7 | Aaron.

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AARON
Le soir même, 20h35. État de Californie, États-Unis.

— J'arrive, déclare-je sèchement à mon interlocuteur à l'autre bout du file avant de raccrocher.

Rapidement, je range mon téléphone dans ma poche et finit mon verre avant de me lever de cette place de canapé alors que je saisis ma veste sur l'accoudoir de celui-ci. Une fois le blouson sur mes épaules, je m'empresse de sortir de chez moi après m'être enfoui dans la première voiture que je croise.

Je m'amuse à faire gronder le moteur lorsque je m'engage sur l'autoroute. Los Angeles est éblouie par les splendeurs de la ville. Les rues sont toujours aussi bondées, encore plus à cette heure-ci.

Arriver au niveau d'un feu rouge, je freine lentement tandis que mes mains quittent le volant avant d'attraper mon paquet de cigarettes sur le siège voisin. J'en sors une pendant que mes lèvres l'emprisonnent. D'un geste lent, je saisis un briquet dans ma poche loin de faire naître une flamme au bout de celui-ci, venant brûler l'extrémité de ma clope.

Une vague de bien-être me submerge à l'instant où la nicotine se loge dans mes poumons. Après quoi, j'expire la fumée toxique.

Mon téléphone vibre sur le siège passager. Je devine que c'est Thomas sans même regarder l'écran, sûrement pour me demander quand j'arrive. Mais je m'abstiens de lui répondre, beaucoup trop occupé à être égaré dans une vague de pensée.

Maud. Maud Juart et ses règles complètement inutiles occupent presque toute la superficie de mon esprit. Je ne sais même pas ce qui m'a pris de signer ce ridicule contrat alors que je sais pertinemment que je ne vais jamais le respecter, car personne possède le droit de m'ordonner ou de m'interdire sauf eux.

Si j'ai accepté de conclure ce foutu papier c'était uniquement pour qu'elle descende de ma caisse. Elle me suppliait tandis que moi, elle me faisait pitié et surtout : elle me soûlait. Je me demande ce qu'est-ce qui m'a pris de la laisser être ma « petite amie », sa voix m'irrite comme le grincement d'une fourchette contre une assiette.

Cependant, j'en suis assez fier. Ce merdeux ne posera plus jamais les doigts sur elle, même pas avec un bâton.

L'autre jour, j'avais profité de ce que Maud soit absente pour faire un saut à l'administration avant de balancer ce chien. C'en était d'une réjouissance extraordinaire qu'un frisson me parcourt à l'instant même en y repensant.

On me tire de ma trans au moment où un klaxon résonne dans la file de voitures. Le feu est passé au vert. Je ferme les yeux le temps d'une petite seconde avant de continuer ma route.

Quelques minutes se sont écoulées depuis que j'ai quitté la ville alors que j'arrête la voiture au sommet d'une montagne de Los Angeles. Devant le célèbre panneau hollywoodien. D'un geste machinal, j'empoigne un badge accroché sur mes clés et presse sur l'unique bouton.

Une sorte d'immense porte s'ouvre en plein milieu de la lettre L, laissant entrevoir un ascenseur pour voiture.

La porte complètement ouverte, je m'engouffre à l'intérieur. La cage est d'un gris foncé qui lui donne l'apparence de l'élégance.

Une fois la porte fermée derrière ma bagnole, je baisse ma vitre avant de sélectionner le niveau -9. Le bouton s'allume d'une lumière bleue sous mon contact. D'un bruit métallique, l'ascenseur descend.

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