, je n'arrêtais pas de le dire au proprio que la tuyauterie était hors d'usage ! Mais noooooon ! On ne m'écoute jamais ! Maintenant, on se retrouve tous à la rue . . .

Mon voisin part en ruminant qu'il allait devoir vivre chez sa vieille folle de belle-mère incapable de cuisiner correctement. C'était charmant et me fais bien rire sur le coup. Je ne sais pas qui est le plus à plaindre chez eux !

Malheureusement, le rire fût de courte durée quand je découvre l'état de mon appartement. C'était un foutoir et la plupart de mes affaires sont trempé. Je ne sais pas trop par quoi commençais pour remettre de l'ordre. Je finie par attrapée un sac de voyage au-dessus de mon armoire et empile des fringues au hasard ainsi que mon nécessaire de toilette et quelques petites choses utiles. Autant dire qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour l'instant mais heureusement mon ordinateur portable était à l'abri dans ma chambre. Les dégâts les plus importants sont situer dans ma cuisine et mon salon. Une fois mon bardage fait, je décide de ranger quand même un peu et de ramasser toute l'eau par terre et sur mes meubles.

Après avoir nettoyer, mis à la poubelle ce qui été fichu, ramasser tout mon linge tremper et fait deux allers-retours à ma voiture pour descendre mes affaires, j'avais dû appeler mon assureur et mes amies pour les prévenir des dégâts ce qui m'avait pris une bonne partie de la journée, je prends la route en direction de chez Claire et Lisa. Deux de mes meilleures amies qui vivent en colocation à trois rues de chez moi chez qui je pourrais squatter le temps d'une nuit ou plus leur canapé !

Le temps de faire la route qu'il pleut des cordes en arrivant en bas de chez elles à croire que je suis maudite aujourd'hui !

Foutu pluie ! Foutu flotte ! Foutu patron ! Foutu malchance ! En clair FAIT CHIER !

Je décide donc après avoir hurler toute seule dans la voiture de ne sortir que mon sac à main pour le moment, pas la peine de trempé encore plus mes affaires. Une fois sonner à l'interphone, je monte rejoindre les filles au troisième étage de leur immeuble. N'ayant pas d'ascenseur, j'ai l'impression de mettre une éternité a montée et que mes fesses pèsent une tonne ! L'effort vaut le coup quand je vois Lisa m'ouvrir en kimono un verre dans une main.

- Bah alors t'en a mis du temps à grimper ! Va falloir penser à faire plus de sport ma dinde et oublié les pots de glace !

- Va au diable vilaine ! Laisse-moi rentrée que je puisse squatter !

- C'est bien parce que j'ai pitié de toi. Dit-elle en me laissant passer.

En rentrant dans l'appartement, une délicieuse odeur de pâte à la carbonara emplie mes narines et me guide tout droit dans la cuisine. Claire est en pleine préparation du repas et danse autour de l'îlot central au rythme de la musique qu'elle écoute dans ces écouteurs. Le son doit être au maximum car je l'entends d'où je suis. Elle ne m'a pas encore vu et continu ces pas de danse ridicule. Claire n'est vraiment pas douée pour danser mais ça ne l'empêche pas de continuer.
Quand enfin elle m'aperçoit, Lisa m'a rejoint sur le pas de la porte et me tend un verre de vin.

- Salut ma douce ! Me dit Claire en retirant ses écouteurs et venant m'enlacer. Comment vas-tu ? Tu tiens le coup ? Tu peux rester ici autant que tu voudras. Tu es la bienvenue.

Son flot de parole est rapide et ne me laisse pas le temps d'en placé une mais j'adore cette fille ! Complètement folle et adorable avec son cheveu blond coupait au carré et sa salopette en jean. Lisa à côté est brune aux cheveux longs et raide avec un look plus strict mais classe. Toutes les deux sont ce qui se rapprochait le plus d'une famille. Car ma famille d'origine m'a laissée tomber.

- Oui ça va, c'est gentil et maintenant que j'ai un verre et que je suis au sec, tout baigne !

- Tu a monté tes affaires ? Demande Lisa en prenant une gorgée de son verre.

- Non, il pleuvait des cordes et rien que de repenser aux escaliers, j'ai des sueurs froides !

- Tu exagère, c'est pas si terrible . . . Dit-elle en souriant.

- ça te dit de sortir prendre un verre après le dîner pour te changer les idées ? Il y a un nouveau bar en ville qui vient d'ouvrir ! Dit Lisa en me prenant par les épaules.

- Je sais pas trop les filles. J'ai plus de boulot et pas assez d'économie pour me permettre grand-chose . . .

- Dit oui s'il te plaît Caminoooouille !! Me répond Claire. On t'invite ! J'ai trop envie de sortir. J'ai bossé tout le weekend . . . Aller dit oui Cami . . . Caminooooooouille !!

Ce surnom écopait au lycée m'hérisse toujours autant mais elles me font rire et je me dis qu'après une journée aussi pourri ça ne peut que me faire du bien. Enfin je l'espère car avec ses deux-là, c'est à mes risques et périls et qui sait où je vais me retrouver avec ses deux filles !