5 | Jacob.

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(TW : contenu très mature : crise de panique/anxiété, kidnapping, viol (mais non-écrit). Je suis responsable de ce j'écris, pas de ce vous lisez.)

MAUD
7h41. 17 octobre 2022. État de Californie, États-Unis.

Les quelques jours qui ont suivi, je n'ai plus recroisé Aaron. À vrai dire, je n'ai pas cherché à le revoir. Pourquoi aurais-je besoins de le recroisé ? Ce n'est pas comme s'il m'avait demandé d'être sa soi-disant petite-amie.

Je ne sais pas comment réagir. Peut-être que j'ai été stupide de refuser. En attendant, aucun intérêt à accepter ne s'est présenté, juste des conversions confirmant mon choix.

Certes, il m'a sauvé d'une agression et que ce pacte pouvait me sauver de mon violeur, mais je ne le connais ni d'Adam ni d'Ève. Cet accord a un unique but pour chacun de nous deux. Néanmoins, je me voie mal d'être observée de tous et de subir sa réputation ridicule. Et puis sa façon arrogante de partir en pleine discussion me sidère. Je soupire d'exaspération rien qu'en y pensant quand mon souffle chaud crée une buée sur le miroir de ma salle de bain.

Ma main essuie grossièrement la vitre avant que mes yeux m'examinent depuis la glace. J'ai encore une sale figure. Il faut réellement que j'applique la règle de me coucher tôt afin de ne pas me retrouver avec des cernes immenses. Et avant même que je me surprenne à attraper mon correcteur dans une trousse devant moi, je sursaute au son de mon téléphone. Je n'y prête pas plus d'attention.

Je m'apprête à me maquiller pour rattraper ma tête de monstre quand je discerne les miaulements de Gus après avoir passé une semaine dans la nature sur le pas de la fenêtre de la salle de bain. Je pars lui ouvrir.

Elle est toute mouillée quand elle entre dans l'appartement. Des petits bouts de feuilles se sont accrochés aux poils de son dos tandis que sa queue s'agite de droite à gauche. Je l'aime tellement cette chatte. Quoiqu'elle soit rarement à la maison dû à sa vie de sauvage, je réussis à prendre le temps pour la gâtée une fois à la maison.

Dès que mon visage est caché par la tonne d'anticernes, je quitte la salle de bain. J'aurais bien aimé rester plus longtemps pour me coiffer ou terminer mon maquillage, mais le fait d'être en face d'un miroir me rappelle tout.

Ses mains par-ci par là sur mon corps. La sensation brûlante et épouvantable quand il presse son corps contre le mien. Ses lèvres répugnantes sur mon cou. Son haleine d'alcoolique qui me pend toujours au nez. Ses yeux horriblement verts qui me rappellent à quel point je ne suis rien qu'autre que son jouet. Son organe reproducteur en moi qui me cloue sur place, me faisant prendre conscience que même mon corps me trahit.

Tout me rappelle lui. Ce miroir me rappelle Jacob.

Je me vois m'observer à travers la glace quand des mains enlacent ma taille. Puis un visage apparaît, venant se nicher dans le creux de mon cou. La sensation épineuse du souffle de Jacob qui s'écrase contre moi. Après quoi, mon corps se fait bercer par ses doux baisers et sa respiration saccadée. Lorsque je croise son regard dans le miroir. Il me chuchote qu'il m'aime et que je ne suis rien qu'à lui. Il me chuchote tellement de mots affectueux que je me retourne vers lui, venant plonger mes mains sous son sweat-shirt quand soudainement je me rend compte que je prise d'une hallucination.

Ma respiration est saccadée. Un noeud s'est créé dans ma gorge bloquant n'importe quelle inspiration. Je porte ma main sur ma poitrine.

1... 2... 3... 4...

Des larmes coulent le long de mes joues.

1... 2... 3... 4...

Je manque de m'écrouler contre ma porte de salle de bain.

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